Nadal a calé

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GUILLAUME BARDOU , modifié à
Sensation ce jeudi à Shanghai où le n°1 mondial a pris la porte dès les huitièmes de finale, bouté hors du Masters 1000 par Jurgen Melzer (6-1, 3-6, 6-3). Bien que vainqueur à Tokyo la semaine dernière, Rafael Nadal confirme qu'il demeure encore assez friable dans des conditions de jeu rapides, ce qui était le cas ce jeudi sur le Stadium recouvert. Avant cela, Jo-Wilfried Tsonga avait validé son billet pour les quarts de finale, à l'inverse de Richard Gasquet et Jérémy Chardy.

Surprise de taille au Masters 1000 où le numéro un mondial a pris la porte dès les huitièmes de finale, bouté hors du tournoi chinois par l'Autrichien Jurgen Melzer (6-1, 3-6, 6-3). Bien que vainqueur à Tokyo la semaine dernière, Rafael Nadal confirme qu'il demeure encore assez friable dans des conditions de jeu rapides, ce qui était le cas ce jeudi sur le Stadium recouvert. Le toit du Stadium de Shanghai n'aura pas souri à Rafael Nadal. Au lendemain d'une journée dantesque, marquée par de nombreux reports et l'utilisation des terrains d'entrainements pour boucler le programme du jour, les huitièmes de finale du tournoi chinois auront abouti à une énorme surprise... et confirmé la fébrilité de l'Espagnol sur ces conditions rapides, aux caractéristiques devenues plus proches d'un tournoi indoor. Car ce tournoi avait tout d'un test pour le numéro 1 mondial, vainqueur à Tokyo la semaine passée. Au contraire de la semaine japonaise, ce Masters 1000, avec la présence de tous les meilleurs mondiaux, s'affichait comme une petite répétition du Masters de Londres. Un exercice sur lequel Nadal aura donc buté. Face à un Jurgen Melzer bien en place, le Majorquin a d'abord saouffert dans une première manche à sens unique. Incapable de contrer le service de l'Autrichien, auteur de sept aces, Nadal affiche alors un retour très limité, ne parvenant pas à concrétiser ses deux maigres balles de break glanées tout en multipliant les fautes directes (27). Melzer en profite pour expédier une première manche rondement menée (6-1) grâce à une agressivité de tous les instants. De grosses difficultés en retour Inquiétant, "Rafa" revient alors dans le match au prix d'un gros effort. La recette immuable, faite de longs raids et d'un service enfin retrouvé et à la hauteur de la qualité affichée ces dernière semaines, lui permettent de laisser croire au simple réveil tardif (6-3). Mais trop inconstant, toujours en grande difficulté sur les premières balles de Melzer, Nadal replonge dès le début du troisième et dernier set. Aucune balle de break et une certaine impuissance face au demi-finaliste de Roland-Garros 2010 ne manquent pas d'interroger. Surtout quand Melzer se détache un peu plus pour mener 5-2 et se procurer trois balles de match sur le service du numéro 1 mondial. Un ace, puis une nette fébrilité de l'Autrichien lui permettent alors de rester dans le match. La soudaine retenue de Melzer, semblable à celle affichée face à Djokovic en quarts de finale à Roland-Garros aui printemps dernier, laisse alors le sentiment d'un possible retour. Mais, sur son service, Melzer retrouve alors la clé pour conclure la rencontre en moins de deux heures (1h59). "J'ai toujours été fort sur les points clés et je suis très fier de la manière dont j'ai servi", reconnaissait le vainqueur à l'issue de la rencontre. L'Autrichien l'avouait à la BBC, sa demi-finale sur la terre battue parisienne le transcende: "Une fois que vous atteignez les demi-finales d'un Grand Chelem, tout est possible et aujourd'hui ça a été un grand moment." Cette victoire surprise, la première pour le numéro 12 mondial en quatre confrontations face au récent vainqueur de l'US Open, laisse de nombreuses interrogations et une impression étrange. Celle d'un Nadal encore inconstant en indoor. Sans doute une de ses dernières limites alors que le Majorquin ne cesse d'enchainer tournois et victoires depuis sa reconquête du court Philippe-Chatrier en mai dernier. Shanghai sonne aussi peut-être l'heure d'une courte pause pour le marathonien de Manacor.