Espagne : l’exode des buteurs

Radamel Falcao, prolifique buteur avec l'Atlético Madrid la saison dernière, a quitté l'Espagne pour Monaco cet été.
Radamel Falcao, prolifique buteur avec l'Atlético Madrid la saison dernière, a quitté l'Espagne pour Monaco cet été. © REUTERS
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Julien Froment , modifié à
FOOT - En un mois, la Liga a vu partir cinq de ses attaquants les plus prolifiques de la saison.

La fuite des 9. A eux cinq, ils pèsent 93 buts en Liga l’an passé. Soit, un peu plus de 8% des buts inscrits l’an passé en Liga. Un résultat qui peut paraître anodin, et pourtant des grands noms ont quitté le championnat ibérique cet été, direction les championnats étrangers.

Le Colombien Radamel Falcao (Atlético de Madrid) est parti garnir les rangs de l’AS Monaco, l’Argentin Gonzalo Higuain (Real Madrid) a été transféré à Naples, Robert Soldado (du Valence CF à Tottenham), Alvaro Negredo (du FC Séville à Manchester City), ou encore Fernando Llorente (de l’Athletic Bilbao à la Juventus de Turin) ont également quitté la Péninsule. Des joueurs qui ont beaucoup marqué ces dernières saisons en Liga, à l’image de Falcao, auteur de 52 réalisations 68 rencontres avec les Colchoneros, ou bien de "Pipita" Higuain, deuxième meilleur buteur du Real Madrid ces dernières années, derrière Cristiano Ronaldo, avec 107 buts en 110 matches.

La crise coule les clubs espagnols. La raison ? La crise. Si des clubs comme le Real Madrid ou le FC Barcelone n’ont pas de problème pour dépenser des millions pendant le mercato - malgré des dettes à hauteur de 300 millions d’euros - d’autres formations espagnoles sont au bord de la banqueroute. C’est le cas de Valence, équipe participant pourtant régulièrement à la très rémunératrice Ligue des champions. Mais, à cause d’une gestion pour le moins dilettante et d’un imbroglio autour de la construction du nouveau stade, le club ché se retrouve avec une dette abyssale de plus de 400 millions d’euros. 

Seul moyen pour renflouer les caisses, la vente rapide des meilleurs éléments. Les départs successifs de David Villa, David Silva, Juan Mata et, plus récemment, Roberto Soldado sont les exemples les plus parlants. Les autres clubs sont également à la diète, à l’instar du Séville FC, qui a lâché son meilleur élément Alvaro Negredo à Manchester City, moyennant 25 millions d’euros, mais aussi sa pépite Jesus Navas, pour une somme quasiment identique.

La Liga, c’est 4 milliards de dette. Et l’Atlético de Madrid, la Real Sociedad suivent également le pas. Quant à Malaga, le Cheikh Abdullah ben Nasser Al Thani – cousin éloigné du patron du PSG -  a quitté le navire, laissant derrière lui des salaires impayés, des arriérés non remboursés et un club à la dérive privé de Coupes d’Europe par l’UEFA.

Avec des droits TV directement négociés avec les clubs, le FC Barcelone et le Real Madrid se taillent allègrement les meilleures parts d’un gâteau bien inégal. Mais les deux mastodontes ne sont que l’arbre d’une forêt dévastée, la Liga ayant une dette globale pour la saison 2012-2013 de plus de 4 milliards d’euros. Avec la mise en place du fair-play financier dans les deux années à venir, l’eldorado espagnol risque bel et bien de se transformer en un vaste champ de ruines si les clubs ne changent pas leurs mauvaises habitudes.