La Juve fait taire l'Inter

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GUILLAUME BARDOU , modifié à
L'Inter Milan n'a pas réussi ce dimanche soir à rejoindre la Lazio Rome en tête de la Serie A. Les champions en titre ont buté sur une équipe de la Juve audacieuse (0-0), emmenée une nouvelle fois par un très bon Milos Krasic. Mais Rafael Benitez pourra s'appuyer sur une prestation convaincante, qui a confirmé le fond de jeu intéressant des Nerazzurri. A défaut de but.

L'Inter Milan n'a pas réussi ce dimanche soir à rejoindre la Lazio Rome en tête de la Serie A. Les champions en titre ont buté sur une équipe de la Juve audacieuse (0-0), emmenée une nouvelle fois par un très bon Milos Krasic. Mais Rafael Benitez pourra s'appuyer sur une prestation convaincante, qui a confirmé le fond de jeu intéressant des Nerazzurri. A défaut de but. Un Inter-Juve sent la poudre... Encore plus depuis l'affaire Moggi en 2006 qui sonna la relégation de la Juve et le début de la domination sans partage de l'Inter sur la Serie A. Ce choc, placé en clôture de la 6e journée, aura offert un spectacle des plus plaisants... Même si quelques décisions controversées de M. Banti auront eu le don de faire monter la tension. Quatre jours après un carton en Ligue des champions face à un Werder Brême (4-0) poursuivant son opération porte ouvertes en ce début de saison (17e défense de Bundesliga), Rafael Benitez avait choisi de remanier son 4-2-3-1. Notamment sur les ailes où Coutinho et le jeune Français Biabiany prenaient place en soutien d'Eto'o. Milito retrouvait le banc alors que Muntari, 20e homme du soir, préférait finalement rentrer chez lui plutôt que de suivre la rencontre dans les tribunes de Giuseppe Meazza. Et c'est une Juve toujours en quête de certitudes après un mercato agité et un début de saison en dents de scie qui tentait de faire douter le champion en titre. Prudente, le Vieille Dame laisse alors la possession à un Inter qui déroule, multiplie les transmissions au milieu. Maicon et Coutinho enchainent les relais quand Cambiasso et Stankovic dominent l'entrejeu. Mais cette possession stérile est loin d'inquiéter Storari, toujours remplaçant d'un Buffon encore convalescent. Et à ce petit jeu de baballe sans réelles occasions, l'Inter finit par se découvrir et laisser quelques espaces dans son dos. Le Milos Krasic du moment, auteur d'un triplé face à Caglirai la semaine passée, n'a pas forcément besoin de boulevards pour s'exprimer. La reprise du Serbe dans le petit filet de Julio Cesar, suivie d'un centre pour Iaquinta dévié par le gardien brésilien, a ainsi le don de réveiller la Juve (21e, 22e). Sans succès comme le centre d'Aquilani pour le même Iaquinta, coupé in extremis par Cordoba (25e). L'Inter, bousculée, reprend alors sa mainmise du ballon mais avec une prise de risque bien moins grande. Et l'entrée de Milito à la demi-heure de jeu à la place d'un Biabiany bien malheureux mais touché ne change pas grand-chose. Au point que la Juve fait passer un coup de froid sur San Siro quand Iaquinta reprend d'une talonnade un centre de l'inévitable Krasic. Mais l'attaquant italien voit son but refusé pour une position de hors-jeu justement signalée (32e). Sous l'impulsion d'un Sneijder plus présent, l'Inter se rassure alors avant la pause mais Cambiasso sur une frappe lointaine (40e) et surtout Milito sur un centre parfait d'Eto'o (45e) ne trompent pas Storari. Storari et Julio Cesar à poings nommés La reprise affiche la même physionomie. L'Inter contrôle, la Juve pique sur des contres bien sentis à défaut de réalisme. Storari sauve même la maison turinoise lorsque sur un coup franc de Sneijder, Maicon seul aux six mètres se voit contrer par l'ancien gardien milanais (67e). Un véritable exploit que Quagliarella manque de récompenser trois minutes plus tard. Parti seul sur la gauche, l'attaquant de la Juve repique vers le but de Julio Cesar et tente de placer ce ballon sur le côté fermé. D'une belle intervention, le Brésilien parvient à détourner en corner (70e). Milito se charge enfin du dernier raté de la soirée quand, bien lancé par Cambiasso, l'Argentin ne cadre pas sa frappe face à Storari. Un manqué symbolique des doutes actuels du héros de la finale de la Ligue des champions 2010, moins aligné par Benitez que par Mourinho. La rencontre tombe alors dans l'engagement à tout va, empiré par quelques décisions hasardeuses de M. Banti. Les dernières minutes tournent à l'ennui, les deux équipes se contentant d'un résultat difficile à juger. L'Inter, en laissant filer deux points face à une équipe mieux regroupée que le Werder, montre ses premières limites dans l'utilisation du ballon quand la Juve se rassure sans toutefois totalement convaincre. Rafael Benitez pose encore sa patte sur cet Inter, basé sur les solides fondations d'une saison 2010 exceptionnelle. Reste à trouver la formule pour se montrer plus constant. La Lazio, elle, sourit. Après plusieurs années moroses, le club romain occupe bel et bien la tête de la Serie A ce dimanche soir.