Le maudit Trèfle de Saint-André

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L’équipe de France est depuis samedi à Cardiff, où elle disputera dimanche prochain la "finale" de la Poule D face à l’Irlande. Un XV du Trèfle encensé pour son jeu quand les Bleus de Saint-André laissent dubitatifs. De quoi échauder PSA qui, après tout, n’a jamais battu les hommes en vert depuis quatre ans.

"Le Goret", engagé dans le feu de la Coupe du monde, retrouve son mordant. Il y avait eu le coup de gueule de la mi-temps face à la Roumanie. Une victoire bonifiée face au Canada plus tard et Philippe Saint-André, à défaut de l’imprimer au jeu du XV de France, garde le sens de l’offensive. Comme lorsqu’on lui reproche d’avoir considéré un peu trop vite comme acquise la qualification de son équipe pour les quarts de finale, alors qu’il manque un point aux Bleus pour valider leur billet. Les étudiants en maths sup maths spé en ont pris pour leur grade (voir par ailleurs).

" Ils sont fantastiques, ils sont beaux, ils sont costauds, et puis ils jouent en vert. "

Mais, à trop lui rebattre les oreilles avec les louanges incessantes adressées à son futur adversaire, PSA a vu… vert. Cette équipe d’Irlande face à laquelle les Tricolores disputeront dimanche prochain, sur la pelouse du Millennium, la "finale" de la Poule D, dont le vainqueur évitera le crash-test face aux All Blacks en quarts de finale, toujours à Cardiff. Ce XV du Trèfle porté au pinacle quand Dusautoir et ses coéquipiers inspirent au mieux un respect poli, au pire, une défiance quasi permanente pour, entre autres critiques, son jeu restrictif ou son inconstance maladive. On a de l’Irlande plein la bouche quand on évoque trop souvent un "gros bleu qui tache".

Equation jusqu'à présent insoluble

A l’instar de son prédécesseur Marc Lièvremont, dont on lui déconseille de lire la chronique accordée au quotidien Le Monde, où l’ex-sélectionneur décrit "l’Irlande, qui, comme toutes les équipes anglo-saxonnes, est plus cohérente, plus performante, plus équilibrée et plus régulière que le XV de France. Les Irlandais sont en confiance, et leur rugby ne se résume plus au fighting spirit. Ils ont le meilleur ouvreur du monde en la personne de Jonathan Sexton, et leur effectif compte un paquet de joueurs vraiment enthousiasmants." N’en jetez plus.

Des doubles champions d’Europe irlandais qui ont la cote jusque dans les rangs français. Mais pas question de céder à un complexe d’infériorité : "Ils sont favoris, ça ne m’agace pas plus que ça", lâche Wesley Fofana. Yannick Nyanga, lui, est client des performances des joueurs au trèfle : "J’aime regarder la Coupe du Monde en tant que spectateur et il faut avouer que l’Irlande pratique un beau rugby. Mais dire ça, en plus de leur bonne série face à nous, ne leur fera pas gagner ce match." Deux nuls (13-13, 17-17) et deux défaites (11-18, 20-22) depuis quatre ans : l’Irlande, malgré des scores très serrés, reste une équation insoluble sous le mandat de Saint-André.  

"Il paraît qu’ils ont été exceptionnels contre la Roumanie !, lance un Saint-André faussement naïf. Ils sont fantastiques, ils sont beaux, ils sont costauds, et puis ils jouent en vert. Après, on va quand même se préparer à jouer un match d’une grande intensité, à Cardiff, pour obtenir la première place de la poule." Nyanga donne une piste : "Il faudra mettre un grain de sable dans leur machine, et un peu d’huile dans la nôtre. Parce qu’il ne faut pas attendre qu’ils jouent moins bien, mais penser à nous et nos capacités." L’équipe de Joe Schmidt est au top depuis deux ans ; aux Français de savoir s’élever à ce niveau.

Europe 1 avec Sports.fr