Ligue des Champions : l'Angleterre au bord du gouffre

© José Mourinho et les Blues de Chelsea ne sont pas les seuls membres de la Premier League à connaître une saison difficile en Ligue des Champions. GLYN KIRK / AFP
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Arsenal et Manchester City, les deux derniers clubs du Royaume encore en lice en Ligue des Champions, sont en grande difficulté avant les matchs retours contre Monaco et Barcelone mardi et mercredi. Bien loin des années où le foot anglais régnait sur l’Europe.

L’Angleterre, entre puissance financière et déception sportive. Ils sont connus pour leur euroscepticisme latent. Pourtant, quand il s’agit de football du moins, l’Europe a toujours réussi aux Anglais. Que ce soit en coupe de l’UEFA (devenue aujourd’hui la Ligue Europa) ou en Ligue des Champions, les footballeurs de la couronne n’ont pas l’habitude de sombrer sur la scène européenne. Mieux, avec 19 titres, C1 et C3 confondues depuis leur création, l’Angleterre se classe troisième meilleure nation de l’histoire, derrière l’Espagne, portée par son "décimesque" Real Madrid, et l’Italie, qui pouvait compter, on parle au passé, sur ses deux locomotives milanaises aujourd’hui essoufflées, l'Inter et l'AC. A l’indéchiffrable classement UEFA, la Premier League se classe même deuxième, sur les talons de la Liga espagnole.

Trois rescapés… jusqu’à maintenant. Et pourtant, cette saison, les clubs anglais pourraient bien connaître leur Waterloo. La saison 2014-2015 a pour l’instant tout d’une morne plaine, sur laquelle sont déjà tombés Liverpool, reversé en UEFA et éliminé par Besiktas, Tottenham, décevant face à une Fiorentina retrouvée et, bien sûr, Chelsea, sorti en huitièmes de finale de la Ligue des Champions par un PSG héroïque. Seuls rescapés de cette hécatombe : Everton en Ligue Europa, Manchester City et Arsenal en Ligue des Champions. Du moins jusqu'à aujourd'hui...

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© En fin de saison dernière, le Real a remporté la "decima", sa dixième Ligue des Champions. LAURENCE GRIFFITHS / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images

L’Angleterre, vite déchue. Mais si les trois derniers survivants venaient à être éliminés au prochain tour, l’Angleterre serait absente des quarts de finale de la Ligue des Champions pour la deuxième année en trois ans. Impensable il y a quelques années. Entre la victoire de Chelsea en 2012 et la présence de quatre clubs en quarts de finale en 2009 (Arsenal, Liverpool, Chelsea, Manchester United), les clubs de sa Majesté ont un pedigree à faire respecter.  

Arsenal va-t-il se faire plumer au casino monégasque ? Le problème pour la Premier League, c’est que la survie des ses deux derniers clubs dans la plus prestigieuse des compétitions européennes ne tient plus qu’à un fil. Et pour cause, le Gunners ont encaissé une défaite aussi cuisante qu’inattendue à l’Emirates contre Monaco (1-3). Mardi soir, ils sont condamnés à l’exploit au stade Louis II, face à une équipe qui n’a toujours pas encaissé de buts dans son antre en Ligue des Champions. Avec 1.2% de probabilité de se qualifier, les hommes d’Arsène Wenger peuvent tout de même se consoler : ils ont plus de chances de triompher de Monaco que de sortir gagnants d’un des nombreux casinos de la Principauté.

City, maigre espoir de survie. Manchester City doit composer avec une toute autre adversité, puisque les Citizens sont tombés sur un os catalan en huitième de finale en tirant un FC Barcelone impressionnant en 2015. Battus à domicile 2-1 par Messi et les siens, ils sont parvenus à limiter la casse dans une rencontre qui aurait pu leur coûter beaucoup plus cher. Mercredi, ils pourraient donc se rendre au Camp Nou dans la peau du dernier survivant anglais en Ligue des Champions.

A qui profiterait le crime ? Pas besoin d’être Sherlock Holmes ni même citoyen britannique pour résoudre l’énigme. Avec deux confrontations, l’une victorieuse, l’autre qui semble tourner à son avantage, la France et la Ligue 1 est la grande bénéficiaire de ce trou d’air anglais. L’entraîneur monégasque Leonardo Jardim l’a compris, lui qui déclarait qu’il était "positif de constater que cette année, le football français pouvait battre le football anglais". Mathématiquement, l’Angleterre commence également à s’inquiéter. Sans s’étendre sur le calcul savant de l’indice UEFA, le site de Skysports a étudié les possibles variations et leurs conséquences au classement. Si les performances des clubs anglais restent en-deçà des attentes, à l’horizon de la saison 2017/2018, la Bundesliga allemande et même le Série A italienne, deux championnats dont le prestige repose pourtant sur un club chacun, l’ogre du Bayern Munich et l’indéboulonnable Juventus Turin, pourraient lui passer devant. La Premier League perdrait alors le privilège de sa quatrième place qualificative pour la Ligue des Champions.   

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© Les conditions d'attribution des places pour les prochaines Ligues des Champions pourraient devenir plus défavorables pour l'Angleterre. FABRICE COFFRINI / AFP

Pas de panique, l’Angleterre a de la ressource… financière. Si sportivement, la situation est inquiétante, la Premier League a encore de beaux jours devant elle. Premièrement, ses deux représentants ne sont pas encore passés à la trappe. Mais même si une double élimination venait à se confirmer, les clubs anglais pourront se projeter sereinement dans l’avenir. La renégociation des droits télé pour les trois prochaines saisons, revalorisés à 7 milliards d’euros, assurent au club du Royaume de rester parmi les aristocrates les mieux dotés d’Europe.

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