Lotus, une légende à l'apprentissage

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Delphine ALBERT , modifié à
F1 - Après 16 ans d'absence, Lotus a dévoilé la monoplace qui signera son grand retour.

F1 - Après 16 ans d'absence, Lotus a dévoilé la monoplace qui signera son grand retour. Vert et jaune. Lotus annonce la couleur. A l'heure de dévoiler sa monoplace, vendredi depuis le Royal Horticultural Hall de Londres, la mythique écurie, de retour en Formule 1 après son départ en 1994 suite à des problèmes financiers, a choisi de surfer sur son glorieux passé. Parée de ces deux couleurs historiques, la nouvelle Lotus-Cosworth T127 convoque les esprits de Jim Clark ou Graham Hill et toute cette période mythique, notamment des années 1960, pendant laquelle l'écurie britannique de Colin Chapman imposait sa domination sur la Formule 1. L'analogie s'arrête pourtant là. Désormais aux mains de Tony Fernandes, homme d'affaires malaisien, fondateur et dirigeant de la compagnie aérienne Air Asia et de la société Malaysian Proton car company, propriétaire à 80% de la marque Lotus, l'écurie doit (re)trouver ses marques en Formule 1 au même titre que les trois autres nouvelles équipes à intégrer le plateau cette saison. Le discours se veut donc enthousiaste mais prudent. "C'est un plaisir pour moi et les autres actionnaires de voir comment une équipe qui n'existait pas il y a de cela cinq mois s'est transformée en puissance émergente capable de fabriquer une si belle machine en si peu de temps. Nous arrivons maintenant à une étape importante. Nous présentons notre voiture et c'est là que tout commence", confie le dirigeant. Gascoyne : "Nous avons dû faire des compromis" D'une structure aérodynamique somme toute classique, la Lotus T127, munie d'un nez fin et plutôt haut, se veut une base de départ vouée à évoluer durant la saison au fil des informations engrangées course après course. "Inévitablement, nous avons dû faire des compromis parce que tout doit commencer à fonctionner facilement", concède Mike Gascoyne, directeur technique de Lotus Racing, déjà actif au sein de Jordan, Renault, Toyota et Force India par le passé. "Nous devons réduire le poids de nombreux composants, la conception sera affinée", explique l'ingénieur britannique. Les objectifs restent donc humbles mais pas pour autant dénués d'ambition. "J'aimerais que l'on puisse finir toutes les courses", souhaite Tony Fernandes qui ajoute: "Nous ne sommes pas là pour terminer dernier à chaque course". Sa force, Lotus la tire surtout de la présence en son sein de deux pilotes expérimentés: le Finlandais Heikki Kovalainen et l'Italien Jarno Trulli. L'ancien pilote Toyota ouvre un nouveau chapitre de sa carrière en F1 après s'être retrouvé sans volant au départ de Toyota en novembre dernier. "C'est une grande responsabilité que celle de conduire une Lotus", se réjouit le pilote transalpin conscient que son expérience devra jouer un rôle moteur dans le futur développement de la monoplace et de ses prochaines performances. Avant de faire ses preuves en course, la nouvelle monoplace, qui a déjà effectué quelques tours de piste à Silverstone, rejoindra les autres équipes sur le circuit de Jerez, en Espagne, pour ses premiers véritables essais, la semaine prochaine.