Dopage : l'UCI a accordé un traitement de faveur à Lance Armstrong

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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
BIEN COUVERT - Il y a eu "un échange tacite de faveurs entre les dirigeants de l'UCI et Lance Armstrong", estime un rapport. 

Armstrong et l'UCI ont fait front commun. L'Union cycliste internationale (UCI) n'est pas coupable de corruption mais ses anciens dirigeants ont accordé "un traitement préférentiel" à Lance Armstrong, affirme un rapport d'une commission indépendante publié lundi. "Il y avait un échange tacite de faveurs entre les dirigeants de l'UCI et Lance Armstrong et ils ont présenté un front commun contre quiconque oserait l'attaquer", explique le rapport de cette commission qui a travaillé durant treize mois.

Un tableau à charges. Si aucun nouveau scandale n'est mis au jour, la commission (CIRC) dresse un tableau à charge sur la très grande proximité des anciens présidents de l'UCI, surtout le Néerlandais Hein Verbruggen, avec l'ex-septuple vainqueur du Tour. "L'UCI l'a vu comme le choix idéal pour la renaissance de ce sport après la scandale Festina (du Tour 1998)", estime la CIRC. Tant par sa nationalité américaine qui "a ouvert un nouveau continent pour le cyclisme" que par son statut de survivant du cancer qui lui a permis de devenir rapidement "une star mondiale".

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L'UCI a enfreint ses règles. Les trois enquêteurs établissent aussi qu'à plusieurs reprises, l'UCI n'a pas respecté ses propres règles. Entre autres sur les certificats médicaux établis a posteriori pour justifier l'utilisation de corticoïdes, pour le Français Laurent Brochard lors de son titre mondial en 1997 et pour Armstrong dans le Tour 1999.

Le Texan, écarté du sport de compétition en 2012 après sa suspension par l'agence antidopage américaine (Usada), a bénéficié des années durant d'un traitement de faveur de la part de la fédération internationale. Par exemple, la possibilité de recourir en 2009 dès le Tour Down Under en Australie avec quelques jours d'avance par rapport au règlement. En somme, résume le rapport long de 227 pages, "la direction de l'UCI ne savait pas faire la différence entre le héros Armstrong, le septuple vainqueur du Tour survivant du cancer et modèle pour des milliers de fans, et le coureur Armstrong, doté des mêmes droits et obligations que tout autre cycliste professionnel".

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