Une dernière marche à gravir

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Par Régis Aumont , modifié à
Onze mois après les garçons, les filles de l'équipe de France ont l'occasion de monter sur le toit du monde, dimanche à Sao Paulo. Mais les Bleues, battues en finale du dernier Mondial, devront composer sans leur atout majeur, Allison Pineau, gravement blessée au genou contre le Danemark. Elles devront compter sur leurs valeurs de combattantes pour dompter la Norvège, tenante des titres européen et olympique.

Onze mois après les garçons, les filles de l'équipe de France ont l'occasion de monter sur le toit du monde, dimanche à Sao Paulo. Mais les Bleues, battues en finale du dernier Mondial, devront composer sans leur atout majeur, Allison Pineau, gravement blessée au genou contre le Danemark. Elles devront compter sur leurs valeurs de combattantes pour dompter la Norvège, tenante des titres européen et olympique. Le handball se porte bien en France. Si les hommes dominent leur sujet de la tête et des épaules depuis les Jeux de Pékin en 2008, les femmes ne sont pas en reste. Dimanche, les filles de l'indémodable Olivier Krumbholz disputeront leur quatrième finale mondiale depuis 1999. Plus que d'accoutumée, elles avaient débarqué au Brésil au début du mois dans le costume de favori, un poil derrière les immenses russes, triple tenantes du titre. Une Russie que les Françaises ont bouté hors du Mondial dès les quarts dans ce qui constituait une finale avant la lettre rendue précoce par la défaite des Bleues contre le Brésil lors de la première phase. Derrière cet exploit, l'équipe de France a confirmé, vendredi soir, en s'extirpant du piège danois. Preuve, sans doute, que cette génération exceptionnelle a définitivement franchi un cap. Finalistes surprises il y a deux ans en Chine - "la différence entre aujourd'hui et 2009, c'est que nous savons maintenant que nous sommes capables de devenir championnes du monde", confie Siraba Dembele -, les Françaises pourront se servir dimanche de cette expérience, certes malheureuse, mais toujours utile à l'heure d'aborder les grands rendez-vous. Face à elles, la Norvège ne sera pas déstabilisée par l'enjeu, elle qui a atteint grâce à son succès sur l'Espagne sa quinzième finale toutes compétitions confondues depuis les JO de Séoul, en 1988. Une vraie terre de handball, comme la France l'est devenue depuis bientôt deux décennies. Faire sans Pineau Mais au moment de défier les Norvégiennes, les Bleues avancent diminuées, et pas qu'un peu. Après la perte lors du premier tour de Marama Signaté, touchée à l'oeil, elles ont perdu un autre élément de sa base arrière, et pas des moindres, puisqu'Allison Pineau, victime en demi-finale d'une rupture du ligament antérieur du genou gauche, est devenue au fil des ans le baromètre de cette équipe de France. La demi-centre, aussi précieuse en défense que sur les montées offensives, risque de cruellement manquer contre une équipe de Norvège qui maitrise à merveille les fondamentaux. Vendredi soir, malgré la joie de la qualification, Olivier Krumbholz ne disait pas pour rien qu'il s'agissait de "la plus belle et la plus triste soirée, peut-être, dans (s)a carrière." Le vide que va laisser la joueuse de Metz sera dur à combler mais ses partenaires veulent puiser dans les coups durs ce supplément d'âme capable de leur faire déplacer des montagnes. "Il faut que l'on gagne pour les trois qui ne peuvent pas être avec nous sur le terrain", prévient Camille Ayglon, laquelle n'oublie pas l'autre blessée, Armelle Attingré (ischio-jambiers), la troisième gardienne des Bleues, rapatriée en France dans la semaine. "Quand il y en a une qui n'est pas là il y en a une autre qui fait le taf", ajoute Cléopâtre Darleux, efficace dans sa cage contre le Danemark quand il a fallu suppléer Amandine Leynaud. Animées d'un état d'esprit irréprochable, les Bleues rêvent désormais de se couvrir d'or, pour imiter leurs devancières de 2003, les seules à avoir remporté la finale d'un Championnat du monde.