L'Irlande joue sa dernière carte

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Dimitri Perrin (du Team Club Euro 2012) , modifié à
FOOT - Un succès contre l'Espagne relancerait un football irlandais en perte de vitesse.

 Aucune équipe n'a gagné l'Euro ou la Coupe du Monde en n'ayant aucun joueur dans le championnat national. Les grandes équipes (France 1998, Brésil 2002) ou les victoires surprises comme la Grèce en 2004 (treize joueurs sur vingt-trois évoluaient dans le championnat grec) ou le Danemark en 1992 (treize joueurs sur vingt dans le championnat danois) n'ont pas échappé à la règle. Pourtant, la sélection irlandaise se présente encore sans joueurs issus du championnat local. Il faut remonter jusqu'à 2002 pour retrouver la trace du dernier titulaire, à savoir Glen Crowe. Résultat : les interrogations se multiplient au sujet de la qualité du football irlandais.

Un second souffle à trouver

L'entrée en lice ratée contre la Croatie a condamné l'Irlande à deux exploits contre l'Espagne et l'Italie. En cas de retour précipité à la maison, il faudra se concentrer sur la qualification pour la Coupe du Monde 2014. Une mission peu évidente avec l'Allemagne et la Suède présentes dans le groupe C. L'avenir de la sélection emmenée par Giovanni Trapattoni inquiète aussi. Il faudra donc se débrouiller sans Shay Given (36 ans), Damien Duff (33 ans), Robbie Keane (31 ans) et toute cette génération ayant dépassé les 70 sélections. Soit le départ annoncé de la grande majorité des cadres de l'Irlande, déjà orpheline de son capitaine Roy Keane. Comment faire émerger de nouveaux talents, alors que les titulaires actuels jouent dans des clubs de seconde zone tels que Stoke City, Aston Villa ou encore Hull City ?

De plus, le championnat national souffre d'un énorme déficit d'audience (et donc de talents), et il faut absolument agir. Regrouper les championnats irlandais, écossais et gallois serait bénéfique pour créer une "ligue celte" sur le modèle du rugby. Une autre solution consisterait à former un grand club à Dublin pour l'intégrer au championnat anglais. C'est déjà le cas pour six clubs gallois, et il y a régulièrement des rumeurs du côté de l’Écosse. Le potentiel est là, puisque six des douze clubs de première division irlandaise sont à Dublin ou dans sa banlieue proche. Quelque soit la méthode choisie, une réforme est indispensable. Dans le cas inverse, les joyeux supporters irlandais seront privés de compétitions internationales pour un bon bout de temps.