Hollande - Aubry : deux candidats sport ?

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DECRYPTAGE - Europe1.fr s’est penché sur le programme sportif des deux candidats à la primaire.

Evidemment, Martine Aubry et François Hollande ont passé en revue les thèmes politiques majeurs tels que l'éducation, la sécurité, l'emploi ou les règles bancaires. Et le sport alors ? A trois jours du deuxième tour de la primaire socialiste, Europe1.fr a interrogé les équipes chargées de la politique sportive des deux finalistes.

FRANÇOIS HOLLANDE

Son rapport au sport. La veille des Universités d’été du PS à la Rochelle, le candidat François Hollande s’est autorisé un bain de foule plutôt étonnant, au Palais des sports de Paris-Bercy, pour les championnats du monde de judo. Pas si étrange pour Pascal Bonnetain, conseiller régional Rhône-Alpes et conseiller sport auprès du candidat, contacté par Europe1.fr. "Il s’intéresse à tous les sports. François n’a pas un sport de prédilection. Il est vraiment multisports". Et de poursuivre : "il est convaincu que le sport amène une certaine hygiène de vie. Il pratique d’ailleurs un peu de marche à pied, de vélo et de natation". Pas de sports extrêmes donc pour François Hollande ni de sports collectifs. "Il fait attention à la mauvaise blessure", plaisante Pascal Bonnetain. Un dernier détail, l’ancien premier secrétaire du PS n’est pas supporter. "Il ne suit pas les résultats d’une équipe en particulier. En revanche, il s’intéresse de très près à tous les résultats sportifs des Français et garde un œil sur le parcours des Bleus lors de la Coupe du monde de rugby".

Hollande-Voeckler

Ses liens avec le monde du sport. La stratégie lors de la primaire était assez simple pour François Hollande. Au contraire de Martine Aubry qui a affiché le ralliement de nombreux sportifs à sa candidature, "on n’a pas été chercher les sportifs", explique Pascal Bonnetain. Pas de soutien affiché mais quand même un soutien de taille, en la personne de Noël Le Graët, président de la Fédération française de football. Un soutien gênant au regard des récents déboires des footeux en Afrique du Sud ? "Pas du tout, beaucoup de monde critiquent le foot en ce moment mais il ne faut pas oublier que c’est le sport le plus populaire dans notre pays".

Son programme politico-sportif. Comme la jeunesse est au coeur de la campagne de François Hollande, "le sport sera traité comme n'importe quel autre thème", assure Pascal Bonnetain, le "Monsieur sport" de la campagne. Mais il s'interroge tout de même sur la nécessité d'un ministère des Sports à part entière. "Est-ce utile de disposer d'un ministère de plein exercice ou n'est-ce pas plus opportun d'intégrer des actions liées aux sports dans des ministères plus globaux". Et d'argumenter : "seulement 0,18 % du budget de l’Etat est alloué aux sports". Peut-être pas de ministère "à part entière" mais quelques idées déjà avancées : "faciliter au plus grand nombre la pratique d’activités sportives et prendre plus en compte le sport amateur". Mais au fait, François Hollande est-il plus sport que Martine Aubry ? Pascal Bonnetain botte en touche : "je pense que le PS a toujours été sport".

MARTINE AUBRY

Son rapport au sport. La finaliste de la primaire n’a jamais caché son amour pour le Losc, champion de France en juin dernier. "Si elle pratique peu", concède Brigitte Bourguigon, secrétaire nationale du PS en charge du sport qui a rallié la maire de Lille, "elle adore aller au stade". Martine Aubry aurait même "son" joueur favori. "Elle adore Mathieu Debuchy (défenseur de Lille, ndlr)". Martine Aubry n’est pas non plus exclusive avec le foot, "elle est sensible à tous les autres sports", assure Brigitte Bourguignon.  

Aubry-Losc

Ses liens avec le monde du sport. Dans l’équipe de campagne de Martine Aubry, le principe est simple : chaque secteur est occupé par un binôme. Un homme (ou une femme) politique travaille avec une personne de la société civile. Le sport n’échappe donc pas à la règle. Pour la primaire, Martine Aubry a réussi à réunir de nombreux sportifs tricolores comme Yohann Diniz, Medhi Baala, Muriel Hurtis, Romain Barras, Ronald Pognon, etc. "La réalité vient du terrain. Et pour mieux faire remonter les idées, Martine l’a bien compris", explique Yohann Diniz, champion d’Europe de marche, convaincu de la candidature aubryste.

Son programme politico-sportif. Stratégie de campagne diamétralement opposée à celle de François Hollande. Même en sport, l’équipe de Martine Aubry n’hésite pas à tacler son concurrent. "Il n’y avait plus de réelle réflexion politique sportive au PS. Avant que Martine  Aubry en reprenne le parti en 2008, le sport, c’était "on verra plus tard"", lance Brigitte Bourguignon. "Aujourd’hui, je sens une véritable envie de bouger. Si on gagne, il faudra un vrai ministère des Sports. On veut vraiment redonner les titres de noblesses au sport en France, et en y mettant les moyens", poursuit la conseiller sport de Martine Aubry. Et de donner quelques idées à défendre en priorité : "rendre le sport accessible pour le plus grand nombre et s’occuper du statut des sportifs de haut niveau pour qu’ils puissent bénéficier d’une vraie couverture médicale et d’une retraite digne de ce nom".