Une dent contre eux

  • Copié
Thomas PISSELET , modifié à
Entre l'équipe de France et l'Italie, qui s'affrontent dimanche à Siauliai dans le groupe B de l'Euro 2011, c'est de l'histoire ancienne. Depuis 2003, et une défaite sur le fil (67-69) concédée lors du match pour la troisième place du championnat d'Europe, qui avait privé les Bleus des J.O. d'Athènes, les Tricolores ne portent pas leurs voisins transalpins dans leur coeur. Et c'est réciproque...

Entre l'équipe de France et l'Italie, qui s'affrontent dimanche à Siauliai dans le groupe B de l'Euro 2011, c'est de l'histoire ancienne. Depuis 2003, et une défaite sur le fil (67-69) concédée lors du match pour la troisième place du championnat d'Europe, qui avait privé les Bleus des J.O. d'Athènes, les Tricolores ne portent pas leurs voisins transalpins dans leur coeur. Et c'est réciproque... La rivalité entre la France et l'Italie, la haine qu'elles ont parfois l'une pour l'autre, dépasse largement les limites des terrains de foot. Raymond Domenech n'a pas le monopole là-dessus. En basket aussi, ces deux équipes ne se sentent pas. Ce qui promet encore une belle foire d'empoigne dimanche à Siauliai, où les Bleus valideront pour de bon leur qualification au second tour de l'Euro 2011 en cas de victoire. "On ne les aime pas, ils ne nous aiment pas. Donc ça va être parfait", résume Tony Parker. Le meneur de jeu tricolore, brillant depuis le début de la compétition, n'a jamais vraiment digéré cette défaite de 2003, lors de la "petite finale" du championnat d'Europe perdue sur le fil (67-69) alors que les Français avaient surclassé les Italiens en poule (85-52). Un revers qui avait privé les Bleus de bronze et de Jeux Olympiques, l'année suivante à Athènes. Si les nouveaux venus dans l'équipe ont besoin d'une quelconque motivation avant leur rendez-vous de 16h45, qu'ils aillent voir "TP". Il leur expliquera. "Il y a une histoire, une grosse rivalité, affirme-t-il. C'est clair qu'on ne s'aime pas. Il n'y a pas de secret et demain (dimanche), ça va être la guerre." Un combat que l'équipe de France aborde confiante, après ses trois succès obtenus contre la Lettonie, Israël et l'Allemagne. Et gonflée à bloc. "Comme c'est mon premier championnat d'Europe, je n'ai pas encore la haine contre eux, raconte Kevin Séraphin, rookie chez les Bleus. Mais Tony a beaucoup insisté. Juste après la victoire contre l'Allemagne, alors qu'on était fatigués, il nous a répété: "Il faut qu'on les batte, il faut qu'on les batte !" Et je crois qu'Ali (Traoré) aussi à des comptes à régler avec eux." Pour d'autres raisons: son expérience mitigée à la Virtus Rome cette saison. Parker: "2003, je l'ai toujours en travers de la gorge""C'est toute une histoire contre eux, reprend Tony Parker. Le match qu'on avait fait en 2007 où c'était une grosse baston, les deux matches en 2009 pour qu'on se qualifie (à l'Euro), et 2003 aussi, bien sûr, je l'ai toujours en travers de la gorge, ça c'est clair." Aucun risque, donc, que les Bleus se relâchent après leur démonstration défensive face aux Allemands. Ils savent, de toute façon, qu'une baisse d'intensité dans ce secteur coûtera cher face aux Italiens et leurs trois NBAers transalpins: Marco Belinelli, Andrea Bargnani et Danilo Gallinari. "En plus, ils vont jouer leur va-tout, rappelle Vincent Collet. Notre qualification n'est pas acquise, leur élimination non plus. Ils ont encore une chance à jouer, ils vont la jouer à fond." Si les Bleus gardent leur sérieux, il n'y a pas de raison que cela se passe mal. La Nazionale n'est plus vraiment une nation phare sur la scène internationale, mais elle reste imprévisible, capable de réaliser des coups comme de se manquer dans les grandes largeurs. "Le match de demain (dimanche) va être un nouveau combat, ajoute le coach tricolore. Avec l'arrivée de Simone Pianigiani, elle a retrouvé sa dureté, sa grinta, qui était sa marque de fabrique et qu'on n'avait pas vu il y a deux ans. Il y a moins de rigueur dans leur jeu offensif que dans celui des Allemands mais ils ont des joueurs qui peuvent sortir de leur boîte. Il ne faut surtout pas baisser la garde parce qu'on pourrait le regretter. Ce match-là, il est crucial." Comme les autres.