Lorenzo en patron

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GUILLAUME BARDOU , modifié à
Déjà assuré du titre mondial en Moto GP, Jorge Lorenzo a remporté ce dimanche après-midi le Grand Prix du Portugal à Estoril. La bataille attendue avec Valentino Rossi a bien eu lieu, l'Espagnol se débarrassant de son rival à dix tours du but avant de s'envoler irrémédiablement à coups de records du tour. Une démonstration qui permet au Majorquin d'un peu plus affirmer sa suprématie sur la catégorie... en attendant le passage de Rossi chez Ducati en 2011.

Déjà assuré du titre mondial en Moto GP, Jorge Lorenzo a remporté ce dimanche après-midi le Grand Prix du Portugal à Estoril. La bataille attendue avec Valentino Rossi a bien eu lieu, l'Espagnol se débarrassant de son rival à dix tours du but avant de s'envoler irrémédiablement à coups de records du tour. Une démonstration qui permet au Majorquin d'un peu plus affirmer sa suprématie sur la catégorie... en attendant le passage de Rossi chez Ducati en 2011. Le drapeau du Lorenzo Land sera donc passé entre les gouttes de cet épique week-end portugais. Et le champion du monde 2010 s'est une nouvelle fois amusé à mimer la conquête de la lune pour célébrer sa nouvelle victoire, la huitième cette saison. L'incertitude pesant sur cette course n'aura donc pas changé grand-chose. La pluie ayant annulé les qualifications puis perturbé le warm-up n'a pas permis de bouleverser la hiérarchie, malgré la relative inconnue sur les réglages. Ben Spies en aura fait les frais, puisque l'Américain, cinquième sur la grille, n'aura pu s'élancer, victime d'un gros "highside" sur l'un des tours de chauffe. Le pilote Tech 3 pourrait avoir perdu gros puisque des douleurs à la cheville pourraient bien le priver du dernier Grand Prix de la saison et de ses premiers essais avec le team Yamaha officiel qu'il rejoindra pour la saison 2011. Un guidon qu'il devait découvrir après Valence, dernière course de Valentino Rossi au sein de la maison Yamaha. L'Italien a une nouvelle fois tiré partie de son expérience pour prendre le meilleur départ et adopter un rythme d'enfer. Suffisant pour se débarrasser de l'homme en forme Stoner, rapidement au tapis puis pour passer Lorenzo, auteur du meilleur temps en essais libres et donc crédité de la pole après le report des qualifications. "Au début, c'était difficile pour tout le monde. Donc j'ai pris quelques risques effectivement pour essayer de le rattraper et le passer", affirmait Rossi dans la traditionnelle conférence de presse d'après-course. Et comme souvent ici, l'Italien tentait son coup au freinage des emblématiques esses numéro 11, la chicane en devers qui a fait la renommée d'Estoril. Rossi, bien placé à l'intérieur, prend logiquement le commandement puis tente de prendre le large. Deux secondes le séparent alors d'un Lorenzo presque résigné :"Je pensais après le tour 8 que Vale allait gagner la course, mais ensuite j'ai pu adopter le même rythme puis le remonter." Lorenzo intenable sur sec L'Espagnol s'accroche effectivement, bien décidé à ne pas laisser la moindre miette à celui qui n'est plus son équipier que de nom. Progressivement, le Majorquin améliore son rythme, revient progressivement sur le nonuple champion du monde avant de le déposer au bout de l'immense ligne droite qui entame cette boucle lusitanienne. "Malheureusement quand la piste a continué à sécher, Jorge a pris un meilleur rythme, a réussi à revenir et me dépasser. J'ai réussi à rester avec lui pendant deux ou trois tours mais c'est vrai qu'il était plus rapide que moi et j'ai dû relâcher un petit peu", admettait Rossi, pas peu fier d'avoir toutefois pu causer une belle frayeur à son rival et confirmer son retour en forme. Trop juste toutefois pour priver son coéquipier d'un nouveau succès. Tour après tour, Lorenzo grappille, abat record sur record et creuse l'écart sur une piste encore humide par endroits. Le suspense se déplace sur une troisième place acharnée. Doviciozo s'impose finalement sur la ligne face à Simoncelli au terme d'un duel somptueux dont Estoril s'est fait la spécialité. De Puniet, auteur d'un joli Grand Prix, termine 6e, son meilleur résultat depuis sa fracture subie au Sachsenring. Un bel encouragement alors que se dessine la dernière course de la saison à Valence le week-end prochain. Marquez dans une autre galaxie... Dernier championnat à ne pas connaitre son nouveau roi, les 125cc ont à nouveau livré une course épique, Marc Marquez réalisant une véritable démonstration. L'Espagnol a signé un important succès dans la course au titre en s'imposant à nouveau. Sur un circuit d'Estoril où la pluie avait fait son retour, le pilote Derbi a livré une incroyable remontée. Chutant lors de l'interruption de la course au 12e tour, l'Espagnol de 17 ans est parvenu à rentrer au stand avant de repartir dernier... et de remonter un à un ses adversaires jusqu'au dernier tour, où il a déposé Smith et Terol pour s'imposer. Avec désormais 17 points d'avance sur son compatriote Nicolas Terol, Marc Marquez aura un net avantage pour aller chercher son premier titre mondial à Valence la semaine prochaine. Mais aussi pourquoi pas égaler le record détenu dans cette catégorie par Valentino Rossi: onze victoires durant la saison 1997. Plus tôt dans la journée, Stefan Bradl a remporté ce Grand Prix du Portugal en catégorie Moto 2. Le pilote allemand sur Aprilia a devancé de 68 millièmes de secondes l'Italien Alex Baldolini (Aprilia) au terme d'une course passionnante. Alex de Angelis (Harris WCM) a pris la troisième place. Il s'agit de la première victoire de Bradl dans la catégorie Moto 2. A noter que Toni Elias, déjà assuré du titre, a chuté dès le 11e tour alors qu'il occupait la 8e position. Il s'agit du premier abandon pour l'Espagnol cette saison. Le Français Jules Cluzel a pris la 17e place alors que Valentin Debise n'a pas pu terminer.