Un boulot à bien finir

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AXEL CAPRON , modifié à
Trois jours après une importante victoire sur la Roumanie (2-0), l'équipe de France passe par la Lorraine ce soir, recevant à Metz une équipe du Luxembourg qui est sur le papier le petit Poucet du groupe D. A priori une formalité pour les troupes de Laurent Blanc, qui seraient bien inspirées d'y ajouter la manière. Histoire de se mettre dans la poche un public français qui ne demande que ça...

Trois jours après une importante victoire sur la Roumanie (2-0), l'équipe de France passe par la Lorraine ce soir, recevant à Metz une équipe du Luxembourg qui est sur le papier le petit Poucet du groupe D. A priori une formalité pour les troupes de Laurent Blanc, qui seraient bien inspirées d'y ajouter la manière. Histoire de se mettre dans la poche un public français qui ne demande que ça... La dernière fois que l'équipe de France a rencontré le Luxembourg, treize des vingt-trois joueurs composant aujourd'hui le groupe tricolore n'étaient pas nés. Pour les dix autres, il serait très étonnant qu'ils se souviennent du 6-0 infligé à leurs adversaires au Parc des Princes le 30 octobre 1985 par les Bleus de Michel Platini, ce dernier auteur en toute fin de rencontre d'un lob phénoménal du rond central que l'arbitre n'avait pas validé puisqu'ayant sifflé la fin du match ! Vingt-cinq ans plus tard, c'est à Metz, choisie pour sa proximité avec le voisin, que la France accueille l'équipe du Grand Duché avec sans doute en tête de faire aussi bien que sa devancière. Mais le temps où les "grosses" équipes passaient des cartons aux "petites" est de plus en plus révolu, Laurent Blanc, qui était encore international il y a dix ans, gardant des souvenirs assez frais de pénibles confrontations face à des adversaires présumés nettement inférieurs: "Des matches difficiles contre des équipes de ce style, on en a connu, je me rappelle d'un grand moment en Albanie où on a gagné 1-0 (en 1990) sur une tête à l'arrache de Basile (Boli), il y a aussi Andorre où Franck (Leboeuf) marque à la 90e, des matches comme ça, il y en a plein." Evidemment, le sélectionneur aimerait vivre un tout autre scénario ce mardi soir dans un stade Saint-Symphorien archiplein (la dernière fois que les Bleus y ont joué, c'était contre la Hongrie en amical en mai 2005, une victoire 2-1 à laquelle avaient participé Réveillère et Malouda, ndlr) qui ne demande qu'à s'enflammer pour une équipe de France en passe de reconquérir les coeurs tricolores. L'entame de campagne éliminatoire à l'Euro 2012 en eau de boudin face à la Biélorussie (0-1) est en effet déjà bien loin dans les esprits d'un public qui, via deux victoires en Bosnie et face à la Roumanie (2-0 à chaque fois), s'est entiché de cette juvénile et enthousiaste équipe de France, débarrassée des egos surdimensionnés de la génération précédente. En changeant assez profondément le visage et surtout l'état d'esprit de son équipe de France, Laurent Blanc a réussi la première partie de la mission: reconquérir les foules. Reste à faire aussi bien avec la seconde partie qui est de se qualifier pour l'Euro 2012 en Ukraine et en Pologne. Là encore, l'affaire est plutôt bien emmanchée dans un groupe il est vrai peu relevé où, malgré sa défaite initiale au Stade de France, la France est première devant... l'Albanie. Pour passer l'hiver bien au chaud, les Bleus doivent disposer d'une formation du Luxembourg qui va jouer à dix derrière, comme elle l'a (bien) fait vendredi dernier chez elle, empochant son premier point des éliminatoires face à la Biélorussie (0-0). Hoarau et Gourcuff de la partie ? Face aux partenaires du Messin Mutsch ou du gardien français naturalisé Joubert, que Réveillère a côtoyé en équipe de France des moins de quinze ans, les Bleus devront sans doute s'armer de patience, à moins qu'ils n'aient la bonne idée de marquer vite, le scénario rêvé pour Laurent Blanc. "L'idéal pour nous, c'est de faire du jeu, de se projeter vers l'avant rapidement et sur les côtés où on peut perforer. Et surtout marquer très rapidement, concrétiser nos moments forts." Pour cela, le sélectionneur devrait procéder à quelques changements par rapport à la Roumanie, surtout devant, en titularisant notamment un Guillaume Hoarau qui se verra offrir une deuxième chance après sa sortie ratée face à la Biélorussie, l'impact physique du Parisien étant un atout de taille face à une formation regroupée. Mais c'est surtout de l'animation offensive que dépendra le score de ce 15e France-Luxembourg de l'histoire (13 victoires pour une défaite en... 1914), avec sans doute à la baguette un Yoann Gourcuff auteur d'une entrée décisive face à la Roumanie et à qui il incombe désormais de prendre les clés du camion tricolore. Comme ses partenaires, le Lyonnais, après une Coupe du monde cauchemardesque, suscite beaucoup d'attentes, à lui et à eux d'offrir une belle soirée au public lorrain, avant une longue pause, puisque ce n'est que le 25 mars face au même Luxembourg que reprendront les éliminatoires de l'Euro 2012 pour les Bleus. Qui se frotteront entre-temps à des équipes d'un tout autre calibre, l'Angleterre (le 17 novembre à Wembley) et le Brésil (le 9 février au Stade de France). Mais avant ces soirées de gala, il y a trois points à prendre, et si possible, des buts à enquiller...