Les bons conseils de Clément d’Antibes

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Nicolas Rouyer, à Kiev, en Ukraine , modifié à
EXPERT - Le célèbre supporter confie ses secrets pour réussir à aller encourager l'équipe de France à l'étranger.

Si vous êtes un familier des matches de l’équipe de France, vous le connaissez forcément. Clément d’Antibes, 65 printemps, traîne son maillot bleu - et parfois son coq - sur les pelouses de France et de Navarre depuis plus de trente ans maintenant. Il était hors de question pour lui de manquer ce barrage face à l’Ukraine, qualificatif pour la Coupe du monde au Brésil. Europe1.fr lui a demandé ses petites habitudes de voyage, loin des parcours balisés.

Faire vite pour payer moins. Pour suivre les Bleus, Clément préfère agir seul. Et vite. "Le tirage au sort a été fait à 14h le 21 octobre. On a su que la France affrontait l’Ukraine à 14h20. Dans les minutes qui ont suivi, j’avais acheté mon billet d’avion. J’ai payé 207 euros aller-retour pour venir le 12, soit trois jours avant le match, avec un vol Nice-Kiev via Munich, puis pour faire Kiev-Paris via Vienne pour assister au match retour. Dans les jours suivants, les prix avaient déjà doublé." Clément, qui dispose de sa propre section de supporters - ils seront 12 à Kiev - a rapidement abandonné l’idée de venir avec le vol organisé par la Fédération française. "Par le passé, il n’ont jamais rien fait, donc je me passe d’eux. Et les hôtels quatre étoiles, je m’en fous."

"J'aurais préféré la Grèce..."

Anticiper tirages et résultats. Le confort, bien peu pour Clément. Lui préfère opter pour des solutions à moindre coût. "Je loge dans une auberge de jeunesse qui s’appelle Zigzag, pour 10 euros et quelque la nuit. Je peux me faire à manger le midi et le soir, et quand je veux puisqu’il y a des cuisines aménagées à ma disposition. Ça m’évite d’aller dans les restos, même si j’aime bien goûter les mets locaux."

A force de parcourir le monde - son match en Ukraine sera le 199e de son immense "carrière" -, Clément sait dénicher les bons plans. Il regarde les avis sur Internet mais rien ne vaut… le sien. "L’Ukraine, je connais. C’est la troisième fois que je fais ce pays en trois ans. J’ai même encore la carte du centre-ville chez moi." Mais si la France avait hérité du Portugal ou de la Croatie plutôt que de l’Ukraine, Clément aurait été prêt aussi. "J’avais commencé à me renseigner sur les quatre autres pays qu’on pouvait rencontrer en barrages. J’aurais préféré la Grèce…"

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Joindre l’agréable aux Bleus. Il n’y a pas que le football dans la vie. Et ça, Clément l’a bien compris. Et quand il dit qu’il aurait préféré que les Bleus affrontent la Grèce, il pense un peu à lui aussi. "La Grèce ne fait pas partie des 36 pays que j’ai déjà visités avec les Bleus." Car l’équipe de France est avant tout pour lui une invitation au voyage. "Sportivement, il y a eu des joies, des déceptions, des rancoeurs, des rancunes. Il  y a eu de tout", confie cet ancien infirmier, qui a pu relever ces dernières années toutes les plaies qui ont gangréné les Bleus. "Mais touristiquement, j’ai découvert d’autres pays, d’autres langages, d’autres cultures, d’autres cuisines. Et quand on peut le faire avec son fils, comme en Corée du Sud, c’est merveilleux."

L'appétence touristique de Clément explique ses arrivées "prématurées". Mais pas seulement. "Par philosophie, je pars toujours trois quatre jours avant, les deux premiers jours, je suis touriste, et les deux jours suivants, je deviens supporter." Cette dualité, on la retrouve également dans son choix de résidence. "Je me suis arrangé pour être à peu près à 800 m du stade olympique et à égale distance de la place de l’Indépendance, le centre-ville."

Encourager sans se décourager. Clément a besoin de s’imprégner de l’atmosphère d'une rencontre. "Le gros contingent de supporters français, qui va arriver seulement le vendredi, jour du match, je trouve ça dommage. J’aime bien assister à la promenade, aux entraînements." Et plus si affinités. Jeudi, c’est devant l’hôtel des Bleus qu’Europe 1 l’a retrouvé. Cette dévotion tient presque du religieux. D’ailleurs, quand il se déplace, Clément ne sacrifie jamais à son petit rituel : les banderoles, l’appareil photo, les chargeurs, le programme des Bleus et le fameux maillot "Clément d’Antibes", "mon smoking", insiste-t-il.

Le coq ne l'accompagne plus, "trop cher"

Clément d'Antibes (930X620)

© Cyrille de la MORINERIE/Europe 1

Mais plus de coq. "A l’époque, avec Air Lib, je payais 35 euros pour lui mais maintenant, c’est trop cher." Vendredi, les Bleus devront donc faire sans le gallinacé. Mais pas sans ce drôle d’animal qu’est Clément d’Antibes. Car des aventuriers comme lui, cela se compte sur les doigts d'une main. A peine... "Lors de la tournée en Europe de l’Est, à l’été 2011, avec Minsk, Kiev et Varsovie, à un moment donné, on se comptait sur les doigts d’un manchot", sourit-il avec malice. "On dit que je suis le premier des supporters, moi je dis que je suis le dernier. Le dernier d’une lignée."

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