Ysern: "Le projet le plus ambitieux"

  • Copié
Propos recueillis par Régis AUMONT , modifié à
Directeur général de la Fédération française de tennis, ainsi que directeur du tournoi de Roland-Garros, Gilbert Ysern a commenté, en compagnie de Jean Gachassin, dimanche devant la presse, les raisons qui ont poussé les élus de la FFT à voter pour que la levée française du Grand Chelem demeure sur les courts de la Porte d'Auteuil. Il se félicite de ce choix, singulier et ambitieux selon lui, et assure que le site après travaux, en 2016, ne ressemblera plus à celui d'aujourd'hui.

Directeur général de la Fédération française de tennis, ainsi que directeur du tournoi de Roland-Garros, Gilbert Ysern a commenté, en compagnie de Jean Gachassin, dimanche devant la presse, les raisons qui ont poussé les élus de la FFT à voter pour que la levée française du Grand Chelem demeure sur les courts de la Porte d'Auteuil. Il se félicite de ce choix, singulier et ambitieux selon lui, et assure que le site après travaux, en 2016, ne ressemblera plus à celui d'aujourd'hui. Est-ce que le choix de laisser Roland-Garros à Paris est un choix par défaut ? Non, c'est le choix de l'enthousiasme. On cultive notre identité et notre singularité en restant à Paris. On ne fait pas la course au gigantisme. On n'a pas voulu faire comme tous les autres. On est convaincu qu'il y a encore des possibilités de faire progresser le tournoi ici. Rester à la Porte d'Auteuil, c'est faire le choix de la qualité plutôt que celui de la quantité. Notre but n'est pas de faire entrer dix ou vingt mille personnes de plus dans le stade. Le public se sentira mieux et nous saurons répondre au flux des spectateurs. Dans cinq ans, à la fin des travaux, le stade n'aura pas grand-chose à voir avec celui d'aujourd'hui. Il y aura entre 50 et 60% d'espace supplémentaire. L'évolution à venir sera spectaculaire. Pensez-vous que la concurrence a fait progresser le projet parisien ? Oui, de toute évidence. On a ouvert une sorte de compétition et tous les acteurs se sont mobilisés. C'est flatteur pour nous. La mairie de Paris a sans doute ressenti de la pression. C'est de bonne guerre. Je dois admettre que durant les dix-huit derniers mois, nous avons parfois été attirés par une délocalisation. Avez-vous l'assurance d'avoir toutes les autorisations de travaux pour que ceux-ci soient achevés en 2016 ? Vous le savez, ces derniers jours, nos opposants ont fait beaucoup de bruit. Mais ce n'est pas parce qu'ils dénonçaient notre projet qu'il est mauvais. Il y a eu pas mal de contre-vérités dans les arguments avancés par nos détracteurs. Ils ont le droit d'exprimer leurs réserves. Mais notre projet d'agrandissement ne contrevient à aucune loi. Il n'y a pas de raison de penser que l'on ne pourra pas réaliser ce que l'on souhaite sur les serres d'Auteuil. On est extrêmement confiant. Le fait que le projet parisien était le moins coûteux a-t-il joué dans le vote des élus ? Il est certain qu'il s'agissait du moins coûteux. Mais la Fédération française de tennis aurait pu se payer un projet de délocalisation. Elle aurait juste pris davantage de risques en empruntant plus d'argent. Mais on considère surtout le projet de rester sur Paris comme le plus ambitieux. On saura développer sous le court Philippe-Chatrier tous les besoins des joueurs. Je peux vous dire qu'aujourd'hui, beaucoup de gens dans le monde sont soulagés par le choix qui a été fait. "Le toit offrira la possibilité d'organiser des sessions de soirée" Le toit rétractable sur le court Philippe-Chatrier permettra-t-il de jouer en soirée ? Oui, si cela n'avait pas été prévu dans le projet initial, ça a changé depuis. Avec ce type de toit, qui s'ouvrira ou se fermera en douze minutes, il pourra évidemment prévenir la pluie mais on sait aussi qu'il offrira la possibilité d'organiser des sessions de soirée. Est-ce que d'autres courts seront couverts ? On ne l'envisage pas pour le moment. Ni sur le court Suzanne-Lenglen ni sur le nouveau court qui verra le jour sur les serres d'Auteuil. Il faut bien d'ailleurs noter que ce nouveau grand court a vocation à s'intégrer dans l'environnement des serres. Et on voulait posséder un court couvert pour pouvoir jouer quand il pleut, on l'aura. Quand les chantiers débuteront-ils ? On va entrer dans le vif du sujet dès la semaine à venir. Nous allons élaborer un planning avec la mairie de Paris. Ce qui est évident, c'est que l'on aurait pu livrer le nouveau stade avant 2016 si nous n'avions pas la contrainte d'organiser le tournoi chaque année d'ici là. Mais le tournoi pourra se dérouler dans les années à venir sans pour autant souffrir des chantiers en cours. Ne pensez-vous pas que la question d'un nouvel agrandissement va assez vite se reposer ? On ne le pense pas. L'évolution des besoins d'un tournoi n'est pas appelée à augmenter de manière considérable. Que ce soit pour les joueurs, ceux qui les encadrent ou les médias. On va sans doute atteindre une sorte de plateau, et l'évolution votée ce jour devrait les satisfaire pour longtemps.