Vettel déploie ses ailes

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LAURENT DUYCK , modifié à
La lutte pour le titre de champion du monde promet d'être indécise jusqu'au bout. Au sortir du Grand Prix du Japon, Mark Webber, deuxième à Suzuka, reste sous la menace directe des deux hommes qui l'entourent sur le podium japonais, son coéquipier Sebastian Vettel, vainqueur de sa troisième course de la saison, et l'Espagnol Fernando Alonso. Jenson Button et Lewis Hamilton ont encore perdu du terrain...

La lutte pour le titre de champion du monde promet d'être indécise jusqu'au bout. Au sortir du Grand Prix du Japon, Mark Webber, deuxième à Suzuka, reste sous la menace directe des deux hommes qui l'entourent sur le podium japonais, son coéquipier Sebastian Vettel, vainqueur de sa troisième course de la saison, et l'Espagnol Fernando Alonso. Jenson Button et Lewis Hamilton ont encore perdu du terrain... La Belgique est déjà loin dans les rétros de Sebastian Vettel. Son accrochage à Spa avec Jenson Button, qui lui avait coûté une place dans les points et mis l'Anglais hors course, couplé à l'abandon de Fernando Alonso, avait mis Mark Webber et Lewis Hamilton sur orbite dans la course au titre mondial. Trois courses plus tard, l'Australien est bien en tête du championnat du monde. Mais à la sortie du Grand Prix du Japon, ses deux premiers poursuivants se nomment Vettel et Alonso, deux pilotes peut-être enterrés un peu vite mais revenus aujourd'hui à 14 points de l'Australien. Le double champion du monde espagnol (2005 et 2006) s'était repris à Monza et au Singapour. Le jeune Allemand a pris le relais à Suzuka, signant sa troisième victoire de la saison devant son coéquipier et le pilote Ferrari. "Je sais à quel point nous sommes bons - alors je décrocherai le titre. Avec autant de pole positions à mon actif, je dois penser de cette manière", déclarait Vettel à l'issue de l'étape belge. Dimanche matin, horaire inhabituel pour des qualifications annulées la veille en raison de la pluie, le protégé de Christian Horner chez Red Bull a compilé une huitième pole position cette saison. Une moisson qu'il n'a pas exploitée pleinement cette saison, la faute autant à un manque de fiabilité de la RB6 qu'à ses propres erreurs de jeunesse. Concentré comme jamais depuis son arrivée sur le sol japonais, l'Allemand n'a cette fois rien laissé au hasard pour passer la ligne d'arrivée en vainqueur pour la deuxième année consécutive. Le festival Kobayashi Sorti sans accroc d'un départ qui a mis sur la touche Petrov, Hulkenberg, Massa et Liuzzi, obligeant la voiture de sécurité à intervenir sur six tours, Vettel a rapidement imprimé le train en tête de la course. Derrière, son coéquipier était heureux de récupérer sa deuxième place, abandonnée à Robert Kubica avant que le pilote Renault ne range dès le quatrième tour sa monoplace sur le bas-côté sans... roue arrière droite ! Une incroyable bourde de la part des ingénieurs de l'équipe française qui permet à Alonso de recoller au train des Red Bull, suivi de près par Jenson Button et... Lewis Hamilton, auteur d'un départ canon pour effacer sa pénalité de cinq places qui l'avait relégué au huitième rang sur la grille. Alors que Kamui Kobayashi commence son festival devant son public pour surprendre Alguersuari (13e tour) puis Sutil (18e tour) dans la même épingle, les cinq hommes forts des paddocks, Vettel, Webber, Alonso, Button et Hamilton dans cet ordre sur le circuit de Suzuka, pointent aux avant-postes. A défaut d'empoignades en piste, le club des cinq s'explique dans les stands. Hamilton ouvre le bal des arrêts dans le 22e tour, imité par Alonso et Vettel dans le 24e tour et enfin Webber dans la boucle suivante. Chaussé de gommes dures, Button continue de tourner en espérant creuser l'écart. Sans succès. A la sortie des stands, Hamilton est le plus rapide. Suffisamment pour doubler Button, qui ne s'arrêtera qu'au 38e tour sans toucher les fruits de son pari. Las, le champion du monde 2008, déjà bien malheureux depuis le début du week-end, devra se résoudre à rendre la quatrième place à son compatriote, la faute à un problème de... boîte de vitesses, pourtant changée la veille, à moins de 15 tours du drapeau à damiers. La seule péripétie d'un Grand Prix finalement bien monotone mais heureusement animé par un Kobayashi qui viendra à bout une deuxième fois d'Alguersuari (44e tour) puis de Barrichello (48e tour), toujours à l'épingle, pour prendre la septième place suite à l'abandon de Nico Rosberg, dominé une fois n'est pas coutume par son coéquipier, Michael Schumacher, sextuple vainqueur au Japon par le passé (1995, 1997, 2000, 2001, 2002, 2004). Un Schumi qui a peut-être trouvé son successeur en la personne de Vettel...