Équipe de France : pourquoi parle-t-on de "coiffeurs" ?

Antoine Griezmann devrait débuter contre l'Equateur.
Antoine Griezmann devrait débuter contre l'Equateur. © REUTERS
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A EUX DE JOUER - Plusieurs remplaçants pourraient jouer contre l’Équateur mercredi soir (22h). Une tradition dans le monde du football.

"Moi, je n'ai pas de coiffeurs". Didier Deschamps a beau l'affirmer, l'expression est devenue un label dans le monde du football. Quand une équipe est déjà qualifiée, ou déjà éliminée, elle profite d'un match sans enjeu pour laisser la possibilité aux remplaçants, "les coiffeurs", de montrer leurs talents. Pour Didier Deschamps, le sélectionneur de l'équipe de France, le prochain match des Bleus contre l’Équateur mercredi soir (22h), au premier tour du Mondial, est un cas d'école. Car seul un cataclysme pourrait empêcher les Français de rejoindre les huitièmes de finale : une défaite 4-0 contre l’Équateur conjuguée à une victoire suisse 5-0 sur le Honduras. Dans l'histoire des Bleus en Coupe du Monde, ce ne serait pas la première fois que les remplaçants joueraient un match sans enjeu.

>>> Europe 1 retrace l'histoire des "coiffeurs" de l'équipe de France en Coupe du Monde.

Les coiffeurs suédois. Première hypothèse, les "coiffeurs" ont été surnommés ainsi à la Coupe du Monde 1958, en Suède. L'équipe de France, qui finit troisième après un magnifique parcours, n'utilise que 15 des 22 joueurs à sa disposition. La légende raconte que les sept remplaçants non entrés en jeu auraient alors coupés les cheveux des titulaires pour passer le temps. Il faut dire qu'à l'époque aucun changement en cours de partie n'était autorisé. Du coup, les remplaçants n'avaient pratiquement aucune chance de convaincre le sélectionneur de changer ses plans. Particulièrement en attaque, quand on sait que Just Fontaine termina la compétition avec la bagatelle de 13 buts. Tout simplement un record jamais égalé jusqu'à aujourd'hui.

Jean-Pierre Papin, à gauche, avec Didier Deschamps, à droite.

© Reuters

JPP. Une autre hypothèse attribue ce sobriquet à Luis Fernandez, l'ancien joueur de l'équipe de France. Lors du Mondial 1986 au Mexique, le milieu de terrain aurait déclaré que les remplaçants ne risquaient pas d'altérer leur brushing. Au final, l'aventure des Bleus en Amérique centrale se terminera là encore en demi-finale. Alors pour le match pour la troisième place, plus honorifique qu'important sportivement, les remplaçants se sont chargés d'offrir une médaille de bronze aux Bleus face à la Belgique (4-2). Ainsi, le sélectionneur Henri Michel a laissé ses stars Michel Platini et Luis Fernandez au repos. Ce qui a permis à un jeune attaquant de 23 ans de s'illustrer avec un but : un certain Jean-Pierre Papin.

David Trézéguet.

© Reuters

Trézéguet, Pirès and co. Plus près de nous, Aimé Jacquet, sélectionneur en 1998, a eu l'opportunité de donner du temps de jeu aux "coiffeurs". La France, pays hôte du Mondial, est qualifiée avant même son dernier match de groupe grâce à ses victoires sur l'Afrique du Sud (3-0) et l'Arabie Saoudite (4-0). Aimé Jacquet fait alors tourner son effectif face au Danemark et lance plusieurs jeunes joueurs dans le grand bain. Bien lui en a pris, puisque les Bleus remportent la rencontre (2-1) grâce à des buts de Youri Djorkaeff et d'Emmanuel Petit…deux titulaires. Mais rassurez vous, les "coiffeurs" qui avaient été titulaires ce jour là étaient loin d'être des peintres : Robert Pirès, David Trézéguet, Patrick Vieira ou encore Franck Leboeuf. Pas mal pour des remplaçants.

Le résumé de France-Danemark, 1er tour du Mondial 1998 (2-1) :

A qui le tour ? Mais depuis 1998, aucun sélectionneur n'a eu l'opportunité de faire débuter une équipe composée avec une majorité de "coiffeurs". En 2002, en 2006 et en 2010, les derniers matches du premier tour ont été à chaque fois décisifs pour la qualification. Avec deux éliminations à la clé, en 2002 et en 2010, et une qualification en huitièmes acquise en 2006. Mais mercredi soir, Didier Deschamps devrait renouer avec cette tradition interrompue depuis 16 ans. Pas moins de six changements sont attendus dans le onze de départ qui débutera face à l’Équateur. De quoi réjouir Morgan Schneiderlin, Lucas Digne ou Bacary Sagna. Les coiffeurs trépignent déjà d'impatience.

 

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