Zilina, tout Petit poucet

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Thomas SINIECKI , modifié à
Défait lourdement lors de ses deux premiers matches de Ligue des champions, devant Chelsea (1-4) puis au Spartak Moscou (0-3), Zilina n'a pas de quoi faire peur à l'Olympique de Marseille a priori. Mais le champion de Slovaquie, leader invaincu en son pays, n'est pas non plus arrivé par hasard en phase finale de la C1, qu'il dispute pour la première fois de son histoire.

Défait lourdement lors de ses deux premiers matches de Ligue des champions, devant Chelsea (1-4) puis au Spartak Moscou (0-3), Zilina n'a pas de quoi faire peur à l'Olympique de Marseille a priori. Mais le champion de Slovaquie, leader invaincu en son pays, n'est pas non plus arrivé par hasard en phase finale de la C1, qu'il dispute pour la première fois de son histoire. Le MSK Zilina, c'est un petit stade champêtre de 11.181 places, nommé Pod Dubnom, sur les bords de la rivière Vah (la plus longue de Slovaquie). Mais depuis neuf saisons, c'est aussi une vraie domination sur son championnat domestique. Depuis 2002, le MSK a glané cinq titres nationaux (2002, 2003, 2004, 2005, 2007, 2010) et terminé trois fois deuxième (2005, 2008, 2009), pour ne laisser échapper le podium qu'à une seule reprise (4e en 2004). Mais se placer tout en haut de la hiérarchie slovaque en compagnie d'Artmedia Ptrzalka (champion en 2005 et 2008) ou du Slovan Bratislava (sacré en 2009) est évidemment loin d'être un gage de succès au niveau européen. Après un véritable parcours du combattant en franchissant trois tours préliminaires successifs devant Birkirkara, le Litex Lovetch et enfin le Sparta Prague, Zilina participe à la première Ligue des champions de son histoire. Et seulement à la troisième campagne de C1 d'un club slovaque, après Kosice en 1997-98 et Artmedia en 2005-06. Au moment du tirage au sort, pourtant moins relevé cette année avec plus de places accordées aux champions des "petits pays", Zilina se plaçait en Petit poucet de la compétition. Ce que les deux premières journées du groupe F ont confirmé, avec de cuisantes défaites devant Chelsea (1-4) et sur la pelouse du Spartak Moscou (0-3). Rien de bien méchant a priori pour l'OM, si ce n'est que les Slovaques n'auront évidemment rien à perdre au Vélodrome: "Si l'OM réussit à vite débloquer la situation, il aura un match facile ; sinon, ça peut exploser, pense Alexander Vencel, ancien international slovaque et gardien de Strasbourg puis du Havre, interrogé par La Provence. Individuellement, ces joueurs sont tous moins bons que les Marseillais. Ils perdront huit fois sur dix contre l'OM." Il resterait donc 20% de chances aux Slovaques, qui peuvent s'appuyer sur le précédent du Spartak, vainqueur en ouverture de la C1 au Vélodrome après avoir été copieusement dominé (1-0), mais surtout sur leurs armes, puisqu'ils en ont quand même. La principale se nomme Tomas Matjan, meilleur buteur du championnat slovaque avec huit buts en douze matches, dont un triplé le week-end dernier lors de la facile victoire du champion en titre sur la pelouse de Zlate Moravce (4-0). Ce même Matjan qui avait marqué lors d'un match amical Espoirs face à l'équipe de France, où évoluait alors un certain Loïc Rémy. Pavel Hapal veut un "premier point" Le latéral gauche Patrick Mraz faisait également partie de la sélection à cette époque pas si lointaine... En plus de la star locale, l'OM devra prendre garde aux grands gabarits du défenseur central Piacek (1,92 m) et surtout de la pointe gambienne Ceesay qui, du haut de son 1,95 m, pourrait sacrément embêter la paire Mbia-Diawara dans les airs. Du jeu long, Ceesay qui dévie et Matjan qui tourne autour, la combine paraît évidente. Ce qui ne veut pas dire que les Marseillais parviendront à la museler à tous les coups. Didier Deschamps voit même d'autres dangers, évoquant "une équipe de qualité" et "des latéraux qui participent". S'il ne s'avance pas forcément confiant, le coach Pavel Hapal, interrogé sur le site du club, ne compte pas jouer la double confrontation pour des prunes. "Si nous pouvons prendre des points, ce sera encore mieux, affirme-t-il. A nous de profiter de ces deux matches pour remporter notre premier point dans ce groupe." Leader de son championnat avec trois points d'avance sur Trnava, le MSK est toujours invaincu sur la scène nationale et peut se concentrer sereinement sur son rendez-vous européen. Laissé au repos vendredi, le capitaine Jez pourra tenir sa place sans problème au Vélodrome, où les supporters de l'OM ne pardonneraient pas un autre résultat que la victoire. Lors de son seul match disputé en France, Zilina s'était incliné lourdement à Metz (0-3) au deuxième tour retour de la Coupe Intertoto en 1997-98. Une référence que les Slovaques se passeraient bien de rééditer.