Paris-Nice, une épreuve réputée

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François QUIVORON , modifié à
CYCLISME - La course s'élance dimanche de Montfort-l'Amaury dans les Yvelines.

CYCLISME - La course s'élance dimanche de Montfort-l'Amaury dans les Yvelines. Premier grand rendez-vous de la saison Les choses sérieuses commencent. Un mois et demi après le Tour Down Under qui lançait les épreuves labellisées ProTour, le peloton s'avance dès ce dimanche sur les routes de Paris-Nice, première course à étapes d'envergure de la saison. Au programme des coureurs, huit jours de compétition, avec près de 1300 kilomètres à parcourir entre Montfort-L'Amaury et la Promenade des Anglais au bord de la Méditerranée. Si le Tour de France est encore loin, la course figure au calendrier des principaux prétendants à la victoire finale sur la Grande Boucle. Certains spécialistes des classiques en ont également fait un passage obligé, à l'instar de Philippe Gilbert. Les conditions climatiques, parfois difficiles au coeur du mois de mars, donnent aussi un côté aventureux que beaucoup apprécient dans le peloton. "L'histoire de cette course nous montre que chaque journée peut être décisive", rappelle Eusebio Unzue, la manager général de la Caisse d'Epargne. Et l'incertitude liée à la fraîcheur physique des uns et des autres promet tous les ans de belles explications. L'issue de la course en trois ascensions La saison passée, il avait fallu un coup de bordure de la Rabobank pour dynamiter la course. Cette année, trois ascensions devraient s'en charger. Tout d'abord, l'arrivée de la cinquième étape à Mende propose aux coureurs un "casse-patte" de trois kilomètres à 10% de moyenne qui pourrait donner un premier indice sur l'issue finale de ce Paris-Nice. En 2007, Alberto Contador avait levé les bras au sommet de La Croix Neuve – Montée Laurent Jalabert, quelques jours avant de remporter la course pour la seule et unique fois de sa carrière. "Il est certain que sur une montée comme celle de Mende, je ne vois personne battre Contador, estime Sylvain Chavanel. Je l'ai senti très en forme sur le Tour d'Algarve, et j'ai vu une équipe solide autour de lui, capable de maintenir le tempo sur la durée." Vient ensuite le Col de Vence (près de 10 kilomètres de montée à 6,6%), point culminant de la septième étape vers Tourrettes-sur-Loup. "Parmi les favoris, celui qui sera un peu plus faible ne passera pas le Col de Vence, il sera lâché. C'est une ascension qu'il faut aborder avec de très bonnes jambes, elle est très rude", explique Stephen Roche, pour qui elle n'est pas vraiment un bon souvenir (*). Enfin, avant de flâner sur la Promenade des Anglais, le peloton aura franchi trois cols répertoriés en première catégorie dont le Col d'Eze et son sommet situé à 16 kilomètres de l'arrivée. Un test pour les favoris Alors que Lance Armstrong et Bradley Wiggins se sont mesurés cette semaine sur le Tour de Murcie, les autres costauds du peloton prennent le départ de Paris-Nice, à l'exception d'Andy Schleck, blessé au genou. Contador, vainqueur du Tour d'Algarve il y a deux semaines, espère effacer la défaillance qu'il a connue l'an dernier pour accrocher un deuxième succès à son palmarès après 2007. Avec le concours bienvenu d'Oscar Pereiro. "Je veux contribuer à la victoire, Paris-Nice c'est maintenant. Ce sera ma première course avec Alberto Contador. Et l'objectif, c'est de le faire gagner", a lâché le vainqueur du Tour 2006 dans Marca. Il leur faudra contenir les assauts des deux gros poissons de la Caisse d'Epargne, Alejandro Valverde et Luis Leon Sanchez, le vainqueur sortant. "Les deux sont capables de gagner cette course sur le papier", constate leur directeur sportif Yvon Ledanois, qui ne sait "pas encore qui sera le leader désigné". Côté RadioShack, pas de doute, ce sera Levi Leipheimer, tandis que Frank Schleck, deuxième à Nice l'an dernier, emmènera les Saxo Bank. A surveiller également le leader d'Euskaltel-Euskadi, Samuel Sanchez, dauphin de Valverde sur le Tour d'Espagne. Une aubaine pour les outsiders Un rapide coup d'oeil au palmarès de l'épreuve suffit pour comprendre que les favoris gardent la mainmise. Pourtant, chaque année, un coureur inattendu parvient à tirer son épingle du jeu, comme Sylvain Chavanel, troisième l'an dernier. Le Français de la Quick Step apprécie ce type de profil et nourrit des ambitions: "Le format de la course me correspond bien, car il n'y a pas de haute montagne, donc je suis le plus souvent en mesure de suivre les meilleurs. Tous les ans, il s'agit de la première course à étapes où tout le monde veut se tester. Sur le plan de la stratégie, il ne faudra pas avoir peur d'aller attaquer les favoris, ou de tenter de les piéger." Un plan que tentera de mettre en place Christophe Le Mével, leader de la Française des Jeux et premier Français au classement final du Tour de France l'été dernier. Sa victoire sur le Tour du Haut-Var il y a deux semaines pourrait lui servir de tremplin vers une belle performance. A suivre également, pas forcément pour le général mais plutôt pour un succès d'étape, le jeune Romain Sicard. Le Basque, champion du monde Espoirs à Mendrisio, participera à sa première course en France sous le maillot d'Euskaltel. (*) En 1987, alors qu'il s'apprêtait à remporter la course, Roche a été victime d'une crevaison sur la fin de l'ascension. Il a vu son maillot de leader se détricoter dans la descente menant le peloton à Nice.