"Fifagate" : nouvelles accusations de corruption de la part d'un témoin-clé de l'accusation

fifa, Alejandro Burzaco crédit : DON EMMERT / AFP - 1280
Alejandro Burzaco (au centre), un témoin-clé dans le procès de la Fifa, a détaillé un vaste réseau de corruption au sein du football sud-américain © DON EMMERT / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Alejandro Burzaco, qui dirigeait une influente entreprise argentine de marketing sportif, a détaillé les différentes sommes sur lesquelles s'étaient entendues chaînes et responsables de fédérations de football.

Un témoin-clé a affirmé mercredi avoir payé, avec d'autres partenaires, un total de 10,8 millions de dollars (9,1 millions d'euros) de pots-de-vin aux trois accusés du procès Fifa à New York - les ex-responsables des fédérations de football brésilienne et péruvienne et l'ex-président de la confédération sud-américaine.

10,8 millions de pots-de-vin versés à trois personnes. Le témoin, Alejandro Burzaco, qui dirigeait une influente entreprise argentine de marketing sportif, Torneos y Competencias, a affirmé que Torneos et ses partenaires avaient payé quelque 4,5 millions de dollars (3,8 millions d'euros) à Juan Angel Napout, ex-président de la confédération sud-américaine Conmebol et membre du comité exécutif de la Fifa.

3,6 millions de dollars (trois millions d'euros) ont été versés au Péruvien Manuel Burga, et 2,7 millions (2,2 millions d'euros) au Brésilien José Maria Marin, toujours selon Alejandro Burzaco. Des millions supplémentaires leur ont été promis, a ajouté Burzaco, qui a lui-même plaidé coupable fin 2015 dans le vaste scandale de corruption de la Fifa et coopère avec le gouvernement américain en attendant sa condamnation.

Un témoignage accablant. Burzaco, qui connaissait tous les barons du football d'Amérique latine, témoignait mercredi pour la deuxième journée consécutive. Mardi, il avait déjà dressé un tableau accablant de corruption généralisée dans le football sud-américain. Sa déposition mercredi a cependant été perturbée par ce que l'accusation a qualifié de menaces de la part d'un des accusés, Manuel Burga, qui se serait passé le doigt sur la gorge comme pour menacer Burzaco de mort.

15 millions de dollars pour les droits de diffusion. Plus tôt mercredi, Burzaco a aussi indiqué que sa société et les chaînes de télévision mexicaine Televisa et brésilienne TV Globo s'étaient entendues pour "payer 15 millions de dollars [12,7 millions d'euros] de pots-de-vin" à l'ex-chef de la fédération du football argentine, Julio Grondona, décédé en 2014, en échange de droits de diffusion exclusifs pour les Coupes du monde 2026 et 2030.

La veille, Burzaco avait accusé plusieurs chaînes de télévision, dont Fox Sports et MediaPro en Espagne, d'accepter des pots-de-vin. Fox Sports a démenti ces accusations via son compte Twitter chilien, soulignant que "toute insinuation en lien avec le fait que Fox avait connaissance ou accepté des pots-de-vin est absolument fausse". 

Une dénonciation qui a mené à un suicide. Burzaco avait également brièvement mentionné mardi deux responsables du programme argentin "Football pour tous", Jorge Delhon et Pablo Paladino, indiquant qu'ils avaient eux aussi accepté des millions de dollars de pots-de-vin de Torneos. Une mention qui a viré au drame : Delhon s'est suicidé mardi soir, se jetant sous un train dans la banlieue de Buenos Aires. Après deux jours d'interrogatoire par le procureur, Burzaco devrait subir jeudi le contre-interrogatoire des trois avocats des accusés.