Mais que vient faire Lance Armstrong sur le Tour de France ?

Lance Armstrong, ici jeudi au départ, va emprunter le routes du Tour pendant deux jours. Stéphane DE SAKUTIN/AFP
Lance Armstrong, ici jeudi au départ, va emprunter le routes du Tour pendant deux jours. © Stéphane DE SAKUTIN/AFP
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avec AFP , modifié à
RETOUR - Le champion déchu empruntera les routes du Tour de France, jeudi et vendredi.

Lance Armstrong est de retour sur le Tour de France. L'ancien champion américain, privé de ses sept victoires sur la Grande Boucle pour infractions à la réglementation antidopage en fin d'année 2012, sera sur la parcours, jeudi. Mieux, il sera même sur un vélo. Mais que Chris Froome se rassure, le Texan ne prendra évidemment pas place dans le peloton. Il ne sera pas là, non plus (a priori), pour remuer le couteau dans la plaie de la suspicion, comme il l'a fait avec son cynisme habituel, mardi , sur Twitter. Non, si "LA" est de retour en France, la terre qui a fait de lui l'icône (déchue) qu'il est devenue, c'est pour la bonne cause.

L'ancien "Boss" du peloton effectuera les étapes Muret-Rodez et Rodez-Mende un jour avant les coureurs afin de récolter des fonds pour l'opération "Le Tour, One Day Ahead" ("Le Tour, un jour avant"), en faveur de "Cure Leukemia", qui lutte contre la leucémie.

Armstrong pour doper les dons. Il s'agit d'une idée de Geoff Thomas, 50 ans, un ancien footballeur international anglais qui a vaincu la maladie. Ce dernier effectue avec dix autres cyclistes amateurs anglais (8 hommes et 2 femmes de 30 à 54 ans) depuis le 3 juillet - et jusqu'au 25 - un Tour de France complet en empruntant le même parcours que les professionnels, mais un jour avant. Armstrong va donc les accompagner sur deux étapes, afin de... doper les dons en faveur de l'association.

Armstrong avec les dix cyclistes qu'il va accompagner sur deux étapes du Tour :

La présence d'Armstrong sur le Tour, même "un jour avant", n'est évidemment pas du goût de tous. D'autant que le Texan, passé maître dans l'art de la communication via notamment son ex-association de lutte contre le cancer, Livestrong, a largement évoqué sa participation à cette opération, notamment via les réseaux sociaux. Le président de l'Union cycliste internationale (UCI), Brian Cookson, avait dénoncé l'opération dès le mois de mars. Elle constitue, selon lui, "un manque de respect pour le Tour, pour les autres coureurs, pour l'UCI et tous les gens qui se battent contre le dopage".

"Si son implication peut aider à sauver une vie supplémentaire..." L'initiateur du projet, Geoff Thomas, qui avait déjà mené une opération caritative de ce type il y a dix ans, comprend cette position. "Je conçois que certains aient du mal à accepter son soutien mais mon calcul est simple : si son implication peut aider à sauver une vie supplémentaire, alors cela ne peut être qu'une bonne chose", insiste-t-il dans un communiqué de l'association. L'objectif, au début de l'opération, était de récolter "environ un million de livres sterling (environ 1,4 million d'euros)" à travers différentes opérations et dons mais aussi grâce aux 70.000 euros récoltés par chacun des onze participants à travers différents parrainage. Mercredi, la somme récoltée atteignait déjà 880.000 euros.

Comment Armstrong va-t-il être accueilli sur les routes de France ? Visiblement, le Texan, aujourd'hui âgé de 43 ans, ne s'en fait pas trop. "Je me trompe peut-être - et je me suis souvent trompé dans ma vie - mais je suis allé en France depuis que tout cela s'est passé (...) Les gens pensent que j'ai une mauvaise relation avec le pays mais moi j'aime aller là-bas. Comme partout, certaines personnes sont sympa, d'autres ne sont pas sympa", avait-il expliqué le 11 juin dernier. Armstrong aura une première idée de l'accueil au départ de l'étape Muret-Rodez, très tôt jeudi, à Venerque, près de Toulouse.