L'Usap mal payée

  • Copié
Matthieu ABADIE , modifié à
Le match d'ouverture de la 11e journée du Top 14, joué vendredi au stade Yves-du-Manoir de Colombes, s'est conclu sur un score de parité (18-18) entre le Racing-Métro 92 et Perpignan. Ce choc de gros bras n'a donc pas choisi son vainqueur, après 80 minutes d'une grande intensité où les défenses auront pris le pas sur les offensives adverses, le Racing arrachant le match nul à l'ultime seconde par Wisniewski.

Le match d'ouverture de la 11e journée du Top 14, joué vendredi au stade Yves-du-Manoir de Colombes, s'est conclu sur un score de parité (18-18) entre le Racing-Métro 92 et Perpignan. Ce choc de gros bras n'a donc pas choisi son vainqueur, après 80 minutes d'une grande intensité où les défenses auront pris le pas sur les offensives adverses, le Racing arrachant le match nul à l'ultime seconde par Wisniewski. "C'est très frustrant, c'est l'équivalent d'une défaite." Devant les caméras de Canal + sport, quelques secondes après le coup de sifflet final, Robins Tchalé-Watchou ne mâche pas ses mots. Et pour cause, le deuxième ligne perpignanais, coupable de la faute qui permet à Jonathan Wisniewski d'égaliser à l'ultime seconde du temps additionnel, accuse le coup, conscient d'avoir coûté deux points aux siens. De la frustration, donc, qui transpire dans chaque regard, chaque attitude dans les rangs catalans, à l'image de Jacques Brunel qui reste impassible plusieurs minutes le long de la ligne de touche après le coup de sifflet final. Il faut dire que ce sentiment d'être passé à côté de quelque chose de grand, les Perpignanais l'ont ressenti pas plus tard qu'une semaine auparavant, sur la pelouse du Stadium, d'où ils étaient repartis sans aucun point (38-29) après avoir pourtant livré, face au champion d'Europe, le meilleur match depuis le début de la saison. A chaque équipe sa période Les spectateurs d'Yves-du-Manoir, eux aussi, peuvent partager cette sensation. Car pour la deuxième fois consécutive, le match du vendredi soir auquel ils auront assisté se sera conclu sans aucun essai inscrit, soit les deux seuls matches dans ce cas depuis le début de l'exercice, tous terrains confondus ! Toutefois, là où le jeu avait été quasi-inexistant lors de la victoire (15-9) face à l'Aviron Bayonnais une semaine auparavant, les intentions auront été bien plus louables en ouverture de la 11e journée. Chaque équipe aura eu sa période, à savoir la première pour le Racing, la seconde pour les visiteurs. La volonté d'aller de l'avant se concrétise dès la quatrième minute, lorsque Jonathan Wisniewski passe le premier drop de la soirée, le quatrième de la saison. Mais celui qui avait concédé "ne pas en toucher une" face au club basque va par la suite partager la vedette avec un revenant, François Steyn, qui va grandement le soulager au pied. Aux 25e et 32e minutes, le Sud-africain fait parler son coup de pied de mammouth, en passant deux pénalités très longues distances, de 50 puis de 60 mètres ! En face, Jérôme Porical n'est pas en reste, et inscrit les 9 points qui permettent à l'Usap de rester au contact à la pause, 15-9. Le vent et le banc perpignanais, au retour des vestiaires, vont donc faire la différence. Le vent d'abord, présent tout au long de la partie, qui permet enfin aux Catalans de s'installer dans le camp francilien. Le banc ensuite, Brunel ayant décidé de laisser son trio Mas-Guirado-Schuster au repos au coup d'envoi pour mieux enfoncer leurs homologues au cours du second acte. Une tactique payante, puisque les trois hommes, fraîchement appelés par Marc Lièvremont pour la tournée d'automne, ne cessent d'avance sur chaque impact, bien aidés par un Bertrand Guiry en très grande forme. Deux points, mieux que rien L'essentiel de la seconde période se déroule donc dans le camp ciel-et-blanc, et Porical ajoute des points, concrétisant la domination de ses «gros». A la 49e, l'arrière international égalise à 15-15, un score qui restera inchangé jusqu'à la 73e minute et ce nouveau coup de pied de Porical, qui semble offrir la victoire aux siens. Qui semble seulement, puisque la réaction d'orgueil des Racingmen sera réelle, bien que tardive. Jusqu'à la conclusion que l'on connaît. Le Racing évite donc sa première défaite de la saison à domicile d'extrême justesse, et se replace en tête d'un petit point, en attendant les sorties de Montpellier et de Toulouse. Ce qui suffisait grandement à Nicolas Durand, demi-de-mêlée du Racing, au terme de la rencontre : "On s'est réveillé lors du dernier quart d'heure et ça a suffi pour revenir avec un point de plus donc on va retenir ça ce soir." Il est vrai qu'une équipe qui ne joue pas forcément bien et qui engrange malgré tout des points peut voir venir. Quant aux joueurs de l'Usap, ils savent pouvoir compter sur un état d'esprit retrouvé, enfin concrétisé par deux points pris. Toujours mieux que rien.