Ligue des champions - OL-Juve : les raisons du malaise lyonnais

Le Lyonnais Sergi Darder, abattu après la défaite à Séville lors de la 2e journée de Ligue des champions.
Le Lyonnais Sergi Darder, abattu après la défaite à Séville lors de la 2e journée de Ligue des champions. © CRISTINA QUICLER / AFP
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L’Olympique lyonnais, seulement 8e de Ligue 1, joue une partie de son avenir européen contre la Juventus Turin, mardi soir. 

Depuis deux ans, l’OL a du mal au démarrage. Comme la saison dernière, le club lyonnais vit un début de saison délicat, alors que se profile la réception de l’ogre Juventus Turin, le leader de Serie A, mardi soir pour le compte de la 3e journée de la phase de poules de la Ligue des champions. Lyon, battu logiquement par Nice vendredi soir (2-0), a ainsi perdu 6 de ses 12 matches en compétitions officielles cette saison et ne pointe qu’à la 8e place de Ligue 1. Des résultats décevants qui n’ont pourtant rien d’étonnant, tant l’OL a accumulé les erreurs ces derniers mois.

  • Un jeu en perdition

Les Lyonnais, défaits lors de la 2e journée par le Séville FC, n’ont pas le droit à l’erreur contre la Juve, mardi soir : une nouvelle contre-performance compromettrait sérieusement leurs chances de qualification pour les huitièmes de finale. Mais la tâche s’annonce rude pour cette équipe totalement perdue dans le jeu. Contre Nice, vendredi soir, les "Gones" n’ont jamais été dans le coup, constamment battus dans les duels et incapables de développer le jeu collectif et léché entrevu en deuxième partie de saison dernière. Pire : les Lyonnais se sont montrés extrêmement nerveux, comme l’a symbolisé l’expulsion (sévère) de Nabil Fekir.  

  • Un mercato raté

Outre un collectif en panne d’idées, l’OL accumule les déceptions individuelles. La faute, notamment, à un mercato totalement raté. Le latéral polonais Maciej Rybus a un mal fou à défendre, tandis que l’arrière central Nicolas Nkoulou, arrivé cet été de Marseille, n’est que l’ombre du joueur dominant qu’il était il y a quelques années. Seul le défenseur central argentin Emanuel Mammana, excellent vendredi à Nice, relève (un peu) le bilan des emplettes estivales. Enfin, dernière incongruité du mercato lyonnais : l’absence de recrutement d’un attaquant remplaçant pour permettre à Alexandre Lacazette de souffler et d'être remplacé en cas de blessure.

  • Des cadres moins performants

Hormis Corentin Tolisso, éblouissant par séquences cette saison, les jeunes joueurs formés à Lyon, devenus des cadres du vestiaire, ont enchaîné les performances décevantes. Le gardien Anthony Lopes apparaît moins souverain, alors que les milieux de terrain Maxime Gonalons et Jordan Ferri peinent à la récupération et dans la construction du jeu. Même Nabil Fekir a eu du mal ces dernières semaines en l’absence d’Alexandre Lacazette. Heureusement pour l’OL, ce dernier, qui est remis de sa blessure à la cuisse, sera titulaire mardi soir. Un duo Fekir-Lacazette, ce ne sera vraiment pas de trop pour affronter la redoutable défense turinoise.

  • Un entraîneur contesté

Propulsé entraîneur en chef en décembre 2015 après le licenciement d’Hubert Fournier, Bruno Genesio avait rapidement fait taire les critiques à la faveur d’une très belle deuxième partie de saison. Mais cette année, les choix du coach lyonnais ont été régulièrement critiqués. Le système tactique en 3-5-2 n’a jamais convaincu, alors que l’an dernier le 4-4-2 en losange adopté par Genesio avait en grande partie contribué au renouveau lyonnais. Enfin, ses détracteurs lui reprochent un manque de charisme et de fermeté face à une équipe composée essentiellement de jeunes. A lui de prouver le contraire, en frappant, pourquoi pas, un grand coup contre la Juve.  

  • La guerre Lacombe-Houllier

La lutte interne qui oppose Gérard Houllier et Bernard Lacombe, les deux conseillers, proches du président Jean-Michel Aulas, n’influence pas directement les résultats, mais elle symbolise la mauvaise passe que traverse l’OL. Les deux hommes, qui ne se sont jamais appréciés, se sont ainsi violemment affrontés dans la presse la semaine dernière, mettant au grand jour les dissensions au sein-même du club. Une situation ubuesque qui a forcé Jean-Michel Aulas à "siffler la fin de la récréation" sur la chaîne du club, OL TV. A Lyon, il est désormais temps de ne penser qu’au jeu, rien qu’au jeu.