Un marquis nommé Del Bosque

  • Copié
Michael BALCAEN , modifié à
Vicente Del Bosque incarne parfaitement la réussite du football espagnol. Vainqueur de la Ligue des champions avec le Real Madrid, il a su prendre en mains les destinées de la Roja et les mener au titre de champion du monde. Nommé Marquis par le roi la semaine dernière, Del Bosque apprécie mais refuse que ces lauriers puissent atténuer l'envie de vaincre. Il souhaite un retour aux bonnes habitudes mercredi devant la Colombie.

Vicente Del Bosque incarne parfaitement la réussite du football espagnol. Vainqueur de la Ligue des champions avec le Real Madrid, il a su prendre en mains les destinées de la Roja et les mener au titre de champion du monde. Nommé Marquis par le roi la semaine dernière, Del Bosque apprécie mais refuse que ces lauriers puissent atténuer l'envie de vaincre. Il souhaite un retour aux bonnes habitudes mercredi devant la Colombie. Un Marquis, un vrai ! Cela pourrait prêter à sourire mais Vicente Del Bosque, lui, ne rigole pas. Honoré par le roi Don Juan Carlos, l'entraîneur des champions du monde a accueilli ce titre de noblesse comme une récompense du travail accompli par tout un groupe, du staff aux joueurs, dont il est le représentant. "C'est une responsabilité supplémentaire. Cela m'oblige à être meilleur chaque jour", a notamment répondu le sélectionneur espagnol en conférence de presse. Une distinction et des honneurs qui ne l'empêchent pas de garder en vue l'essentiel: la Roja. Et de ce point de vue, même s'il conserve en toute occasion son flegme, les derniers résultats de l'équipe nationale ne peuvent lui convenir. Le 4-1 encaissé en Argentine en septembre et le 4-0 face au Portugal ont certes été subis en match amical, avec entre-temps un parcours parfait en qualification pour l'Euro 2012, mais l'heure est venue de soigner tous les matches. Pas question, donc, de galvauder cette rencontre amicale face à la Colombie, mercredi dans un Santiago Bernabeu qu'il connaît comme sa poche. "On a joué 3 matches officiels et 3 matches amicaux. Dans les matches officiels on a été bons, pas dans les matches amicaux. Cela ne marque pas une tendance, on va faire en sorte que cela n'arrive plus. On doit se préparer pour le mois de mars qui sera important pour nous (réception de la République tchèque et voyage en Lituanie, ndlr)", glisse, dans les colonnes de AS, le natif de Salamanque. Une dualité Real-Barça à gérer Pour autant, il n'y a pas péril en la demeure pour un groupe qui comprend quasi-uniquement des champions du monde. La culture de la gagne ne se perd pas et le petit relâchement post-Coupe du monde ne saurait devenir la règle. On l'a d'ailleurs lors des matches qualificatifs à l'Euro 2012. Pour Del Bosque cette rencontre amicale est évidemment importante. Il devra se passer de Carles Puyol, toujours blessé, et également composer avec les demandes de limiter le temps de jeu de ses joueurs, principalement ceux du Real et du Barça. Car c'est aussi une des composantes du système mis en place par Aragones. Il a fallu pacifier en partie le vestiaire et faire oublier les rancoeurs. Evidemment, quand lui, l'ancien symbole du Real a été nommé, les Catalans ont pu se poser des questions. La suite leur a évidemment pleinement convenu. Depuis, il convient toujours de prendre en considération cette dualité en équilibrant si possible le temps de jeu des uns et des autres, principalement lors des rencontres amicales. Cela n'empêche pas quelques pics de stress comme ce Mexique-Espagne en plein mois d'août alors que les Blaugrana, appelés en nombre, n'avaient pas encore repris en club... Cette fois, José Mourinho, toujours aussi à l'aise dans son rôle, a demandé de ne pas trop utiliser ses joueurs. Côté Barça, on n'aura pas manqué de rappeler qu'il y a un Arsenal-Barcelone la semaine prochaine. Tout cela, Del Bosque connaît parfaitement. Il saura néanmoins, à sa manière, tirer le maximum pour ce qui lui importe: la sélection. Il le fera d'autant plus qu'il s'attend à une rencontre compliquée face à la Colombie. "On s'attend à un match assez proche de celui du Paraguay en Coupe du monde. Ils connaissent très bien notre football et utilisent beaucoup de joueurs qui évoluent en Europe", prévient le sélectionneur. Autant de motifs pour que les joueurs du Marquis Del Bosque ne lâchent rien.