JO de Rio 2016 : la nuit des Bleus

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La taekwondoïste Gwladys Epangue n'a pas réussi à accrocher le bronze, la nuit dernière, chez les +67 kilos. © KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP
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Margaux Baralon
La nuit de samedi à dimanche n'a pas été très fructueuse pour la délégation tricolore, qui doit se contenter de quatrièmes places en taekwondo, au pentathlon moderne et au plongeon.

Les jolies médailles du soir ont laissé place aux déceptions de la nuit, ce week-end, pour les Bleus de Rio. En taekwondo féminin, comme en pentathlon moderne et au plongeon, les sportifs français ont échoué au pied du podium.

  • Des bleus à l'âme : le raté de Gwladys Epangue

On avait peut-être eu tendance à l'oublier en voyant l'incroyable parcours de la boxeuse Sarah Ourahmoune, mais dans le sport de haut niveau, les histoires de grand retour ne se terminent pas toujours bien. La taekwondoïste Gwladys Epangue, engagée chez les +67 kilos, est malheureusement bien placée pour le savoir. Dans la nuit de samedi à dimanche, celle qui avait été médaillée de bronze à Pékin, en 2008, puis avait dû renoncer aux Jeux de Londres quatre ans plus tard à cause d'une résurgence de tuberculose, a échoué dans son dernier combat pour la troisième place. "À défaut du titre olympique, j'aurais aimé repartir avec une médaille de bronze. Cela aurait été une belle fin, mais je me suis ratée", a regretté Epangue après sa défaite. La Française, qui était la dernière chance de médaille pour le taekwondo tricolore, n'avait repris l'entraînement qu'au mois de mai dernier, après une blessure au genou qui avait nécessité une opération. Âgée de 33 ans, la taekwondoïste la plus titrée de France a indiqué qu'elle allait "réfléchir" à la suite de sa carrière.

  • Comme un bleu : Valentin Prades d'un cheveu

La veille, Élodie Clouvel avait remporté l'argent du pentathlon moderne chez les femmes. Cette nuit, ses deux compatriotes, Valentin Prades et Valentin Belaud, n'ont pas réussi à l'imiter. Il s'en est pourtant fallu de peu pour le premier, qui a terminé à une seconde du Mexicain Ismael Marcelo Hernandez, bronzé de l'épreuve. Quatrième de l'épreuve d'escrime, Prades avait réussi à surmonter la natation, qui n'était pourtant pas son point fort. Mais c'est l'équitation qui lui a coûté cher : trois barres renversées et des points de pénalité au temps, qui le rétrogradent à la 40e place. Sa superbe remontée pendant la dernière épreuve, qui allie course à pied et tir, n'aura pas suffit. "Je suis très déçu", a confié Prades après l'arrivée. "Le pentathlon, c'est vraiment beaucoup de sacrifices. [Les JO], c'est une fois tous les quatre ans, donc je suis vraiment triste." À 23 ans, le numéro deux mondial peut miser sur les Jeux de Tokyo pour assouvir son ambition déçue.

  • Un coin de ciel bleu : Benjamin Auffret prometteur

Certaines médailles en chocolat se digèrent plus facilement que d'autres. C'est le cas de celle de Benjamin Auffret, engagé dans l'épreuve de plongeon de haut-vol à 10 m. Sa solide performance (507,35 points) l'a classé derrière le Chinois Chen Aisen, le Mexicain German Sanchez et le tenant du titre américain, David Boudia. À seulement 21 ans, le Français participait à ses premiers Jeux et peut se targuer d'avoir fait le meilleur classement de l'histoire olympique du plongeon tricolore masculin, toutes catégories confondues. Ni déception ni larmes pour celui qui, tout "sourire", s'est dit "fier" de sa performance. "Être quatrième, c'est toujours chiant, mais j'ai pris beaucoup de plaisir sur cette finale, je me suis régalé." L'étudiant en mathématiques, dont la préparation pour les Jeux avait été interrompue trois mois pour cause de blessure, a donc donné rendez-vous dans quatre ans à ses adversaires.