Un physique de rêve

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Régis AUMONT , modifié à
Si elle a été quasiment impériale tout au long du premier tour du Championnat du monde, l'équipe de France le doit aussi à une condition physique bien au-dessus de la moyenne. Les champions du monde, à l'image de leur solidité en défense, dégagent une puissance exceptionnelle en Suède. Une caractéristique due à un travail de longue haleine entrepris par les joueurs tout au long de l'année.

Si elle a été quasiment impériale tout au long du premier tour du Championnat du monde, l'équipe de France le doit aussi à une condition physique bien au-dessus de la moyenne. Les champions du monde, à l'image de leur solidité en défense, dégagent une puissance exceptionnelle en Suède. Une caractéristique due à un travail de longue haleine entrepris par les joueurs tout au long de l'année. Le talent ne fait pas tout. L'équipe de France possède certainement la plus belle constellation d'étoiles du plateau international. Aucune équipe ne peut se targuer aujourd'hui de posséder une multitude de joyaux comme les Karabatic, Abalo, Guigou, Omeyer, Gille, Dinart... Mais ces Bleus-là, vainqueurs des trois dernières grandes compétitions, ne se reposent pas sur leurs acquis «naturels». Ils ont compris, depuis longtemps déjà, que le sport de très haut niveau se base avant tout aujourd'hui sur une condition physique sans faille, d'autant plus dans une discipline qui appelle les contacts. Depuis le début du Championnat du monde, voilà peut-être ce qui ressort le plus de la domination de l'équipe de France : sa puissance physique. Lors du premier tour, achevé jeudi soir par un match nul rageant devant l'Espagne, les Français ont essoré leurs adversaires, parfois rincés avant même d'atteindre la mi-temps. Les Allemands, dont le jeu est justement basé sur la densité physique, ont perdu le bras de fer après un quart d'heure seulement. "Physiquement, on a plus de ressources qu'en ont les autres", justifiait Claude Onesta après ce match-là. Une impression partagée par l'ensemble des observateurs. Onesta: "C'est de la souffrance en boîte" Comment expliquer le phénomène, d'autant que la réalité veut que les plus talentueux ne soient pas toujours les plus gros bosseurs ? "On travaille plus que les autres, tranche le sélectionneur des Experts. En France, le système des pôles espoirs amène de la qualité et de la quantité de travail. Le joueur français a la culture du travail physique. Nos joueurs se la sont appropriés et continuent d'ailleurs de la cultiver dans leurs clubs. Ils se sont rendus compte que c'est un élément de performance sportive mais aussi un argument décisif pour la défense." La défense, articulée autour de la tour de contrôle Didier Dinart, n'a encaissé que 106 buts en cinq rencontres, soit une moyenne de 21,2 buts par match, la meilleure de l'épreuve. Une puissance qui fait également des ravages en attaque, difficile pour l'adversaire de résister quand Karabatic ou Accambray arrivent lancés avec le seul objectif d'envoyer un missile en direction du but. Pour Onesta, cette qualité a une autre vertu. "Quand tu as un tel physique, tu as une carrosserie qui te permet de durer dans le temps. C'est un investissement sur la durée. Un investissement qu'il entend bien faire perdurer chez les Bleus. On sait parfois poser la balle pour aller se construire physiquement comme il faut, reprend-t-il. C'est un travail quotidien. Mais il faut que les joueurs aient envie de le faire car ce n'est pas très ludique. C'est de la souffrance en boîte, mais ça vaut le coup." Avec trois médailles d'or olympique, mondiale et européenne depuis 2008, en effet.