Goury: "Les JO en tête"

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Propos recueillis par Romain BEAUVAIS , modifié à
Au moment où débutent à Rotterdam les Championnats du monde de gymnastique, le Directeur Technique National (DTN), Daniel Goury, revient pour nous sur les chances tricolores en l'absence de ses deux leaders, Yann Cucherat chez les messieurs et Youna Dufournet chez les dames. Une chose est sûre: les gymnastes ont déjà les yeux tournés vers les Jeux olympiques de Londres en 2012.

Au moment où débutent à Rotterdam les Championnats du monde de gymnastique, le Directeur Technique National (DTN), Daniel Goury, revient pour nous sur les chances tricolores en l'absence de ses deux leaders, Yann Cucherat chez les messieurs et Youna Dufournet chez les dames. Une chose est sûre: les gymnastes ont déjà les yeux tournés vers les Jeux olympiques de Londres en 2012. Daniel, comment abordez-vous ces Championnats du monde à Rotterdam ? Avec beaucoup de sérénité. Pourtant, l'an passé à Londres lors des Mondiaux par spécialité, on était revenus déconfits. C'était la première fois que l'on avait six garçons en finale sans récolter aucune médaille. On était mécontents de notre prestation. Pour ces Mondiaux, on a pu composer un scénario qui nous convient avec trois généralistes et deux spécialistes qui peuvent aller décrocher un podium. Quels sont vos objectifs pour ces Mondiaux ? Terminer parmi les douze meilleures nations, mais, je pense qu'une dixième place est envisageable. Malheureusement, on a hérité d'un tirage au sort compliqué car on débute dès lundi prochain à 9 heures du matin avec les qualifications à la barre fixe. Ensuite, sur les finales par appareil, on peut espérer une médaille lors de la finale du saut ou du sol qui me semble tout à fait accessible. J'en attends une seconde sur les barres parallèles ou les arçons. Selon vous, les Français ont-ils une chance de briller ? Ce sera un championnat très ouvert, même si, par équipes, cela risque d'être plus compliqué. Thomas Bouhail est un finaliste et, je n'ose pas le dire, un médaillable au saut. Hamilton Sabot et Cyril Tommasone, l'un aux barres parallèles et l'autre aux arçons, peuvent rentrer en finale. "Viser qu'une onzième ou douzième place" L'absence de Yann Cucherat est elle perçue comme un coup dur pour l'équipe de France ? Oui et non. Même si Yann nous apporte une stabilité en équipe de France, il faut que les jeunes prennent leurs responsabilités et ne se reposent pas tout le temps sur lui. De toute manière, je ne suis pas inquiet pour ces Mondiaux. Je préfère que Yann soit absent à Rotterdam plutôt qu'à Tokyo l'année prochaine lors du Mondial qualificatif pour les Jeux olympiques de Londres. Chez les filles, Youna Dufournet, qui avait obtenu le bronze à Londres en 2009, sera absente à Rotterdam pour ces Mondiaux. Quelles sont les raisons de ce forfait ? Elle s'est blessée au genou lors des Championnats de France à Albertville en juin dernier. Elle a été opérée. Malgré ses quatre semaines de rééducation, elle n'était pas en mesure de s'aligner pour cette compétition. En son absence, les Françaises n'ont donc aucune chance de faire une médaille ? On aurait pu espérer une huitième place lors du concours par équipes, mais on a dû revoir nos objectifs à la baisse pour ne viser qu'une onzième ou douzième place, ce qui est plus raisonnable. Par contre en individuel, Marine Petit, qui a été absente depuis les Jeux olympiques de Pékin, fait son grand retour. Pauline Morel, à la poutre, peut elle aussi rentrer en finale. Mais je ne peux pas vous dire exactement le nombre de médailles que nous pourrons aller chercher car la concurrence sera élevée avec pas moins de 46 nations chez les filles. "A Londres, ils ne nous feront aucun cadeau" L'un de vos chantiers importants au sein de la Direction technique nationale concerne la détection des nouveaux talents, comment le gérez-vous ? Vous savez, chaque fédération doit scanner sur son territoire les jeunes pousses qui ont du talent. Mais le plus dur pour les recruteurs, c'est d'être présents au bon moment. On a progressé dans la détection par une plus grande adaptation sur leurs potentialités physiques et sur l'environnement dans lequel ils évoluent. Si les Mondiaux sont un échec, quels enseignements en tirerez-vous ? On apprend dans la victoire comme dans l'échec. Hormis des blessures la veille de la compétition, je n'ai pas de scénario catastrophe pour ces Mondiaux. Je n'ai aucune crainte à avoir car ces Championnats du monde à Rotterdam rentrent dans une préparation à plus long terme avec en ligne de mire ceux de l'année prochaine qui nous ouvriraient les portes des Jeux olympiques. Londres est-il déjà dans les têtes des athlètes tricolores ? Oui, et même tous les jours. A cause de la proximité de l'événement mais aussi en raison de ce nouveau mode de qualification pour les gyymnastes. D'autant que nous avons affronté les Anglais, la semaine dernière, nous les avons battus d'un dixième mais je pense qu'à Londres, on sera chez eux et ils ne nous feront aucun cadeau.