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François Dujarrier , modifié à
L'Euro 2020 se déroulera dans douze pays du 12 juin au 12 juillet prochain. À quelques mois du début de la compétition et alors que les noms des premiers qualifiés apparaissent, une question se pose : y a-t-il déjà un favori ? Laurent Jaoui de Canal plus, Nabil Djellit de France football et Grégory Schneider du journal Libération voient clairement la France, la Belgique se détacher pour cet Euro qui s'annonce "assez dense". 

Si la Belgique, la Russie, l'Italie, l'Ukraine et la Pologne sont d'ores et déjà qualifiées pour le prochain championnat d'Europe, d'autres équipes jouent encore leur qualification. C'est le cas de l'équipe de France, qui a buté sur la Turquie lundi soir (1-1) et doit donc attendre encore au moins un mois pour composter son ticket. Alors que les premiers noms sont connus, plusieurs pays semblent tenir la corde pour remporter le titre européen, selon nos consultants. Lesquels ? La France, la Belgique et l'Italie, estiment, pour des raisons diverses Laurent Jaoui, Nabil Djellit et Grégory Schneider. Mais si, selon eux, "toutes les nations sont à leur plénitude", ce qui nous garantit "un Euro assez dense". Présentation des principaux favoris.

>> Écoutez le débat d'Europe 1 Sport sur les favoris de l'Euro 2020 :

La France, "le grand favori de part son statut" 

C'est "le grand favori" pour Nabil Djellit. Même si la France a manqué l'occasion d'être officiellement qualifiée pour l'Euro lundi soir, après avoir été accrochée par la Turquie (1-1), il ne fait aucun doute pour nos chroniqueurs : les Bleus disputeront le prochain Championnat d'Europe et en sont mêmes les principaux favoris. "C'est une équipe de tournoi", juge Nabil Djellit. "Et je ne parle pas de la manière de jouer. Ils en ont plusieurs, sont capables de défendre et de se projeter vers l'avant, ils ont un mental hors normes", liste encore le journaliste avant d'asséner son dernier argument, et pas des moindres : "Ils ont un sélectionneur qui est chef de bande, suivi par tout le groupe." 

Nabil Djellit, totalement convaincu par l'équipe de France, assure que sa force est beaucoup plus appréciée en dehors de nos frontières. "Si vous faites un sondage à l'étranger, en Angleterre, Espagne, Italie ou Turquie, c'est la France qui impressionne le plus".

La Belgique "dégage une cohésion supérieure" aux autres

"Rebondir de la déception de la Coupe du monde 2018" et de l'élimination par la France en demi-finale : voilà l'ambition de la Belgique, qui figure comme un autre grand favori, selon Laurent Jaoui. "Ils sont très, très impressionnants", juge le journaliste de Canal +. "Ça sera peut-être l'avènement de cette génération bénie. En tout cas, c'est sa dernière chance."

Les statistiques plaident clairement en leur faveur, comme le rappelle encore Laurent Jaoui : "Huit matches de qualification, huit victoires", avec trente buts inscrits pour un seul encaissé ! "Ils ont des joueurs détonnants et performants dans quasiment chaque ligne", ajoute-t-il. 

L'Italie "a retrouvé un réservoir de joueurs importants", mais...

Citée parmi les favoris par nos consultants, la Squadra azzurra ne fait cependant pas l'unanimité chez eux. "Le deuxième du groupe, c'est la Finlande, ça vous pose quand même le contexte. Ils ont des défenseurs parmi les meilleurs du monde, leur gardien aussi, mais si on regarde dans les milieux ou les attaquants, ils n'ont que deux joueurs qui sont dans des grands clubs", juge Grégory Schneider, qui ne croit en la capacité de l'Italie d'aller au bout. 

"Certes, ils n'ont pas d'attaquant de classe mondiale, mais je sens qu'il se passe quelque chose avec l'Italie", nuance Laurent Jaoui. "Ils ont retrouvé un réservoir de joueurs importants avec Barella, Senzi et Verratti, qui commence à tirer la quintessence de son talent en sélection", abonde Nabil Djellit. Laurent Jaoui ajoute dans la balance positive le fait que "Mancini a un côté laborantin, capable de faire jouer des joueurs pas forcément à leur poste. Ils ont une capacité à exercer un dépassement de fonction quand l'enjeu le nécessite. C'est dans l'ADN de l'Italie", conclut-il. 

Que l'Italie aille loin ou pas dans cet Euro, la question n'est pas là de toute façon pour Laurent Jaoui. "Globalement on peut se réjouir de la qualification de la Squadra azzurra. L'absence de l'Italie au Mondial était difficile à vivre. Un Euro ou une Coupe du monde, ça se dispute avec l'Italie."

Entendu sur europe1 :
L'Espagne ? Tout le monde les prend pour des cadors, mais quand tu ne passes pas deux tours...

L'Allemagne et l'Espagne, "pas obligés d'être favoris"

Quand on parle de favoris d'une grande compétition mondiale, on pense forcément aussi à l'Allemagne et l'Espagne, non ? Non ! En tout cas pas nos chroniqueurs pour ce Championnat d'Europe à venir.  "L’Allemagne est une équipe de salon", s'agace Grégory Schneider.  "Quand tout roule c'est exceptionnel mais quand ils sont dans la difficulté ça coince. Au niveau du caractère, il manque quelque chose. Ils nous ont fait deux fois le coup contre les Pays-Bas", estime-t-il. "Il faut un renouvellement dans l'encadrement aussi. C'est un peu long pour Löw, il faut passer à autre chose."

Et ne parlez pas de l'Espagne à Grégory Schneider. "Tout le monde les prend pour des rois, des cadors, mais quand tu ne passes pas deux tours... A un moment donné, les statuts, ça va !", s'emporte-t-il. "En terme de dynamique, on n'est pas obligés de les placer dans les favoris", juge également Laurent Jaoui.

L'Euro dans 12 pays, une "expérience un peu étrange"

C'est une première : l'Euro 2020 ne se disputera pas dans un seul, voire deux pays. "Le fait que ce soit dans douze pays, ça va être bizarre", estime Grégory Schneider. "Il y a des réflexes de localisation... Ça va être étrange et compliqué pour les supporters. On va vivre une expérience capable de faire voler quelques repères", ajoute-t-il. Le journaliste de Libération estime que le format de cette épreuve peut rebattre les cartes parmi les favoris. Et voit bien, par exemple, l'Angleterre galvanisée par le fait de voir la finale se diputer à Wembley.