Comme prévu, c'est un fort coup de vent qui attendait la flotte de la Solidaire du Chocolat lundi soir, avec à l'arrivée des dégâts puisque deux tandems prétendants à la victoire ont été contraints dans la nuit de lundi à l'abandon: Lepesqueux-Monnet à cause de "nombreux pépins techniques" et Parnaudeau-Maslard, dont le Jardion Bio a été endommagé en retombant d'une vague. Mardi matin, c'est Jourdren-Stamm qui était aux commandes de la course.Le Golfe de Gascogne avait prévenu, il a frappé ! Comme prévu lundi, c'est une brutale bascule de vent au sud-ouest qui a saisi la flotte de la première Solidaire du Chocolat dans la nuit de lundi à mardi, un peu plus d'un jour après le départ de Saint-Nazaire dans des conditions plutôt paisibles. Plus de trente noeuds de vent établi, des rafales montant à quasiment cinquante, une mer hachée et casse-bateau, les 24 Class 40 ont tenté de faire le dos rond pour passer ce front, mais deux d'entre eux ne sont pas sortis indemnes de cette deuxième nuit de mer, puisqu'ils ne sont plus mardi matin que 22 en course.C'est d'abord le tandem normand formé par Marc Lepesqueux et Jean-Charles Monnet qui a jeté l'éponge, le premier expliquant au petit matin: "Nous avons décidé d'abandonner. De nombreux problèmes techniques (la perte de l'aérien NKE, des problèmes d'étai de trinquette...) nous poussent à mettre fin à cette Solidaire. J'ai de plus subi une forte douleur pectorale lors de la manoeuvre de prise du troisième ris. Nous faisons route vers la Normandie dans 35-45 noeuds de vent de sud, sud-Ouest. C'est une décision difficile à prendre, c'est mon premier abandon. Nous étions venus avec la ferme intention d'obtenir un résultat et notre comportement dans la flotte le montrait bien."Le plus dur est passé...Malheureusement pour eux, le Golfe de Gascogne, qui peut être terrible à cette époque de l'année, n'a pas daigné les laisser passer, pas plus qu'il n'a ouvert ses portes à un autre duo qui espérait beaucoup de cette Solidaire du Chocolat, composé de Benoît Parnaudeau, 10e du Vendée Globe 2004-05, et de Stanislas Maslard. Cette fois, c'est une vague qui a joué les empêcheuses de tourner en rond, abîmant sérieusement la structure de Jardin Bio: "Les deux compères de Jardin Bio ont subi un choc violent vers 2h30, dans un creux après le passage d'une vague juste après le virement de bord à l'arrière du front. La structure du bateau est délaminée à l'avant. Benoît Parnaudeau et Stanislas Maslard ne désirent pas d'assistance, ils font route vers La Rochelle", indique un communiqué sur le site de la course.Du côté des 22 bateaux encore en course, le plus dur semble passé, comme l'indiquaient dans la nuit les Britanniques Peter Harding et Miranda Merron, 11e au classement de 10h sur 40 Degrees: "La mer a commencé à se former dans l'après-midi, et le front est passé peu avant minuit. Nous sommes passés sous trinquette quand le vent est monté à plus de 30 noeuds, mais le bateau s'est bien comporté, même dans 42 noeuds. Inutile de dire que l'état de la mer qui accompagne ce coup de vent fait des ravages. Il y aura les tâches ménagères à l'intérieur du bateau quand le jour se lèvera ! Nous avons passé le plus dur, et le plus fort du coup de vent est un lointain souvenir. Quoique nous portons toujours nos combinaisons de survie..." Sage précaution alors que la flotte, après s'être éloignée du Cap Finisterre à cause d'un vent dans le nez, devrait rapidement obliquer vers le sud avec dans sa ligne de mire un anticyclone à contourner. Mardi matin, Bruno Jourdren et Bernard Stamm, qui font figure de favoris sur Cheminées Poujoulat, menaient les débats avec une très courte avance sur Thierry Bouchard-Oliver Krauss (Pôle Santé Elior-Mistral Loisirs) et Tanguy de Lamotte-Adrien Hardy (Initiatives-Novedia).