Un joueur suspendu 91 ans !

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Nicolas Rouyer (avec la rédaction d'Europe 1) , modifié à
FUTSAL - Un amateur de futsal a été suspendu 91 ans pour avoir été licencié dans deux clubs.

Une suspension de 91 ans. Même les plus gros bouchers de l'histoire du football, de l'historique Vinnie Jones à la nouvelle "star" Nigel de Jong, n'ont jamais fait l'objet d'une telle sanction. Alors qu'a bien pu faire Ali Bedredine pour récolter une peine aussi lourde à l'été 2009 ? Il a simplement été inscrit en même temps dans deux clubs de futsal différents : l'un, rattaché à la FFF (fédération française de football), l'autre lié à l'Union Nationale des clubs de futsal, l'UNCF. "Ils ont envoyé un courrier au club me demandant de choisir entre mes deux licences. Sauf qu'au mois d'août (2009), le club est fermé", explique Ali Bedredine sur le site Chronofoot, qui a révélé cette histoire ubuesque.

Club fermé, pas de résiliation de licence et, dans la foulée, lettre recommandée de la FFF lui annonçant la drôle de sanction. "Chez eux, le logiciel allait jusqu'au 31 décembre 2099", précise au micro d'Europe 1 Ali, qui ne peut aujourd'hui jouer dans aucun des deux clubs. "Donc, ils m'ont bien radié pour les 91 ans prochaines années. Je me suis dit : c'est impossible. Donc j'ai appelé pour avoir confirmation, on m'a bien confirmé par téléphone. Ils me radient et, en plus, ils me réclament 3.000 euros."

"La sanction, elle est injuste", explique Ali Bedredine au micro de Martin Feneau :

Cette radiation étrangement déguisée fait évidemment mauvaise figure du côté de la FFF. Son directeur juridique, Jean Lapeyre, rejette la responsabilité sur la Ligue de Paris, qui a géré le dossier pour la 3F. "La FFF n'y est pour rien", souligne-t-il sur Chronofoot. C'est la Ligue de Football de Paris qui est responsable. Nous les avons appelés pour leur demander ce que c'était que cette histoire. C'est du grand n'importe quoi, ils se sont fait engueuler. La FFF n'est jamais intervenue, à aucun moment." L'ampleur de la suspension ne manque pas de rappeler celle dont a fait l'objet Nicolas Anelka (18 matches), également prononcée par la FFF et tout aussi incongrue.

"Anelka, il a quand même insulté le sélectionneur de l'équipe de France, il a pris une suspension, il n'a pas pris une radiation", argumente Ali. Devant le tollé médiatique, la FFF devrait logiquement revenir sur sa décision. Ali, lui, continue de jouer au ballon. "Je m'entretiens tout seul et je joue avec les copains dehors." En attendant de récupérer une licence. Et non pas deux.