Liverpool sauvé de la faillite ?

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GUILLAUME BARDOU , modifié à
La justice a tranché. Les deux propriétaires américains des Reds, Tom Hicks et George Gillett, ont été déboutés ce mercredi matin. Le président, Martin Broughton, est désormais autorisé à engager le processus de vente du club à la holding NESV, déjà propriétaire des Red Sox de Boston. L'imbroglio pourrait se terminer avant la fin de la semaine... pour le plus grand soulagement d'un kop d'Anfield exaspéré par la situation du club.

Liverpool est sauvé! La justice a tranché. Les deux propriétaires américains des Reds, Tom Hicks et George Gillett, ont été déboutés ce mercredi matin. Le président, Martin Broughton, est désormais autorisé à engager le processus de vente du club à la holding NESV, déjà propriétaire des Red Sox de Boston. L'imbroglio pourrait se terminer avant la fin de la semaine... pour le plus grand soulagement d'un kop d'Anfield exaspéré par la situation du club. Ils auront attendu toute la matinée devant la Haute Cour De Justice. Les supporters de Liverpool étaient nombreux ce mercredi matin, à Londres, à afficher leur soutien à Martin Broughton et à manifester leur opposition envers les propriétaires américains du club. Fébriles aussi surtout à l'idée de voir la vente de leur club bloquée et d'envisager une prise de contrôle de ses créanciers vendredi. La Royal Bank of Scotland aurait alors pu, pour faire face à des dettes colossales, céder les meilleurs joueurs des Reds, dont l'emblématique Steven Gerrard... La Premier League y ajoutant même une sanction de neuf points pour difficultés financières et dettes non remboursées. Forcément inquiétant alors que le club figure déjà parmi les relégables d'une élite anglaise qu'il n'a plus quitté depuis 1962. Si la décision du juge n'est qu'une première étape, elle n'en demeure pas moins une victoire significative pour le président, Martin Broughton, placé à la tête du directoire au printemps dernier. L'homme, président de British Airways et fan de... Chelsea (!), aura donc su convaincre. La justice a reconnu son droit et montré que les actuels propriétaires américains Tom Hicks et George Gillet n'avaient aucun droit de s'opposer à une vente acceptée par le directoire. Le tout alors que leur direction laisse le club face à 237 millions de livres de dettes (plus de 269 millions d'euros). Loin des promesses affichées en 2007 lors de leur arrivée, et symbolisées par le fameux et désormais fumeux projet du New Anfield, une enceinte ultra moderne de 60 000 places qu'ils étaient censés financer. En donnant raison au directoire, la justice britannique ouvre donc la voie à une vente au consortium New England Sports Ventures (NESV), dirigés par un pool composé de nombreux actionnaires, dont le directeur de l'American Skiing Company, société spécialisée dans l'exploitation de domaines de ski et golf aux États-Unis, ou encore la société propriétaire du New York Times. NESV est surtout connu aux Etats-Unis pour être à la tête du club de base-ball des Red Sox de Boston. L'offre pour racheter les Reds s'élèveraient à 340 millions d'euros. Le consortium américain tient la corde et devrait devancer des rivaux bien plus tardifs dans leurs intentions. Une réponse dans les prochains jours... Le conseil d'administration n'a d'ailleurs pas tardé à réagir suite au délibéré puis au rendu du jugement. Dans un communiqué publié sur le site du club, la direction a émis sa satisfaction et son souhait d'accélérer désormais le processus. "Nous sommes ravis que le tribunal ait clarifié la question de la composition du conseil et ait supprimé l'incertitude entourant le processus de vente. Nous allons maintenant être en consultation avec nos avocats et la planification d'une réunion du conseil ce soir. Une nouvelle déclaration sera faite en temps voulu." Martin Broughton, salué par les supporters à sa sortie de la Haute Cour, jugeait que justice avait été "rendue". "C'est ce que nous voulions et ce que nous avons obtenu. Nous allons continuer le processus de vente." Tout ne pourrait plus être désormais qu'une question de jours voire d'heures. Mais les mésaventures de Liverpool, club mythique outre-Manche, riche de dix-huit titres de champion et de cinq Ligue des champions, interrogent quant à la viabilité du modèle économique actuellement en usage en Angleterre. Moins d'un an après la faillite de Portsmouth, quelques mois après le recrutement faramineux de Manchester City, le football anglais continue de vivre avec des moyens qu'il ne possède peut-être pas, ou plus. Le fair-play financier prôné par l'UEFA suffira t-il ? La justice ne viendra peut-être pas toujours au secours des clubs, même quand il s'agit de véritables institutions.