Une année de handball

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Par Benoît Conta , modifié à
Avec le titre mondial glané par l'équipe de France, l'année 2011 aura donc été marquée par la prolongation de l'incroyable règne des coéquipiers de Nikola Karabatic. Mais les Français ne sont pas les seuls, et Mikkel Hansen a prouvé qu'il faudrait bien compter sur lui et le Danemark dans les années à venir. Pour les clubs, après quelques années dans l'ombre de Ciudad Real, le Barça a refait parler de lui. Enfin, la France s'est vu refuser le Mondial 2015, pour mieux accueillir l'édition 2017.

Avec le titre mondial glané par l'équipe de France, l'année 2011 aura donc été marquée par la prolongation de l'incroyable règne des coéquipiers de Nikola Karabatic. Mais les Français ne sont pas les seuls, et Mikkel Hansen a prouvé qu'il faudrait bien compter sur lui et le Danemark dans les années à venir. Pour les clubs, après quelques années dans l'ombre de Ciudad Real, le Barça a refait parler de lui. Enfin, la France s'est vu refuser le Mondial 2015, pour mieux accueillir l'édition 2017. Le joueur de l'année : Mikkel Hansen Si Nikola Karabatic a pu livrer une finale de Mondial d'anthologie, en janvier dernier - dix buts et 8 passes décisives -, il le doit en partie à Mikkel Hansen. Car son match dans le match livré avec le Danois l'a poussé dans ses derniers retranchements, et l'a contraint de sortir le grand jeu, pour sauver la patrie en danger. De son côté, Mikkel Hansen est le symbole d'une équipe du Danemark qui aura plané sur son Mondial, avant de chuter face aux Bleus. A 24 ans, cet arrière gauche dispose d'un bras droit surpuissant, et fait parler la foudre à chaque coup de poignet, rendant quasi-impossible la tâche des gardiens adverses. Passé par le grand Barça entre 2008 et 2010, il a depuis préféré rentrer au pays, et joue désormais à Copenhague, ambitieux prétendant à la Ligue des champions. Doté d'un caractère téméraire, sûr qu'il fera tout en 2012 pour prendre sa revanche sur les Bleus, et faire grimper le Danemark sur la plus haute marche du podium, comme en 2008, à l'Euro, dernier titre non-remporté par l'équipe de France... L'équipe de l'année : Barcelone Alors que les collègues footballeurs régnaient sur l'Europe, les handballeurs du FC Barcelone se cassaient depuis quelques temps les dents sur l'hégémonie de Ciudad Real. 2011 est donc arrivé pour changer tout ça, et les Catalans ont mis la main sur le titre en championnat (le premier depuis 2006), mais aussi sur la Ligue des champions (la première depuis 2005). Portés par Nagy, Rutenka ou Saric, les Barcelonais ont donc remis la main sur le handball espagnol et continentale, et ne font plus figure de vilains petits canards, au sein de l'institution "Barça". Une institution où évolue un Français, Cédric Sorhaindo. "C'est une vie de partage. C'est un club omnisports donc chacun essaie de voir comment ça se passe dans les autres sports. On suit les résultats des autres. C'est une vraie famille", nous avait ainsi confié le pivot international. Le match de l'année : France-Danemark 37-35 (Finale du Mondial 2011, 30 janvier) Ce n'est pas passé loin, mais l'équipe de France a nouvelle fois vaincu. Sérieusement secoués par le Danemark, lâché par un Thierry Omeyer à côté de ses pompes, les Bleus ont dû aller jusqu'aux prolongations pour se débarrasser de ces impétueux scandinaves (37-35, a.p.). Sur son banc, Claude Onesta a tremblé. "Je ne serais franchement pas normal si je n'avais pas eu peur. On sent bien que ça va se jouer à quitte ou double. Sauf que dans ce quitte ou double on a sûrement la force de l'expérience pour jouer les derniers ballons avec plus de lucidité que eux n'en ont eue", lâchera après coup le sélectionneur. "Le fait de partir en prolongation c'est dur mentalement. Tu as tout donné pendant 60 minutes, t'es mort et il faut rejouer dix minutes. C'était très dur mais on est allé chercher cette victoire au fond de nos tripes. C'était magnifique", notera de son côté Nikola Karabatic. "Sur la fin, j'ai cru que j'allais faire une crise cardiaque, et je pense que les gens dans les tribunes aussi. La victoire en est que plus belle. Tout le monde s'est régalé et nous les joueurs à la fin on est les plus heureux du monde", concèdera lui William Accambray. Après ce final tout en suspense, les Bleus restent donc sur quatre titres de rang... et ne comptent pas s'arrêter là ! La polémique de l'année : Le Mondial au Qatar Ce fut la mauvaise nouvelle des Mondiaux 2011. Alors que les Bleus étaient sur le chemin d'un quatrième titre planétaire, la Fédération internationale de handball a snobé la candidature tricolore pour offrir l'organisation du Mondial 2015 au Qatar. "Les dés étaient pipés", nous avait à l'époque expliqué un membre de l'IHF, qui parlait de "corruption". "Nous sommes une grande famille à l'IHF, on se serre les coudes pour l'intérêt du handball, mais là ce n'est pas possible, il n'y a aucune culture handball dans ce pays. Seul le prince héritier est un grand fan de ce sport." Reste que le Qatar organisera bien la compétition en 2015, et la France attendra de son côté deux ans, puisqu'en fin d'année, l'IHF a décidé de lui confier le Mondial 2017. Une bonne nouvelle pour le sport français, puisque pour accueillir le championnat du monde, le pays devrait se doter de nouvelles salles, indispensables outils pour le développement des sports de salle. Le voeu pour 2012 : Dans la continuité ? Que souhaiter à une équipe qui a déjà tout gagner ? Champion olympique, du monde et d'Europe en titre, l'équipe de France remettra deux titres en jeu, en 2012. Il y aura d'abord l'Euro, en Serbie (16-29 janvier), puis les Jeux, à Londres (27 juillet-12 août). Toujours assoiffés de titres, Nikola Karabatic et sa troupe auront donc à coeur de continuer leur incroyable règne, et espérons qu'ils continuent à écrire l'histoire de leur sport. Et pour que l'année 2012 soit vraiment marquée du sceau du handball tricolore, on pourrait ajouter au carnet de doléances, une deuxième médaille olympique (en or de préférence), pour les filles d'Olivier Krumbholz, mais aussi une présence de Montpellier au Final Four de Ligue des champions. Deux missions pour le moins ardues, mais le handball français vit actuellement un âge d'or, et aucun rêve ne semble prohibé...