Vinokourov, toujours en rose

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Matthieu ABADIE , modifié à
GIRO - Alors que Sorensen remporte la 8e étape, le Kazakh est toujours leader.

GIRO - Alors que Sorensen remporte la 8e étape, le Kazakh est toujours leader.Une récréation, ou presque... Au lendemain de l'étape dantesque de Montcalcino remportée par Cadel Evans après avoir emprunté des routes boueuses et une température plus que fraîche pour la saison, cette huitième journée du Giro a dû sembler bien agréable pour le peloton. Les gros bras s'étant expliqués la veille, il était quasiment assuré de voir un outsider s'imposer dimanche. Et à ce petit jeu, Chris Anker Sorensen s'est montré le plus malin. Le Danois, professionnel depuis cinq ans, a fait forte impression dans la dernière ascension du Terminillo, annoncé dès le départ comme le juge de paix de cette étape dominicale, dont les 2 217 mètres ont dû paraître bien plus longs aux coureurs, 48 heures après l'historique Montcalcino. Alors que le peloton s'élance de Chianciano Terme, 189 kilomètres plus loin, la neige tombe encore sur les cimes du Terminillo et la température avoisine le zéro. Dans la lignée donc de ce que vivent les engagés sur ce Giro 2010, voulu par les organisateurs comme un lien avec sa gloire passée, en atteste l'escapade périlleuse sur les routes du Chianti samedi. Peut-être désireux de se réchauffer, dès le 84e kilomètre, un groupe de 17 coureurs s'extirpe du peloton, parmi lesquels David Moncoutié et Thomas Voeckler. Aucun coureur ne pouvant briguer la tête du classement général dans ce groupe, l'équipe Astana laisse donc filer, bien décidée à s'économiser pour l'ultime difficulté. Cette idée, l'équipe de la Lampre ne la partage pas. Les coéquipiers de Damiano Cunego, Gilberto Simoni en tête, impriment donc un rythme soutenu en tête du peloton, sous les ordres d'un Cunego qui semble sûr de ses forces et souhaite aller chercher la victoire d'étape. Celle-ci ne lui sourira finalement pas, mais le rythme imposé par ses coéquipiers aura forcément contribué à user les organismes, déjà bien entamés, et témoigne de la confiance qui habite le Petit Prince véronais. Confiance symbolisée par ses multiples accélérations en tête du groupe de leaders dans l'ultime ascension, chaque fois contenues cependant par les gros bras que sont Vinokourov et Evans, entrés dans la légende du Giro la veille et qui n'avaient pas le coeur, ni peut-être les jambes, pour tenter de grappiller de précieuses secondes. Quelques jours de répitLe spectacle de cette huitième étape a donc été assuré par un coureur qui revient de loin. Chris Anker Sorensen d'abord contré le prometteur Italien Simone Stortoni dans l'ascension finale, avant de s'échapper seul vers la victoire pour cette première arrivée en altitude. Grimaçant, souffrant, Sorensen se hisse en vainqueur, symbole de sa ténacité. Il faut dire qu'en mars dernier, au cours de la sixième étape du Tour de Catalogne, Sorensen s'était cassé la clavicule, au point de voir sa participation au Giro assurée au dernier moment seulement. Nul doute qu'aujourd'hui, le Danois ne regrette rien. Après ce week-end incroyablement éprouvant pour les organismes, le peloton va pouvoir renouer avec des étapes plus tranquilles, de nouveau promises aux sprinteurs. Vinokourov devrait donc conserver encore quelques jours le maillot rose sur ses épaules. Mais le calme ne durera pas : les pires difficultés de cette édition 2010 sont placées en dernière semaine.