Gignac, le joker qui ne voulait plus l'être

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LIGUE 1 - Remplaçant contre Toulouse dimanche, l’attaquant de l’OM réclame un poste de titulaire.

Entré à 25 minutes de la fin contre le TFC, André-Pierre Gignac a permis à l’OM d’arracher le match nul (2-2) dans les dernières minutes. Son sixième but seulement en 24 matches depuis son transfert l’été dernier à l’Olympique de Marseille pour 15 millions d’euros. Depuis quelques semaines, APG paie un rendement offensif insuffisant. Et visiblement, son nouveau statut de remplaçant commence à lui peser.

Après son but, l’attaquant marseillais s’est placé devant le virage nord du stade Vélodrome. Sur ses lèvres, deux mots : "et alors ?". Une façon de toiser les supporters phocéens qui l’ont souvent sifflé cette saison.

A l’issue de la rencontre, Gignac a snobé, comme d’habitude, les journalistes. Il n’a répondu qu’au micro de l’OM TV et a clairement laissé entendre qu’il n’était pas satisfait de sa situation. "Je n’ai pas envie d’entrer à la 60e minute à tous les matches, je ne suis pas venu pour ça". Et de renchérir : "je ne suis pas un joker".

Joueur en bois ?

Avec cette déclaration, APG a adressé un message fort à son entraîneur. Il ne veut plus être remplaçant. Mais son but contre Toulouse ne saurait cacher son manque cruel d’efficacité depuis le début de saison. L’ancien Toulousain n’a inscrit que six buts en 24 rencontres de Ligue 1 depuis son arrivée l’été dernier à Marseille. Trop peu pour aspirer à une place de titulaire.

Celui qui n’a plus jamais été appelé en équipe de France depuis l’arrivée de Laurent Blanc a progressivement perdu sa place dans le onze de Didier Deschamps. L’entraîneur marseillais lui a maintenu sa confiance jusqu’en février. Mais son rendement insuffisant l’a poussé à le mettre sur le banc. Lassé par ce nouveau statut, Gignac s’est rebellé vendredi à l’occasion d’une rencontre de Ligue 2, à Fos-sur-Mer, tout près de Marseille. Durant la rencontre entre Istres et le Mans (0-0), il a été pris à parti par une poignée de supporters istréens, qui l’ont notamment traité de "joueur en bois". APG s’est expliqué avec eux sur le parking du stade avant que le service de sécurité n’intervienne.

Un problème pour l’OM ?

En décembre, après une première moitié de championnat difficile, les observateurs plaidaient l’acclimatation. Conscient lui-même d’un départ poussif, Gignac avait tenu à rassurer les supporters de l’OM début janvier. "Il est fait pour moi ce club, j’en suis convaincu", avait estimé l’attaquant phocéen. Et de poursuivre : "ce n’est pas possible que je ne réussisse pas ici. Il faut juste que je m’adapte". Mais l’OM n’est pas un club à accorder un an d’adaptation à ses nouveaux pensionnaires. Encore moins à des joueurs qui se rebellent…