Neymar victime d'un jet de banane

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avec AFP , modifié à
FOOT – Le prodige brésilien a été pris pour cible lors d'Ecosse-Brésil, dimanche, à Londres.

Neymar a vécu un après-midi contrasté, dimanche, à Londres, où le Brésil affrontait l'Ecosse en match amical (2-0). La jeune star du Santos FC, 19 ans, a inscrit les deux buts de son équipe, le premier d'un enchaînement contrôle-frappe de l'intérieur du pied droit (42e), le second sur un penalty qu'il a lui-même provoqué (77e).

Neymar inscrit les deux buts brésiliens face à l'Ecosse :

Mais le successeur annoncé de Pelé (formé comme lui à Santos) a regretté après la rencontre le traitement dont il a fait l'objet de la part des supporters écossais, évidemment présents en nombre à l'Emirates Stadium, le stade d'Arsenal. Neymar a notamment été victime de copieux sifflets, ainsi que d'un jet de bananes qui fait aujourd'hui polémique. Selon un attaché de presse de la Seleçao, un des fruits a été jeté sur le terrain et en direction de Neymar.

Une banane a atterri dans la surface de réparation :

L'identité de la personne qui a lancé cette banane reste floue, car elle a été jetée d'une zone où se trouvaient beaucoup de supporteurs brésiliens. D'après ce document amateur, une deuxième banane aurait même été lancée simultanément après le penalty.

Des bananes sont lancées après le penalty :

"Ils (les supporters, ndlr) m'ont énormément hué, même lorsque je m'apprêtais à tirer mon penalty, le stade entier me raillait", s'est plaint Neymar. "Nous quittons notre pays pour venir jouer ici et voilà ce qui arrive. Je ne veux pas en dire plus pour éviter toute escalade." Selon les journalistes de la BBC présents sur place, aucun chant raciste n'a été lancé contre Neymar, qui aurait été sifflé uniquement pour être resté longtemps allongé à terre en première période et pour en avoir rajouté sur l’action du penalty.

Dès la fin du match, le milieu de terrain brésilien Lucas Leiva s'était, lui, empressé de dénoncer "l'acte raciste", expliquant avoir lui-même retiré la banane du terrain. "Le racisme ne devrait pas avoir place (dans un stade ndlr). C'est en Europe que ces actes-là sont les plus courants. La couleur de peau ou la race ne veut rien dire, on veut juste qu'il y ait du respect." Le sélectionneur brésilien Mano Menezes a expliqué, lui, "ne pas avoir vu l'incident". "Si ça s'est produit c'est lamentable, mais nous n'avons pas confirmation d'un tel acte", a-t-il précisé.

"Le racisme n'a pas sa place chez nous"

Du côté écossais, on s'étonne des proportions prises par ce jet de banane. Hamish Husband, le porte-parole de la Tartan Army, club de supporters de la sélection écossaise, a déclaré dans des propos repris par la BBC : "le racisme n'a pas sa place chez nous, et s'il existait il serait banni immédiatement". La fédération écossaise n’a pas tardé à apporter son soutien à ses supporters : "les supporters écossais sont connus dans le monde entier pour leur comportement exemplaire et nous n'avons aucune raison de croire, après en avoir parlé aux autorités compétentes, qu'il y ait eu quelque chose de répréhensible de commis."

Malgré cette banane, Neymar avait envie de garder le sourire à l'issue de sa troisième sélection avec la Seleçao. "Je ne vais pas trop m'en faire à cause de ça", a déclaré le nouveau phénomène brésilien, courtisé notamment par le Real Madrid et Chelsea. "Ce fut un jour merveilleux, de ceux dont on se souvient."