JO : la boxe française mise KO… par les juges

Alexis Vastine, s'estimant lésé par les juges, a quitté le ring en larmes.
Alexis Vastine, s'estimant lésé par les juges, a quitté le ring en larmes. © REUTERS
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Rémi Duchemin, avec Reuters , modifié à
BOXE - Vastine et Oubaali, derniers espoirs de médailles, ont été battus sur des décisions litigieuses.

A la fin de son combat, Alexis Vastine lève les bras. Dans son coin, ses deux entraîneurs se congratulent, sûrs de la victoire de leur poulain. Pourtant, quand la décision des juges tombe, c’est son adversaire, l'Ukrainien Taras Shelestyu, incrédule, qui est désigné vainqueur et se qualifie pour les demi-finales du tournoi olympique en moins de 69 kilos. Effondré, le Français refuse un temps de quitter le ring. Il s’exécute enfin, non sans donner un ultime direct dans un coin, et en hurlant sa rage.

 

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Alexis Vastine revit là le cauchemar de Pékin. Il y a quatre ans, le boxeur français avait été privé de finale par une décision extrêmement litigieuse de l’arbitre de sa demi-finale, qui le pénalisait d’un pont à quelques secondes du gong final. Il avait au final ramené une médaille de bronze au goût amer. "Pas deux fois, putain, pas deux fois", s’est cette fois lamenté le Français, qui ne pourra même pas se consoler avec une breloque. Et ce ne sont pas les applaudissements du public, lui aussi surpris par l’issue du match, qui réduira sa peine. Las, le boxeur français ne pourra bénéficier de clémence: sa réclamation a été rejetée dans la nuit.

"Dégoûté" de la boxe amateur

Quelques heures plus tôt, un autre Français avait lui aussi été victime d'une décision arbitrale quelque peu surprenante. Opposé à l’Irlandais Michael Conlan, bruyamment encouragé par une salle acquise à sa cause, Nourdine Oubaali a largement semblé dominer les deux premiers rounds, pourtant conclus selon les juges à égalité (5-5, puis 12-12). Et si la troisième reprise a semblé serrée, elle a, toujours selon les arbitres, largement tournée à l’avantage de l’irlandais (10-6), régional de l’étape, selon l’expression consacrée.

D’abord philosophe, Nourdine Oubaali s’est montré beaucoup plus amer par la suite. "C'est la boxe amateur. J'en suis d'ailleurs dégoûté. Après ces Jeux, soit je passe pro si j'ai des propositions intéressantes, soit j'arrête", a-t-il dit. Ce désenchantement pourrait malheureusement faire école. Et face au nombre de décisions contestées, les Français n’en ont pas été seules victimes, c’est la légitimité même de la présence de la boxe aux Jeux olympiques qui pourrait être remise en cause.