Villa, l'autre goleador du Barça

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François TESSON Br De Sports.fr , modifié à
Derrière les incroyables Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, David Villa est le meilleur buteur de la Liga. Arrivé cet été de Valence, l'attaquant des champions du monde a connu quelques semaines d'adaptation avant de commencer à empiler les buts avec le Barça, dont il devrait une nouvelle fois être l'un des plus dangereux atouts samedi soir contre Santander.

Derrière les incroyables Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, David Villa est le meilleur buteur de la Liga. Arrivé cet été de Valence, l'attaquant des champions du monde a connu quelques semaines d'adaptation avant de commencer à empiler les buts avec le Barça, dont il devrait une nouvelle fois être l'un des plus dangereux atouts samedi soir contre Santander. "D'autres équipes ont des joueurs qui ont aussi couté beaucoup d'argent et qui ne marquent pas non plus, et on n'en parle pas autant." En voulant défendre son propre attaquant, Karim Benzema, José Mourinho a-t-il lancé la saison de David Villa, à qui il faisait allusion dans ces propos datant du 29 octobre dernier ? Ce n'est probablement qu'une coïncidence, à peine plus de 24 heures après cette phrase du "Special One", l'attaquant du Barça réussissait son premier doublé avec les Blaugrana, lors d'une démonstration des champions en titre contre Séville (5-0). Ce qui est certain, c'est qu'il y a eu un avant et un après Séville pour David Villa. Les statistiques sont parlantes : 2 buts lors des 7 premières journées de Liga, 12 buts lors les 11 suivantes, et jamais deux rencontres de suite sans marquer, lors de cette période récente. Ce n'était pas gagné d'avance, mais qu'on le surnomme le "Matador", le "Guaje" (le gamin) ou la "Maravilla" (la merveille), Villa a réussi là où un monstre de l'étoffe de Zlatan Ibrahimovic avait échoué : s'imposer dans l'attaque du Barça, et exister statistiquement dans l'ombre imposante de Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Derrière le Portugais (23 buts) et l'Argentin (18 buts), Villa est le seul à suivre un tant soit peu la cadence, avec 14 réalisations. C'est déjà presque le total d'Ibra lors de la saison passée (16). Le meilleur buteur de la Liga en activité Au fond, ce n'est évidemment qu'une demi-surprise de voir l'ancien goleador de Valence continuer de persécuter les défenses. Partout où il est passé, Villa a marqué. Et même beaucoup (voir encadré). Depuis le départ de Raul pour Schalke 04 et l'Allemagne, le n°7 du Barça est, à 29 ans, le meilleur buteur de la Liga en activité (154 buts). Champion d'Europe et du monde avec l'Espagne, l'Asturien a terminé meilleur buteur puis co-meilleur buteur de ces compétitions : 4 buts en 2008, 5 en 2010 comme Müller, Forlan et Sneijder. Et pour finir, son deuxième but contre Malaga dimanche dernier (5-1) a fait de Villa le deuxième joueur de l'histoire de la Liga à atteindre les barre des 14 buts durant huit saisons de suite, depuis un certain Pahiño dans les années 40-50 ! De quoi le réjouir ? A peine... "Battre des records, c'est bien. Mais les records collectifs sont plus importants que les records individuels", tempère Villa. Un discours qui ne surprend pas le part d'un joueur résolument tourné vers l'équipe depuis son arrivée en Catalogne. Et c'est là la principale satisfaction de son début de saison. Villa, buteur comme il en existe peu en Europe, a su s'affranchir de son étiquette de star absolue au FC Valence pour devenir "seulement" une étoile parmi d'autres au sein de la constellation blaugrana. Guardiola a su trouver la bonne formule Le mérite en revient avant tout à Pep Guardiola, qui a su trouver la bonne formule pour faire évoluer son Barça surarmé offensivement. Dans l'inoxydable 4-3-3, le technicien a décidé de stabiliser Messi dans l'axe, comme il le faisait parfois la saison passée en Ligue des champions. L'Argentin bénéficie alors d'une liberté de mouvement totale, et déserte parfois la pointe pour permettre aux milieux, Xavi et Iniesta, et aux ailiers, Villa et Pedro, de plonger et d'arriver lancés dans la surface adverse. Placé à gauche, dans une position qui n'est pas sans rappeler celle qu'occupait Thierry Henry il y a quelques saisons, Villa se régale. Il peut profiter des décrochages de Messi, qui attire un ou plusieurs défenseurs, pour prendre l'axe et la profondeur sur les longs ballons que distille souvent Piqué. Ou alors, il peut être servi sur son aile, et aller provoquer, avec deux options : soit rentrer sur son pied droit, et enrouler, soit déborder et centrer pour Pedro, qui vient souvent "fermer" de l'autre côté. Marcelo doit encore avoir en tête le deuxième but du Barça lors du clasico (5-0), sur une action de ce type. Dans ce registre, Villa utilise à la fois ses qualités de finition et de dribble. Avec parcimonie. Au Camp Nou, il est finalement assez rare de voir un joueur éliminer cinq adversaires, hormis Messi évidemment. C'est en jouant simple et pour les autres, sans oublier de beaucoup marquer, que l'ancien valencian est devenu quasi-indispensable au Barça. En 19 journées, Villa a été titularisé à 18 reprises. Il devrait l'être à nouveau samedi soir, face à Santander.