Bordeaux en a-t-il les moyens ?

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Yannick SAGORIN , modifié à
Neuvième de L1 à l'heure de recevoir Lens dans le cadre de la 19e journée de L1, mercredi soir, Bordeaux aura définitivement vécu une année 2010 difficile. Avec un effectif limité certes, compte-tenu des départ enregistrés cet été et des nombreuses blessures constatées depuis le début de la saison, les Girondins peinent à justifier leurs ambitions. Une question de moyens mis en oeuvre, selon Alou Diarra.

Neuvième de L1 à l'heure de recevoir Lens dans le cadre de la 19e journée de L1, mercredi soir, Bordeaux aura définitivement vécu une année 2010 difficile. Avec un effectif limité certes, compte-tenu des départ enregistrés cet été et des nombreuses blessures constatées depuis le début de la saison, les Girondins peinent à justifier leurs ambitions. Une question de moyens mis en oeuvre, selon Alou Diarra. L'an dernier à pareille époque, Bordeaux s'apprêtait à signer un cinquième succès consécutif en L1 pour achever la phase aller du championnat avec neuf longueurs d'avance sur son dauphin d'alors, le Losc. Cette saison, dans la continuité d'un improbable effondrement qui leur a coûté non seulement le titre, mais également l'Europe, les Girondins ne jouissent pas d'un tel confort. Relégués à cinq points du trio de tête, les joueurs au scapulaire ne sont pas décrochés certes mais végètent dans le ventre mou du classement, limités par une pesante série de matches nuls. Huit fois lors des 18 journées jouées jusqu'alors les Bordelais ont partagé les points - une fâcheuse tendance poussée à l'extrême ces derniers temps puisqu'ils ont enregistré six nuls lors des huit dernières levées et restent sur un modeste bilan de quatre points en quatre matches. Ce qui a le don d'agacer le pourtant très affable Jean Tigana: "Nous faisons actuellement du surplace, pestait-il ce lundi devant la presse. Nous ne pouvons pas nous contenter de la 10e place du classement. Cela n'est pas possible, c'est bien trop insuffisant." A l'heure d'accueillir Lens au stade Chaban-Delmas, le technicien marseillais d'origine souligne les difficultés de son équipe à domicile pour justifier cette pénalisante constance: "Notre problème se situe surtout chez nous. A l'extérieur, l'équipe arrive à maitriser son sujet et faire preuve de solidité. Au contraire, à la maison, nous avons du mal à faire la différence." Et Jean Tigana de préciser le fond de sa pensée: "Le plus dur pour moi se situe encore au niveau offensif. Il faut arriver à trouver des solutions pour concrétiser notre progression." Diarra en appelle à ses dirigeants Devant son public, il est vrai que Bordeaux n'a guère remporté que trois matches en neuf réceptions, soit autant qu'en terrain hostile. Plus significatif encore, les Girondins n'ont trouvé la faille qu'à neuf reprises sur leur pelouse. Faute, bien souvent, de complémentarité entre un Modeste et un Maazou qui, selon leur entraîneur, "n'arrivent pas à décrocher au bon moment lorsqu'ils évoluent ensemble." D'où la montée en puissance d'un Cheikh Diabaté sur lequel Jean Tigana ne tarit pas d'éloges. Reste que le jeune attaquant malien, appelé à jouer davantage sans doute en 2011, ne peut à lui seul rééquilibrer une formation qui cet été avait perdu ses deux meilleurs atouts offensifs - Marouane Chamakh et Yoann Gourcuff - et a dû composer cette saison avec les absences longue durée de ses défenseurs Marc Planus, Matthieu Chalmé et Carlos Henrique. Aussi Alou Diarra, en bon capitaine, encourage-t-il ses dirigeants à réagir. "Si le club souhaite être ambitieux, il faut qu'il s'en donne les moyens et se renforce, dixit l'international tricolore, relayé par le quotidien régional Sud-Ouest. Je ne suis qu'un joueur parmi d'autres, je suis là pour apporter ma pierre à l'édifice. Mais il y a des dirigeants, des présidents, des directeurs sportifs et des recruteurs... A eux maintenant de faire leur boulot !" Si Jean Tigana ne l'avoue qu'à demi-mots, annonçant une probable arrivée en cas de perte, Bordeaux, qui lorgne notamment du côté de Lorient où évolue Kévin Gameiro alors que David Bellion, qui n'a pas daigné s'entraîner lundi, semble plus que jamais sur le départ, devrait effectivement se renforcer cet hiver. D'ici là, Alou Diarra appelle ses coéquipiers à faire le nécessaire sur le terrain, mercredi face à Lens. "Il faut retrouver le goût de la victoire et parvenir à enchaîner. Nous avons besoin de gagner des matches pour ne pas rester à cette place qui ne nous convient pas du tout. Contre Lens, nous devons prendre des risques et être plus ambitieux dans le jeu." Parole de capitaine ! Ne reste qu'à joindre le geste à la parole...