La Grèce s’élève contre la violence

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avec AFP , modifié à
FOOT - Dix jours après Olympiakos - Panathinaïkos, le président grec a élevé la voix.

Le mini-séisme provoqué par le dernier Olympiakos - Panathianaïkos, le 19 février dernier, a eu une réplique politique, mardi, avec l'intervention du président de la Grèce en personne. A l'occasion d'une réunion avec le président de la Fédération grecque de football, le chef de l'Etat Karolos Papoulias a appelé à la fin de la violence dans le football. Il a en outre qualifié de "honteuse" la situation actuelle du football grec et réclamé "des actions et pas seulement des paroles".

Lors de ce choc au sommet de la Super Ligue grecque, l'Olympiakos s'était imposé (2-1) en toute fin de match sur un but controversé. S'en était suivi plusieurs minutes de folie furieuse avec envahissement de la pelouse, destruction en règle des buts mais également prise à partie des joueurs adverses.

L'Olympiakos s'impose dans une ambiance folle :

Djibril Cissé, qui avait été agressé par certains supporters de l'Olympiakos, avait alors eu des mots très durs en conférence de presse. "J'en ai assez de jouer ici. Je ne peux plus continuer dans ces conditions. Je vis mes derniers mois en Grèce", avait-il affirmé, tirant une sonnette d'alarme. "Un joueur comme Cissé représente une publicité vivante pour le football grec", a expliqué un de ses coéquipiers, Mimis Domazos, dans un entretien au quotidien Sport Daily. "Ce qui s'est passé au stade empêchera d'autres grands joueurs de venir jouer en Grèce."

Les instances du football grec ont évidemment compris le danger de cette contre-publicité et font désormais feu de tout bois. Lors de la réunion de mardi, le président de la Fédération a appelé à des sanctions plus lourdes pour les auteurs de violences et a remis au président grec une série de propositions pour éradiquer le phénomène.

Pour vous donner une idée de la passion exacerbée qui peut exister en Grèce, il suffit de regarder les images du stade Karaiskaki avant le match face au Pana. On ignore si la ligue grecque distribue une amende pour chaque fumigène, comme c'est le cas en France...

Le stade Karaiskaki "en feu" avant le match face au Pana :

Mais les débordements dépassent désormais régulièrement le cadre du stade. Au lendemain du match Olympiakos-Panathinaïkos, deux engins explosifs ont été utilisés, l’un contre le siège de la Super Ligue et l’autre devant la maison du joueur du Pirée Vasilis Torosidis.

Afin d'enrayer cette spirale, le gouvernement a annoncé qu'un projet de loi serait dévoilé dans les prochains jours. Il devrait renforcer les sanctions contre les fauteurs de troubles, imposer une plus grande surveillance des clubs de supporters et rendre les équipes responsables de l'organisation des déplacements.