Dabaya 32 ans après !

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Régis AUMONT , modifié à
Quatre ans après une 5e place signée à Athènes sous les couleurs du Cameroun, Vencelas Dabaya, naturalisé français, est devenu mardi, à Pékin, vice-champion olympique dans la catégorie des 69 kilos. S'il n'a pu contester le titre du Chinois Hui Liao, le champion du monde 2006, grâce à ses 151 kilos soulevés à l'arraché puis ses 187 kilos à l'épaulé-jeté, succède à Daniel Senet également argenté à Montréal en 1976.

Quatre ans après une 5e place signée à Athènes sous les couleurs du Cameroun, Vencelas Dabaya, naturalisé français, est devenu mardi, à Pékin, vice-champion olympique dans la catégorie des 69 kilos. S'il n'a pu contester le titre du Chinois Hui Liao, le champion du monde 2006, grâce à ses 151 kilos soulevés à l'arraché puis ses 187 kilos à l'épaulé-jeté, succède à Daniel Senet également argenté à Montréal en 1976. La longue disette, trente-deux ans sans médaille aux JO, Vencelas Dabaya y a mis fin, mardi, en devenant le premier haltérophile français à monter sur un podium olympique depuis Daniel Senet, en 1976 à Montréal. Le Français, originaire du Cameroun, pays avec lequel il avait disputé ses premiers Jeux à Athènes pour une encourageante cinquième place, a décroché quatre ans plus tard la médaille d'argent dans la catégorie des 69 kilos. Le sociétaire du club de Villeneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes, était venu à Pékin, après une semaine d'entraînement intensive à Tianjin, à l'est de la capitale chinoise, déterminé à se parer de l'un des trois métaux tant convoités. Dans une catégorie très relevée, avec une forte concurrence incarnée par les deux Chinois Hui Liao et Shi Zhiyong, mais aussi par le jeune arménien Tigran Martirosyan champion d'Europe au printemps, Dabaya savait qu'il allait devoir sortir le grand jeu à de l'arraché, son point faible, pour remplir son objectif. Fort d'un record personnel à 145 kilos, le Français rentrait bien dans la compétition puisqu'il soulevait 147 kilos à son premier essai, avant quelques minutes plus tard de porter le record de France à 151 kilos. Cinquième à l'issue de la première épreuve, le Tricolore était parfaitement lancé, d'autant que Shi Zhiyong, qui le précédait à l'issue de l'arraché, abandonnait en raison d'une blessure avant l'épaulé-jeté. La barre de 197 kilos ne bouge pas... Si Lio Hui, avec 158 kilos à l'arraché, avait placé la barre trop haute pour l'or - d'autant qu'il réussissait 190 kilos lors de son troisième essai à l'épaulé-jeté -, Dabaya allait refaire son retard sur le Sud-Coréen Lee Bae-young et Tigran Martirosyan. Soulevant 187 kilos à l'épaulé-jeté, il s'assurait déjà la deuxième place du concours. Pour devenir champion olympique, il lui fallait, après une impasse à 190 kilos, s'attaquer à une barre de 197 kilos, soit neuf kilos au-dessus de sa meilleure marque en carrière. Sa tentative ne durera que quelques secondes, le Français ne parvenant pas à soulever la barre ne serait-ce que d'un petit centimètre... Il en fallait plus pour gâcher le bonheur de Dabaya, porté pas ses entraîneurs à sa descente du plateau. A 27 ans, le champion du monde 2006 à Saint-Domingue, s'est paré de sa première breloque olympique qui récompense tous les efforts de ce travailleur acharné. Un homme qui fait ce soir le bonheur de la France, son pays d'adoption, mais aussi du Cameroun, celui de ses racines, où l'haltérophilie occupe davantage la scène médiatico-sportive. [dailymotion=http://www.dailymotion.com/video/xi0tym_daily-zap-april-7th_sport]