Il y avait du Lamaison dans ce Foley

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A l’image d’un Titou Lamaison assommant à lui tout seul ou presque les All Blacks sur la même pelouse en 1999, Bernard Foley a mis à genou l’équipe d’Angleterre (33-13), éliminée de sa Coupe du monde dès la phase de poules et impuissante face à l’insolente réussite de l’ouvreur des Wallabies, auteur de 28 points, nouveau record de points à Twickenham.  

Souvent critiqué pour son manque de flair, comparé à son fantasque concurrent Quade Cooper, Bernard Foley (26 ans, 23 sélections), en état de grâce, à l'image de son équipe, a illuminé ce choc de sa classe et de son talent, inscrivant deux essais et signant, à 100 % de réussite (7 sur 7), 4 pénalités et 3 transformations pour écœurer l'équipe d'Angleterre de ses 28 points. Comme les... 28 points d'un certain Titou Lamaison lors de la fameuse demi-finale du Mondial 1999 jouée et gagnée par la France face aux All Blacks (43-31).

" Bernard a beaucoup d’influence parce qu’il n’a pas peur de se montrer et de prendre ses responsabilités "

Samedi, Cooper était en tribunes et Foley avait le feu sacré pour rappeler l'incroyable match-winner qu'il peut être. Comme lors de la finale du Super XV 2014 lorsqu'il inscrivit à trente secondes de la sirène la pénalité du titre en finale face aux Crusaders (33-32). Cheika savait pouvoir compter sur son n°10, surnommé Iceman : "On avait demandé à nos deux numéros 10 (Bernard Foley et Kurtley Beale) de prendre le contrôle du match. Bernard a beaucoup d’influence parce qu’il n’a pas peur de se montrer et de prendre ses responsabilités". 

" J’ai eu la chance d’être à la conclusion de très belles actions collectives. Le travail effectué a été de top niveau "

J’ai eu la chance d’être à la conclusion de très belles actions collectives. Le travail effectué a été de top niveauCerné par les médias dans les entrailles de Twickenham à l'heure de commenter son chef d’œuvre, le héros de la soirée la jouait tout en humilité : "J’ai eu la chance d’être à la conclusion de très belles actions collectives. Le travail effectué a été de top niveau et c’est très satisfaisant d’obtenir un tel résultat contre une équipe de cette qualité." (...) "On savait que l’Angleterre allait mettre beaucoup de cœur et elle nous a définitivement mis sous pression en deuxième mi-temps. On savait à quoi s’attendre. On voulait faire une grande performance qui rendrait fier le peuple australien et on y est parvenus", se réjouissait-il, tout en se projetant déjà. "On va pouvoir retirer beaucoup de confiance de ce match en vue de la semaine prochaine (contre le pays de Galles). On connaissait les enjeux pour eux et on savait qu'en débutant bien, on les ferait courir après le score et ça leur compliquerait la tâche. Prendre l’avantage s’est révélé très précieux." 

Au même titre que la performance, moins en vue, mais tout aussi précieuse, de sa troisième ligne, et d'un David Pocock en particulier, qui force le respect : "Ils mettent leurs têtes là où peu d’autres personnes oseraient le faire et ça permet à toute l’équipe de faire du bon travail. Ça m’a énormément facilité les choses aujourd’hui (samedi), même si je ne pensais pas que ça se passerait aussi bien." Un doux euphémisme. 

Europe 1 avec Sports.fr