Violences dans le sport : un homosexuel sur cinq touché

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Robbie Rogers, joueur du LA Galaxy aux Etats-Unis, est l'un des rares joueurs à avoir fait son coming-out. © VICTOR DECOLONGON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
REJET - Selon une étude australienne, 19% des homosexuels et 9% des lesbiennes interrogés ont déclaré avoir subi "des violences physiques" sur des terrains de sport. 

Les études se suivent et se ressemblent. D'après une enquête sur l'homophobie dans le sport menée dans plusieurs pays anglo-saxons, bon nombre d'homosexuels ont subi des violences verbales ou physiques en pratiquant un sport.

Un homosexuel sur cinq touché par des violences physiques. Près de 9.500 personnes en majorité LGB (lesbiennes, gays et bisexuels) ont été interrogées pour cette étude réalisée à l'initiative du comité organisateur d'un tournoi international de rugby gay à Sydney. La plupart d'entre elles viennent d'Australie, de Grande-Bretagne, d'Irlande, de Nouvelle-Zélande et des Etats-Unis. Environ 19% des homosexuels et 9% des lesbiennes interrogés ont déclaré avoir subi "des violences physiques" tandis que 27% des homosexuels et 16% des lesbiennes ont évoqué des menaces verbales.

L'homophobie toujours très présente. Globalement, seuls 1% des sondés, parmi lesquels 2.500 hétérosexuels, estiment que les homosexuels sont "complètement acceptés" sur les terrains de sport. Les sondés pensent aussi que l'homophobie est largement présente dans les tribunes. Environ 78% d'entre eux ont ainsi jugé que les personnes LGB ne seraient "pas vraiment en sécurité" si elles y montraient au grand jour leurs préférences sexuelles. Les participants pensent pour 41% d'entre eux que les tribunes sont le lieu où l'homophobie a le plus de risque de se manifester.

Les mauvaises blagues freinent les sportifs gays. Grant O'Sullivan, spécialiste de cette question à l'Université Victoria de Melbourne, a relevé que les blagues homophobes proférées sur les terrains pouvaient avoir pour conséquence d'empêcher les homosexuels de se lancer dans un sport. "Ceux qui tiennent ces propos ne veulent bien souvent pas faire de mal mais ils peuvent être nuisibles lorsqu'ils sont entendus par des gens qui sont en difficulté vis à vis de leur sexualité", explique-t-il. Le mot de la fin revient à Robbie Rogers (LA Galaxy), l'un des rares footballeurs professionnels à avoir fait son coming-out : "chaque athlète, chaque fan, pourrait décider de ne pas tenir de propos homophobes, même s'ils sont censés être humoristiques".