Une flotte chahutée

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VOILE - Avec le chavirage du multicoque de 50 pieds de Le Blévec et Le Cam (Actual), la Transat Jacques-Vabre a connu son premier abandon.

A peine lancée, la Transat Jacques-Vabre a déjà connu son premier abandon, le multicoque de 50 pieds Actual ayant chaviré au large de Cherbourg moins de cinq heure après le départ, dimanche. Yves Le Blévec et Jean Le Cam, sains et saufs, sont les premières victime sde la 9e édition de la course transatlantique.Croisé jeudi sur le bassin Paul Vatine, Jean Le Cam se montrait particulièrement serein à trois jours du départ de la Transat Jacques-Vabre, confiant à propos du 50 pieds de son co-skipper Yves Le Blévec: "Il n'y a pas de foils, pas de mât qui bascule, le bateau est plus court et largement plus sécurisant". Plus sécurisant sans doute, mais la mer a rappelé que même sur des bateaux moins sophistiqués que les 60 pieds, un trimaran reste perpétuellement sous la menace d'un chavirage, ce qui est malheureusement arrivé à Actual dimanche, moins de cinq heures après le départ alors qu'il filait à bonne allure au large de Cherbourg."Le bateau naviguait à une vitesse de 20 noeuds et s'est retourné brutalement par l'avant", indiquait jeudi soir le communiqué d'Actual qui ajoutait: "Les deux hommes vont bien, à l'abri à l'intérieur du bateau. Jean le Cam est sorti à l'extérieur pour baliser le bateau à l'aide de flash lights. Ils n'ont pas déclenché de balise de détresse et demandent assistance pour remorquer le bateau." Une vedette de la SNSM partait aussitôt de Cherbourg sur zone pour remorquer le trimaran renversé qui n'a visiblement pas perdu son mât, ce qui est très rare dans pareil cas. Du coup, une fois arrivée près des côtes de la Manche lundi matin, l'équipe technique d'Actual s'apprêtait à tenter de désolidariser le mât de la plateforme, histoire de le récupérer dans le meilleur état possible, avant de retourner le trimaran. Le coup est en tout cas dur pour le skipper Yves Le Blévec qui disputait là sa première course au large à la barre d'Actual, plan Irens-Cabaret, mis à l'eau l'été dernier, et laisse sans doute la voie libre au double tenant de la Jacques-Vabre dans la catégorie des multicoques de 50 pieds, Franck Yves Escoffier, lui aussi à la barre d'un Crêpes Whaou ! flambant neuf. "Ça tapait un peu dans tous les sens"Au sein de la flotte des monocoques de 60 pieds, Michel Desjoyeaux confiait quant à lui: "C'est moche pour Actual, ça me rappelle dix ans en arrière même heure même endroit. Les gars sont entiers d'après ce que j'ai compris, c'est l'essentiel." Depuis qu'il a été victime d'un chavirage au même endroit sur Brocéliande avec Alain Gautier, le skipper de Foncia a changé de monture, passant en 2006 du multicoque au bien plus sûr monocoque, lui qui défend son titre sur cette Jacques-Vabre dont il a d'ailleurs pris les commandes lundi matin, après une première nuit qui aura vu le vent monter au-delà des 30 noeuds, contraignant les 40 marins partis dimanche à entrer d'entrée dans le vif du sujet. "Nous avons eu des conditions assez molles pour partir, puis le vent est rentré progressivement en Baie de Seine, surtout en début de nuit quand on était au niveau du Cotentin, a raconté François Gabart (Groupe Bel). Puis la nuit a été noire et on a eu beaucoup de vagues, ce n'était pas simple, ça tapait un peu dans tous les sens." Une première nuit musclée, qui, selon le benjamin de la flotte (26 ans), préfigure ce qui va tomber sur la flotte mardi: "Le vent devrait mollir dans les heures qui viennent, avec le passage de dorsale on aura un vent assez faible. Puis on va retoucher du vent de sud et les choses vont rentrer dans l'ordre avec l'arrivée d'une première dépression, ça va monter doucement et ça devrait être très fort demain. On essaie de se mettre tout de suite dans le rythme car ça s'annonce assez sportif." Bref, la bataille navale est bel et bien lancée...