La réponse de Toulouse

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LAURENT DUYCK , modifié à
Battu la saison dernière en demi-finale par Perpignan, le Stade Toulousain a pris sa revanche samedi, lors de la 10e journée de Top 14, sur les Catalans, dominés au Stadium au terme d'un match de très haut niveau (38-29). L'occasion aussi pour les Toulousains, auteurs de 5 essais et nouveaux leaders du classement, de prouver que l'on sait aussi jouer, et pas seulement défendre, dans le championnat de France...

Battu la saison dernière en demi-finale par Perpignan, le Stade Toulousain a pris sa revanche samedi, lors de la 10e journée de Top 14, sur les Catalans, dominés au Stadium au terme d'un match de très haut niveau (38-29). L'occasion aussi pour les Toulousains, auteurs de 5 essais et nouveaux leaders du classement, de prouver que l'on sait aussi jouer, et pas seulement défendre, dans le championnat de France... Non le rugby français n'est pas monomaniaque et exclusivement construit autour de la défense comme s'en plaignait encore récemment Marc Lièvremont, victime d'indigestion devant le rugby proposé dans le Super 14. Au lendemain d'un Racing-Bayonne qui a apporté de l'eau à son moulin, le sélectionneur du XV de France aura peut-être, ou non, la faiblesse de nuancer son discours devant le spectacle offert par Toulouse et Perpignan samedi au Stadium. Deux équipes, pourvoyeuses d'internationaux faut-il le rappeler, qui auront fait la démonstration, n'en déplaise à Lièvremont, que l'on peut compter parmi les packs les plus solides du Top 14 et néanmoins envoyer du jeu. Une ambition jamais reniée par le Stade Toulousain, sorti vainqueur de ce match de très haut niveau, revanche de la demi-finale de la saison dernière, pour prendre la tête du Top 14 après 10 journées. Des fleurs pour deux équipes qui s'étaient amusées à s'en envoyer mutuellement avant la rencontre, chacune pour souligner la qualité du pack adverse. Pour avoir perdu ce combat d'hommes en mai dernier, le Stade Toulousain avait été privé de finale. Cinq mois plus tard, Thierry Dusautoir et ses hommes, bousculés en début de match, ont pris leur revanche. Il fallait cet orgueil pour répondre à des Catalans mieux entrés dans la rencontre, au point de mener 13-0 après 22 minutes de jeu grâce notamment à un essai de filou de Mélé, auteur d'un grand pont sur Kelleher, pour valider le travail de ses avants et inscrire le premier essai du match (13e). Kelleher vexé... En réponse, Toulouse impose une véritable épreuve de force à la défense catalane qui tient longtemps, repoussant une première fois Servat, qui prouve aussi que les gros savent être malins (27e), et Delasau (29e), avant de craquer sur un énième temps de jeu des champions d'Europe en titre, valider en bout de ligne par l'ailier fidjien (30e, 8-16). "On ne s'est pas affolé, on a réussi à tenir le ballon, à multiplier les temps de jeu, on a mis beaucoup de rythme, avec une bonne conservation du ballon et une bonne alternance dans le jeu", résumait, au micro de Canal+, Vincent Clerc, auteur juste avant la pause du deuxième essai toulousain, offrande de Clément Poitrenaud, à la réception d'un coup de pied par dessus de Skrela sur lequel les Perpignanais ont cafouillé (38e, 15-16). La réaction est trop tardive pour permettre au Stade de basculer en tête à la pause, mais la recette est connue. Vexé comme un pou d'avoir été piégé par Mélé en première période, Kelleher s'offre un droit de réponse au retour des vestiaires en jouant rapidement une pénalité à la main pour s'échapper entre deux Perpignanais et filer à l'essai malgré Candelon et Britz (42e, 20-16). Coupables encore de trop de fautes, "notamment sur les coups d'envoi" comme le souligne l'ailier international, Toulouse abandonne provisoirement le tableau d'affichage à l'Usap (47e, 20-22), qui reprend l'avantage grâce à la botte de Porical (16 points dont quatre pénalités). David Skrela n'est pas en reste et réplique sur deux pénalités (51e et 55e). Les Perpignanais sont sous pression et craquent à l'image d'Adrien Planté, qui abandonne ses coéquipiers pour un plaquage haut (65e). En supériorité numérique, les Toulousains enfoncent le clou, en force par Servat (67e), qui rejoint Malzieu et Médard en tête des meilleurs marqueurs d'essais (5), en finesse par Poitrenaud (69e), à la conclusion d'une énième attaque placée. Cinq essais à deux, Vilaceca sauvant l'honneur en fin de match pour l'Usap, le Stade Toulousain prend le bonus offensif et la tête du Top 14 avec. Le tout au prix d'un grand spectacle. "On s'est régalé", concluait Clerc pour qui la Coupe d'Europe a "fait franchir un cap" au Stade Toulousain car elle "demande beaucoup plus de discipline". Des bénéfices qui, on l'espère, seront aussi profitables au XV de France...