Une entrée servie brûlante

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Matthieu ABADIE , modifié à
La manche aller de la Supercoupe d'Espagne, jouée dimanche à Santiago Bernabeu entre le Real Madrid et le FC Barcelone, a tenu toutes ses promesses. Malgré une réelle domination, le Real n'a pu faire la différence, concédant le match nul (2-2) face à un Barça en manque de jambes mais pas de réalisme. Surtout, les ingrédients d'un vrai Clasico, la tension et les coups bas compris, étaient au rendez-vous. Le match retour s'annonce passionnant.

La manche aller de la Supercoupe d'Espagne, jouée dimanche à Santiago Bernabeu entre le Real Madrid et le FC Barcelone, a tenu toutes ses promesses. Malgré une réelle domination, le Real n'a pu faire la différence, concédant le match nul (2-2) face à un Barça en manque de jambes mais pas de réalisme. Surtout, les ingrédients d'un vrai Clasico, la tension et les coups bas compris, étaient au rendez-vous. Le match retour s'annonce passionnant. La tentative de normalisation de ce rendez-vous incontournable n'aura pas fait long feu. Après une saison 2010/2011 qui avait vu Madrid et Barcelone s'affronter pas moins de cinq fois, la rivalité entre les deux clubs avait atteint des sommets. A chaque match sa polémique, son lot de coups, de gestes de classe et de duels engagés. Alors, durant l'intersaison, José Mourinho et Pep Guardiola avaient tenté de calmer les esprits, un voeu partagé par Vicente Del Bosque, sélectionneur d'une équipe d'Espagne gangrénée par ces querelles. La constatation est simple, sans contradiction possible : ce voeu est resté pieu. Car ce premier rendez-vous a une nouvelle fois été le théâtre d'une véritable lutte, l'envie de revanche semblant clairement animer les rangs Merengue. Dès l'entame, la volonté madrilène est en effet palpable, avec un Benzema enfin titulaire en premier détonateur. Le Français se signale d'abord par une tête écrasée à bout portant (9e) sur un centre de Cristiano Ronaldo, sortie du bout des gants par Victor Valdès. Cinq minutes plus tard, vient le moment où le nouveau Benzema laisse parler sa classe : lancé côté droit par Di Maria, l'ancien Lyonnais enrhume Abidal par ses crochets avant de glisser un amour de ballon de l'extérieur du pied pour Özil, dont le plat du pied trompe Valdès (1-0, 14e). Une ouverture du score logique, qui récompense une maîtrise globale de l'équipe locale. Un scénario qui va en fait se dérouler tout au long du match, la supériorité physique des Madrilènes étant palpable de bout en bout. Seulement voilà, le Barça ne serait pas le Barça sans le talent exceptionnel de ses joueurs. Peu après la demi-heure de jeu, David Villa va se charger de le rappeler au public de Bernabeu en déclenchant une frappe limpide des 20 mètres qui va se loger dans la lucarne opposée d'un Casillas impuissant (1-1, 36e). Le coup est dur pour le Real, il va être plus douloureux encore juste avant la pause, lorsque Lionel Messi, invisible avant cela, profite d'une glissade de Pepe pour doubler la mise (1-2, 45e +1). Pepe met le feu aux poudres Le Barça mène donc, contre le cours du jeu. Et le déroulement de la seconde période ne va pas changer la donne, bien au contraire. Là où les hommes de Mourinho avaient, la saison passée, parfois semblé baisser les armes face au jeu léché catalan, ceux-ci ont trouvé dimanche une réponse collective, preuve du manque de préparation des Blaugrana en ce début d'exercice. C'est donc logiquement que Xabi Alonso égalise, bien servi sur corner par Pepe (2-2, 54e). Pepe, déjà protagoniste principal des Clasicos de la précédente saison, se distingue encore, d'abord en étant décisif sur le plan du jeu donc, ensuite en mettant le feu aux poudres sur une charge bien trop appuyée et en retard sur Daniel Alvès qui entraîne une échauffourée générale. Comme une impression de déjà-vu... Malgré une pluie d'occasions sur le but de Victor Valdès, le Real ne parvient pas à inscrire un troisième but, synonyme d'option sur la victoire finale. Car les faits sont là : si les Merengue ont clairement laissé la meilleure impression, la bonne affaire est bien pour Barcelone, qui recevra la manche retour dès mercredi. On a hâte d'y être.