Monfils, ce héros

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François QUIVORON , modifié à
Gaël Monfils a décroché ce dimanche le troisième tournoi de sa carrière en remportant l'Open Sud de Montpellier grâce à son succès contre Ivan Ljubicic en finale (6-2, 5-7, 6-1). Le Parisien a conclu de la plus belle des manières une semaine idéale avec des victoires contre Isner et Tsonga notamment. De bon augure à quelques semaines de la finale de la Coupe Davis.

Gaël Monfils a décroché ce dimanche le troisième tournoi de sa carrière en remportant l'Open Sud de Montpellier grâce à son succès contre Ivan Ljubicic en finale (6-2, 5-7, 6-1). Le Parisien a conclu de la plus belle des manières une semaine idéale avec des victoires contre Isner et Tsonga notamment. De bon augure à quelques semaines de la finale de la Coupe Davis. Gaël Monfils a vaincu le signe indien. Et redoré quelque peu un bilan famélique dans ses finales disputées sur le circuit ATP: neuf échecs en onze tentatives. Pas de quoi pérorer donc avant d'affronter Ivan Ljubicic en finale du tournoi de Montpellier. D'autant que le grand Croate est un habitué des épreuves automnales en indoor. Mais au bout du compte, c'est bien le Parisien qui a soulevé le trophée pour cette première édition de l'Open Sud de France, successeur du Grand Prix de tennis de Lyon. "J'ai eu mon premier titre de l'année, le troisième de ma carrière. Je savoure car je sais que les prochaines semaines vont être très dures mentalement, a reconnu le Français sur Canal+ Sport. Pour l'instant, ce n'est que du bonheur et j'espère que ça va continuer." Son coup d'oeil aiguisé lui a permis de retourner avec précision le service de Ljubicic, secteur de jeu qui allait faire la différence dans cette rencontre. La légère baisse de régime constatée dans le deuxième set était effacée par une prestation solide dans les première et dernière manches, écoeurant même son adversaire sur certains passings dévastateurs. Le Croate, 17e mondial, commettait aussi trop d'erreurs du fond du court (39 fautes directes) pour espérer gêner le Français. "J'ai eu un moment d'énervement dans le deuxième set mais je crois que j'ai réussi à rester dans le match, a expliqué Monfils. Ivan a bien joué, il m'a poussé à réfléchir un peu plus, à continuer à être agressif. Je suis content, je suis bien récompensé de cette semaine." Parfois critiqué pour son manque de réussite dans les derniers rendez-vous, impression qu'il a lui-même entretenue cette saison en s'inclinant en finale des tournois de Stuttgart (contre Albert Montanes) et de Tokyo (face à Rafael Nadal), Monfils a peut-être fait taire quelques sceptiques. Le protégé de Roger Rasheed a surtout confirmé son niveau de jeu exemplaire entrevu tout au long de la semaine avec des succès probants, notamment contre la machine à aces John Isner et contre son pote Jo-Wilfried Tsonga, en demi-finales. Parcours logiquement couronné d'un troisième titre sur le circuit après Sopot en 2005 et Metz en 2009. Monfils: "J'espère que c'est le début de quelque chose" La partie n'était pourtant pas gagnée d'avance face à Ljubicic, "tenant du titre" puisque le Croate avait remporté la saison dernière le tournoi de Lyon avant son transfert dans l'Hérault. Le grand chauve, âgé de 31 ans et vainqueur en début de saison du Masters 1000 d'Indian Wells, apprécie toujours les tournois en indoor de fin d'année (deux titres à Lyon, deux à Vienne et un à Metz). Ses récents résultats parlent pour lui avec des demi-finales à Pékin et Stockholm. Et il n'a jamais perdu contre le Français sur surface dure. Mais Monfils a la main chaude depuis son arrivée à Montpellier, comme il y a un an à Paris-Bercy où il avait atteint la finale. "J'espère que c'est le début de quelque chose, j'ai travaillé, je reviens bien mais ce n'est pas acquis, a-t-il ajouté. Il faut travailler tous les jours, prendre conscience que je peux bien jouer au tennis. J'espère mieux jouer, continuer à mieux jouer. Je suis content mais il faut rester sur terre." Le n°2 tricolore, qui pourrait bien dépasser Tsonga avant la fin de la saison, s'est appuyé sur une attitude conquérante sur le court pour construire ses victoires. Si imposer son jeu n'était pas chose aisée face à Isner, cette tactique a parfaitement brouillé les cartes contre le Manceau en demie et contre Ljubicic en finale. Preuve que Monfils peut forcer sa nature, parfois trop attentiste. L'image du joueur de contre n'est pas près de le lâcher mais voir le Parisien s'aventurer avec succès au filet montre qu'il a de sérieux arguments à faire valoir en indoor. Une bonne nouvelle pour Guy Forget à quelques semaines de la finale de la Coupe Davis face à la Serbie (du 3 au 5 décembre à Belgrade).