Voeckler, champion tout-terrain

  • Copié
Olivier CHAUVET , modifié à
Avec six succès depuis le début de l'année, Thomas Voeckler avait déjà réalisé le plus beau début de saison de sa carrière. Mais en remportant dimanche Les Quatre Jours de Dunkerque, suite à une superbe victoire en solitaire acquise samedi, l'Alsacien s'offre un nouveau titre de prestige et confirme, à bientôt 32 ans, qu'il est bien le meilleur coureur français actuel.

Avec six succès depuis le début de l'année, Thomas Voeckler avait déjà réalisé le plus beau début de saison de sa carrière. Mais en remportant dimanche Les Quatre Jours de Dunkerque, suite à une superbe victoire en solitaire acquise samedi, l'Alsacien s'offre un nouveau titre de prestige et confirme, à bientôt 32 ans, qu'il est bien le meilleur coureur français actuel. Révélé à vingt-cinq ans lors du Tour de France 2004 au cours duquel il avait porté le maillot jaune pendant dix jours, Thomas Voeckler avait réussi à tisser un lien particulier avec le public français qui ne s'est jamais démenti au fil des années. Certes, l'Alsacien n'a jamais été l'égal d'un Anquetil, d'un Hinault, d'un Fignon ou même d'un Poulidor, capable de jouer la gagne sur la Grande Boucle, mais son panache et son sens de la course en ont fait un excellent coureur, capable de lever les bras sur la ligne d'arrivée et de faire soulever les foules, une exception dans le peloton tricolore, tout en restant proche des gens. Le coureur d'Europcar, fidèle à Jean-René Bernaudeau depuis le début de sa carrière, a pu encore tester sa popularité ce week-end dans le Nord. Car si quatre des cinq étapes de cette 57e édition des Quatre Jours de Dunkerque ont été remportées par le grand espoir du sprint allemand Marcel Kittel, 22 ans, Voeckler, champion de France en titre, a fait chavirer les foules samedi lors de l'étape reine disputée au coeur de la Flandre et de ses monts entre Hazebrouck et Cassel (189 km). Voeckler: "On aurait dit une étape du tour de France !" Echappé en solitaire à dix-sept kilomètres de l'arrivée, celui qui a déjà remporté une étape du Tour Méditerranéen, le Tour du Haut-Var, deux étapes sur Paris-Nice, Cholet-Pays de Loire et une étape du Tour du Trentin cette saison s'est laissé porter par la foule dans le mythique Mont Cassel, où plusieurs de ses glorieux aînés s'étaient déjà illustrés Gilbert Duclos-Lassalle (1983), Charly Mottet (1989 et 1991) ou encore Marc Madiot (1992), pour s'imposer avec 1'43'' d'avance sur ses poursuivants. "D'accord, il n'y a ni les frères Schleck, ni Cancellara. Mais j'ai senti que j'allais chercher un gros truc compte tenu du profil de la course, de l'opposition, de la pancarte et de la bagarre déclenchée aujourd'hui. Je ne boude pas mon plaisir. C'est une belle épreuve. Plus jeune, je la regardais à la télévision. Je ressens une énorme fierté à porter ce maillot déclarait samedi le héros du jour à La Voix des Sports. Je devais rester concentré, mais je sentais qu'il se passait quelque chose avec ce public. Cette ferveur, on aurait dit une étape du Tour de France !" La dernière étape disputée dimanche et remportée une nouvelle fois au sprint par Marcel Kittel n'était qu'une formalité pour Voeckler, qui s'adjugeait donc le maillot rose de vainqueur à Dunkerque devant le coureur de Bretagne-Schuller Laurent Pichon (+1'50'') et le Tchèque de la Quick-Step Zdenek Stybar (+1'52''). Une première sur route réussie pour le double champion du monde en titre de cyclo-cross. De son côté, Voeckler remporte ainsi pour la première fois de sa carrière Les Quatre Jours de Dunkerque. A lui désormais de capitaliser sur son superbe début de saison pour tirer une nouvelle fois son épingle du jeu lors du prochain Tour de France.