Lamine Diack est jugé pour corruption. 1:22
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Alain Acco et Corinne Boulloud, édité par Antoine Terrel , modifié à
Lamine Diack, ancien président de la Fédération internationale d'athlétisme, est jugé à Paris à partir de lundi dans une affaire de système de corruption censé couvrir le dopage d'athlètes russes. L'un de ses avocats l'a dit "serein, déterminé et tranquille". Il sera entendu une première fois mercredi.

C'est un procès très attendu dans le monde du sport qui s'est ouvert ce lundi à Paris. L'ancien patron mondial de l'athlétisme, Lamine Diack, est jugé dans une affaire de sytème de corruption destiné à couvrir le dopage des athlètes russes, tout comme son fils et quatre autres acteurs présumés de l'affaire. Accompagné de ses avocats, le Sénégalais de 87 ans, arrivé à 9h30 au tribunal judiciaire de Paris, encourt jusqu'à dix ans de prison devant la 32e chambre correctionnelle, pour corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée.

Lamine Diack entendu mercredi

Cela faisait quatre ans et demi que Lamine Diack était en attente de son procès depuis sa mise en examen. Placé sous contrôle judiciaire, Lamine Diack s'est avancé à la barre du tribunal pour préciser que sont état de santé était compliqué, mais qu'il était bien présent. L'un de ses avocat l'a dit "serein, déterminé et tranquille". Il sera entendu une première fois mercredi.

Juste avant les Jeux Olympiques de 2012, une vingtaine d'athlètes russes auraient dû être suspendus pour dopage par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). Pour éviter le scandale et, surtout, préserver les championnats du monde prévus l'année suivante à Moscou, le président Lamine Diack avait alors préféré étouffer l'affaire. En échange, il est soupçonné d'avoir touché un million et demi de dollars de la part des Russes. 

Son fils aurait le plus profité du système de corruption

Lamine Diack aurait ensuite investi ce pot de vin dans le financement de la campagne électorale du futur président de la République du Sénégal. Et quelques années plus tard, quand les juges français ont sollicité l'aide des autorités sénégalaises, ils n'ont jamais reçu de réponses.

Il est en revanche impossible de connaitre la fortune du fils de Lamine Diack, qui est retourné vivre à Dakar. Or, c'est lui, plus que son père, qui aurait profité du système de corruption. C'est lui qui négociait pour la Fédération les contrats de sponsoring, en prélevant sa part au passage. Des millions d'euros auraient ainsi été détournés. Un autre dossier est par ailleurs toujours à l'instruction en France, et  concerne l'attribution des JO de Tokyo et de trois Mondiaux d'athlétisme.

25 millions d'euros réclamés

En attendant, la première journée du procès a été consacrée à quatre heures d'audition de l'ancien patron de l'antidopage à la fédération internationale, Gabriel Dollé. Entre oublis et étonnement, il a quand même reconnu un compromis entre "l'intérêt supérieur" de l'IAAF et la mise à l'écart d'athlètes russes dopés, en retardant contre rémunération l'analyse de plusieurs cas suspects russes qui ont ensuite pu se présenter aux JO de 2012. Une action qu'il dit aujourd'hui regretter.

Dans cette affaire, l'IAAF réclame environ 25 millions d'euros de dommages et intérêts aux prévenus.