Mercato : réseaux sociaux, le nouvel eldorado ?

Jérémy Vilmain, 25 ans, a choisi de s'inscrire sur LinkedIn pour trouver un club.
Jérémy Vilmain, 25 ans, a choisi de s'inscrire sur LinkedIn pour trouver un club. © Capture d'écran Linkedin
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Julien Froment
RECRUTEMENT 2.0 - Alors que le championnat de France de Ligue 1 débute dans deux semaines, certains joueurs essayent de se faire remarquer sur les réseaux sociaux.

"Milieu excentré Gaucher, rapide, l'appel en profondeur est ma principale qualité, très bon pied gauche, bon centreur et adroit face au but." Cette description, c’est celle de Jérémy Vilmain. Formé au Stade de Reims, le joueur de 25 ans a écumé les divisions inférieures du football français (Sochaux, Créteil, Mont-de-Marsan) avant de tenter l’aventure au Luxembourg, en 1ere division. "Un journaliste qui avait des contacts, m’a vendu le projet. C’était très intéressant", explique au micro d’Europe 1 celui qui a même remporté une Coupe du Luxembourg.

Créer un réseau. Libre, Jérémy Vilmain cherche de nouveaux projets pour relancer sa carrière de footballeur. Au lieu de passer par un agent -"j’en avais quand j’étais plus jeune mais j’ai eu quelques problème avec lui" - il a préféré se tourner vers les réseaux sociaux, et notamment LinkedIn, plateforme utilisée par des professionnels. "J’étais avec des amis, et l’un d’eux m’a présenté LinkedIn. Il m’a incité à passer par ce biais-là, me créer un compte et me faire un réseau", poursuit-il. "J’ai repris contact avec des anciens entraîneurs de Reims et de Sochaux. J’ai rajouté des agents, des recruteurs; ils me demandent mon projet, mes conditions pour rejoindre un club et c’est parti !"

Attention aux "marchands de rêve". Une nouvelle approche du recrutement qui semble ringardiser les méthodes dites traditionnelles et pourtant, comme avec les "vrais" agents, physiques, il faut se montrer méfiants. Avocat spécialisé en droit du sport et mandataire sportif – nouveau métier qui ressemble à celui d’agent, autorisé par le barreau de Paris depuis 2012 – pour des clubs et des joueurs, Philippe Yllouz est également séduit par les réseaux sociaux professionnels. "Cela permet de tisser un réseau et d’avoir de nouvelles opportunités", analyse-t-il dans un premier temps au micro d’Europe 1.

Avant de se montrer plus réservé quant à sa réelle efficacité. "Le réseau classique, c’est encore celui qui fonctionne le mieux. C’est-à-dire se déplacer physiquement, avoir des contacts avec les clubs, le joueur de football, les cellules de recrutement." Car dans la vie comme dans le virtuel, certains "marchands de rêve" tentent de profiter de la faiblesse de certains joueurs.

Philippe Yllouz est avocat en droit sportif et mandataire sportif pour des clubs et des joueurs.

500 euros pour faire des tests. "Certains demandent de l’argent aux joueurs, notamment ceux qui viennent du continent africain, pour passer des tests dans des clubs européens, alors qu’il ne faut jamais payer pour ce genre de choses", raconte Philippe Yllouz. Arnaque qu’a su éviter Jérémy Vilmain : "On m’a demandé 500 euros par mandat cash pour faire des essais en Italie pendant une semaine. On m’a aussi proposé la D1 thaïlandaise pour 10 à 15 000 euros par mois. Mais je ne suis pas naïf, il ne faut pas prendre des gens pour des imbéciles."

Philippe Yllouz a également été confronté à ce genre de situation. "Un de mes clients a reçu une offre qui n’était pas en adéquation avec le marché, ça nous a mis la puce à l’oreille. Il faut faire attention aux mauvaises surprises, demander des documents officiels. On ne sait pas si la personne est mandatée, ou vraiment habilitée. C’est l’internet, on ne sait jamais sur qui on tombe." Et de conclure : "il faut savoir faire le tri dans les annonces, car certaines sont vraiment fantaisistes." A l’heure actuelle, 209 joueurs sont à la recherche d’un club en France.