Le patron du mouvement olympique sonne l'alarme sur le "désarroi" des clubs

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Denis Masseglia a déploré les réductions des crédits de l'Etat pour les collectivités territoriales, qui financent les clubs. © IROZ GAIZKA / AFP
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avec AFP , modifié à
Il ne faudrait pas que demain les dirigeants de clubs se disent : 'ces Jeux ne sont pas faits pour nous'. Ce serait un drame", a résumé jeudi Denis Masseglia. 

La France a les JO mais que reste-t-il aux clubs sur le terrain ? Le patron du mouvement olympique français, Denis Masseglia, a lancé l'alerte jeudi sur leurs inquiétudes face aux baisses de moyens, demandant au gouvernement de "corriger le tir".

"Un vrai désarroi". "Il y a un vrai désarroi. Il ne faudrait pas que demain les dirigeants de clubs se disent: 'ces Jeux ne sont pas faits pour nous'. Ce serait un drame", a résumé le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), devant des journalistes réunis au siège du CNOSF. Disant ne "jamais" avoir reçu "autant de témoignages du terrain", Denis Masseglia a voulu se faire le porte-parole des 180.000 clubs et associations sportives de France, qui représentent 17 millions de licenciés, énumérant les "signaux négatifs" envoyés depuis le 13 septembre 2017, quand Paris a été désignée ville hôte des Jeux olympiques de 2024.

Diminution des crédits. "L'attente était extrêmement forte" après cette victoire, a-t-il assuré. Mais sept mois plus tard, le sport d'en bas doit faire avec la réduction des emplois aidés, "une erreur" à ses yeux, les réductions des crédits de l'Etat pour les collectivités territoriales, qui financent les clubs, et, enfin, la diminution des moyens du Centre national pour le développement du sport (CNDS), qui accorde les subventions sur le terrain, a énuméré Denis Masseglia.

Le budget du sport en baisse de 7%. Au lendemain de l'obtention des Jeux olympiques, le gouvernement avait annoncé un budget du sport en baisse de 7%, diminution en partie compensée lors de l'examen de la loi de finances. Le CNDS a notamment vu ses recettes fiscales affectées divisées par deux, à 133 millions d'euros, une baisse censée être compensée par la réorientation de ses missions sur le sport de proximité. Au Sénat, pendant les questions au gouvernement, la ministre des Sports Laura Flessel, a défendu un "recentrage" du CNDS et un "choix stratégique" au bénéfice des "publics qui pratiquent le moins" : "les habitants des quartiers carencés (en équipements sportifs), les femmes, les personnes en situation de handicap".